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Critiques de Paul Lannoye (1)
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Guide des additifs alimentaires : Les précaut..

Notre alimentation quotidienne devrait être une source d’émerveillement sans cesse renouvelée… Prenez un repas de cantine ordinaire : carottes râpées et vinaigrette, steak haché, pommes de terre, yaourt aux fruits et tarte aux pommes. D’aucuns considéreront là qu’il n’y a rien d’exceptionnel, et pourtant, à partir du moment où on décide de se pencher plus attentivement sur la composition intégrale de chacun des mets de ce plat, tout un univers inconnu jusqu’alors apparaît au grand jour. Ces ressources insoupçonnées sont celles des additifs alimentaires.





Les normes et réglementations en vigueur dans ce domaine changent très souvent. Cette deuxième édition du Guide des additifs alimentaires, publiée en 2004, comporte sans doute quelques obsolescences mais dans l’ensemble, le constat n’a pas changé : aucun aliment que nous n’ingurgitons n’est épargné par les additifs alimentaires. Alimentation traditionnelle ou alimentation biologique, seule la longueur de la liste des additifs autorisés change, mais dans l’une comme dans l’autre, leur emploi semble nécessaire. Aucun aliment n’est également épargné : des matières premières brutes -stimulées aux antibiotiques ou préservées grâce aux insecticides et pesticides-, aux produits élaborés –embellis à l’aide de colorants, sucrés à l’aide d’édulcorants, liés à l’aide d’émulsifiants et préservés à l’aide de conservateurs-, les aliments qui seraient miraculeusement préservés de l’adjonction d’additifs alimentaires (en reste-t-il encore ?) feraient figure d’exception.





Pas de catastrophisme : tous les additifs alimentaires ne sont pas nocifs ni néfastes. Certains sont même indispensables et garantissent au consommateur sécurité alimentaire et plaisir de la consommation. Après tout, le sucre qu’on ajoute au yaourt nature ne constitue-t-il pas, lui aussi, une certaine forme d’additif alimentaire ? Là où il est important de veiller, c’est lorsque la liste d’ingrédients d’un produit finit par se transformer en une longue énumération de « E » pas forcément indispensables… Le Guide des additifs alimentaires nous permettra de discerner le bon grain de l’ivraie. Classant les additifs en différentes catégories –colorants, édulcorants et autres additifs, additifs destinés à l’alimentation des animaux de consommation-, il livre, pour chacun d’entre eux, son emploi dans l’alimentation, les conséquences éventuelles de leur absorption observées lors d’essais en laboratoire, et le type d’aliments ou de produits dans lesquels on le retrouve le plus souvent. Ainsi, si certains additifs n’éveillent pas le doute, d’autres méritent un peu plus de vigilance lorsqu’ils ne devraient tout simplement pas être bannis de l’alimentation. Pour représenter ces différents niveaux d’attention du consommateur, le Guide utilise une nomenclature claire représentée par trois niveaux de vigilance : vert pour les additifs sans danger, orange pour les additifs dont il faut se méfier, et rouge pour les additifs dont l’utilisation devrait être interdite. Et c’est l’emploi de ce dernier verbe au conditionnel qui symbolise toute l’incohérence du système de réglementation en vigueur…





Le gouvernement, les entreprises et les laboratoires savent que certains additifs sont dangereux pour l’organisme, mais plutôt que d’en interdire l’utilisation, on continue à les employer dans des produits de consommation courante. Les informations circulent : le consommateur est censé être prévenu, et ceci partant, on juge qu’il relève de sa responsabilité de faire les choix adéquats. S’il est légitime d’accorder la présomption d’innocence aux êtres humains, il l’est beaucoup moins d’accorder la même grâce aux additifs alimentaires : on manque de recul pour un grand nombre d’entre eux, mais plutôt que de s’abstenir de les utiliser, on continue à les incorporer couramment dans l’alimentation humaine et animale. Un autre abus découle de la concision de l’étiquetage des produits :





« […] lorsque la présence d’un additif dans l’aliment provient de son utilisation dans un des ingrédients entrant dans la composition de cet aliment, cet additif ne doit pas être repris sur l’emballage. Ainsi, la substance utilisée pour conserver une huile entrant dans la composition d’une pizza ne devra pas figurer sur l’emballage de celle-ci, alors que l’additif ajouté pour conserver la pizza devra être mentionné. »





Avec d’autres exemples, le Guide des additifs élémentaires nous permettra de porter un regard critique sur la législation en vigueur. Il permet également au consommateur de s’exercer à analyser certains produits de consommation courante en fournissant, en dernière partie de l’ouvrage, des exemples d’étiquetage. Devant les rayons surchargés des magasins, comment effectuer son choix entre plusieurs marques de yaourts, de crèmes glacées, de conserves de poissons ou de sodas ? Avec un peu de vigilance, il est possible de faire les choix les moins risqués en fonction de la tolérance au risque que chaque consommateur acceptera de se fixer.





En attendant de disposer d’une édition plus récente concernant les additifs alimentaires, ce Guide me semble très utile. Outre son rôle informatif, on peut également lui attribuer un rôle socialisant (voyez quelle liesse déclenchera la lecture de cet ouvrage à table au moment du repas) et un rôle distrayant indubitable –ainsi, certaines perles d’absurdités, relevées au gré de la lecture, vous fourniront votre dose de dépaysement pour la journée. Un exemple pour terminer en beauté ?





« E491 Monostéarate de sorbitane

E492 Tristéarate de sorbitane

E493 Monolaurate de sorbitane

E494 Monooléate de sorbitane

E 495 Monopalmitate de sorbitane

[…]

Lors d’essais sur animaux, à forte dose (à partir de 25% dans l’alimentation) des lésions d’organes, diarrhées et pierres à la vessie ont été constatées. La dose journalière admissible peut être dépassée par la consommation de 150g de pâtisserie fine ou de 300g de desserts ou confiseries.

Autorisés pour de nombreux aliments. »





L'exotisme à portée de main...
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