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Citation de Musa_aka_Cthulie


Il était sûrement plus difficile d'utiliser dans le spectacle l'intérieur du bâtiment. Si large qu'ait pu être la grande porte à deux battants qui s'ouvrait au centre de la skene, seuls les spectateurs du premier rang, s'ils avaient une bonne vue, pouvaient apercevoir l'intérieur de la baraque, mais un intérieur bien trop obscur pour qu'on puisse y distinguer rien de précis. Or les poètes, contraints par la nature même du théâtre à ne représenter que des scènes d'extérieur, ont eu parfois besoin, ou envie, de révéler par exemple, de manière spectaculaire, l'horreur cachée dans la palais et dont un messager vient de faire la description. Ils utilisent alors la deuxième machine du théâtre classique, l'eccyclème, une plate-forme située dans l'axe de la porte de la baraque et portée sur des roues, qui "roule" à l'extérieur une partie de l’espace intérieur. Dans l'Héraclès furieux d'Euripide, le messager sorti du palais vient de faire au chœur le récit de l'effroyable assaut de folie dont Héra, par jalousie, a frappé le héros, le poussant à tuer sa femme et ses enfants ; Héraclès dort maintenant d'un sommeil lourd provoqué par Athéna, et on a pris soin de l’attacher à une colonne à l'intérieur du palais à demi détruit. Pour toutes sortes de raisons, ou d'abord parce qu'il veut que le public assiste au réveil du héros, le poète choisit de montrer le spectacle que le messager vient à l’instant de décrire : la porte centrale s'ouvre donc et l'eccyclème sort, exposant aux regards des choreutes et des spectateurs un tableau qui les épouvante, celui d'Héraclès endormi, entouré des cadavres de Mégara, sa femme, et de ses trois enfants ; le chœur le commente en un chant bouleversé : "Hélas, hélas, voici qu'à deux battants s'ouvre la porte de la haute demeure. Hélas, hélas, voyez ces pauvres enfants étendus devant leur malheureux père, qui dot d'un terrible sommeil après avoir tué ses fils. [...]"

Chapitre II - Le théâtre à Athènes à l'époque classique
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