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Citation de hcdahlem


J’avais espéré que ce soit lui qui prenne le volant. Qu’on m’épargne sa sueur. Au lieu de ça c’est un gamin, une vingtaine d’années tout au plus, qui s’installe aux manettes. Le troisième referme la porte sur moi. Rideau sur le soleil, sur les merles, sur madame Poinot. Changement de lieu, changement d’acte. J’aurais préféré me faire un café, m’asseoir dans la cour et attendre 8 heures pour prendre une douche chaude.
Pour sûr, j’aurais préféré.
Il est mort,
Il est mort le soleil,
Quand tu m’as quittée
Il est mort l’été…
J’ai Nicoletta dans la tête, je n’ai jamais écouté Nicoletta de ma vie. Comme si ça ne suffisait pas d’être enfermé dans ce panier à rats, le supplice se poursuit en chanson. J’en saurai pas plus. On m’a traîné là, au commissariat. Maintenant il faut attendre. Je n’ai jamais trop attendu dans ma vie, globalement. Là, il va falloir attendre la fin de journée pour le tribunal.
Soudainement, le temps semble avoir ralenti.
La voiture a franchi un grand portail gris, s’est garée en file indienne derrière d’autres voitures identiques. Le gros m’a ouvert la porte et on est entrés. Un commissariat gris, moche, il y fait froid même au printemps et ça sent le plat surgelé passé au micro-ondes. Des faces grises aussi, du carrelage sur le sol, des têtes louches, des têtes flippées, des flics qui se la racontent, d’autres qui semblent faire leur boulot, l’accueil, des sonneries de téléphone inchangées depuis vingt ans, les chaises en plastique disposées de part et d’autre du hall et les va-et-vient incessants qui brassent l’air humide. Glauque.
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