De lentes effluves descendues des sapins serpentent tout autour de nous. Je m’en fais des écharpes de souvenirs, ma bouche happe, mord pour se venger de l’air cruel de la nuit. Ça doit être ça, la puissance du jour. La lumière serait une arme contre laquelle, ni les goules des contes, ni les dangers de ce monde ne pourraient rien. Perché au sommet de mon père, je deviens l’enfant qui voit tout. Je domine l’invisible monde, ivre d’espoir, provisoirement débarrassé de cette peur aveugle qui m’encombre depuis le départ.