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Citation de Ledraveur


Pour les préhistoriens, le choc ressenti à Chauvet-Pont d'Arc a été d'autant plus grand que les dessins somptueux que renferme la cavité, parfaitement exécutés, sont aussi les plus anciens connus à ce jour, avec 36 000 ans d'âge ! En effet, c'est ce qu'ont montré les datations, 85 au total, effectuées sur des échantillons prélevés dans la cavité. Ces analyses ont révélé deux phases d'occupation du site, la plus ancienne datée de -36000 environ, à l'Aurignacien, la seconde autour de -30000, au Gravettien. Mais seuls les Aurignaciens auraient réalisé des peintures et des dessins, leurs lointains successeurs se contentant vraisemblablement d'investir les lieux, certainement impressionnés par ce qu'ils voyaient, sans laisser de traces artistiques.
Or, les théories héritées des travaux du pré-historien et ethnologue français André Leroi-Gourhan, dans les années 1960, prévoyaient que l'art pariétal paléolithique était apparu à partir de formes balbutiantes et imparfaites, à l'Aurignacien, pour s'améliorer et se perfectionner peu à peu, au fil des millénaires, jusqu'au sublime de Lascaux, à la période magdalénienne. Avec Chauvet-Pont d'Arc, cette conception gradualiste des origines et de l'évolution de l'art est entière-ment bouleversée et écartée. Au contraire, dans la cavité ardéchoise, l'art des origines est, d'emblée, parfaitement maîtrisé. Autre remise en cause due à Chauvet-Pont d'Arc : la zone d'influence de l'art pariétal paléolithique, auparavant centrée sur la région francocantabrique (Dordogne, Pyrénées, Pays basque et Cantabrie) déborde large-ment vers l'est, l'Ardèche devenant, à son tour, un centre majeur de l'art préhisto-rique, au même titre que la Provence avec Cosquer, ou l'Yonne avec Arcy-sur-Cure.
p. 76 et 78
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