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Critiques de Peter Meazey (4)
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L'histoire en héritage : Dinan

Je me suis plongée dans ce premier titre d'une collection commencée en 2002 par les Éditions Communicom, L'Histoire en héritage.

Agrémenté de nombreuses photos et dessins, il retrace tout d'abord l'histoire de cette ville depuis la première abbaye fondée en 850 sous le roi Nominoë grâce à la protection des reliques de Saint Magloire volées aux moines de l'île de Serk. Les invasions Vikings et Normandes et tous les aléas des guerres : Guerre de Succession (1341-1379) entre Jean de Montfort appuyé par les Anglais et Jeanne de Penthièvre soutenue par les Français et par la ville de Dinan, (guerre où s'illustra du Guesclin). Guerre d'Indépendance (1487-1491) qui n'aura pas vraiment lieu à Dinan le gouverneur ayant préféré ouvrir les portes de la ville après la victoire des Français à Fougères et à Saint Aubin du Cormier. Guerre de la Ligue fin 16e. Ces évocations donnent l'occasion de décrire l'évolution des constructions militaires.

Puis l'auteur décrit les constructions civiles et religieuses, Dinan ayant compté fin XVIIe trois églises et sept couvents dont trois de femmes. Cette Ville compte encore une centaine de maisons à pans de bois, dont la moitié datent d'avant 1600, une dizaine de maisons ont même été construites à la fin du Moyen-Age, la cité n'ayant souffert d'aucun dommage de guerres important depuis du Guesclin, ni d'incendie destructeur contrairement à Saint-Malo qui a connu les deux. Dinan compte aussi de très belles constructions en pierre, d'abord des manoirs pour les nobles puis des maisons pour les riches bourgeois, négociants et hommes de loi par exemple. Au milieu du XVIIe elles ressemblent aux malouinières.

Faute d'entretien ou d'utilité certaines fortifications sont détruites ; cependant la conservation est meilleures que dans d'autres villes. Les “touristes” commencent à venir au XIXe, les trajets depuis Paris restent cependant longs : huit jours en 1800, puis deux jours et deux nuits en 1830. Jusqu'à l'ouverture d'une ligne de chemin de fer Paris Brest en 1863 qui met le trajet à 12 heures en descendant à Rennes ; le train n'arrivant en gare de Dinan qu'en 1879.



Un livre qui donne envie d'aller dans cette très belle ville marcher le nez en l'air mais aussi de se reposer à une terrasse de café après avoir monté la rue du Jerzual très pentue.

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La Jegado : L'empoisonneuse bretonne

Le 26 février 1852, à 7 h 30 du matin, au Champ-de-Mars, à Rennes, Hélène Jégado était exécutée pour s'être rendue coupable de nombreux vols domestiques (eh ! oui, à l'époque, telle était la condamnation habituelle) mais aussi, mais surtout pour avoir empoisonné trois personnes et avoir attenté à la vie de quatre autres. Elle était en outre fortement suspectée d'avoir commis, dix à quinze ans plus tôt, plus de dix autres empoisonnements.


Jusqu'au bout, devant le tribunal, dans son français émaillé de parler breton, Hélène Jégado devait nier avec superbe. Dans la confession qu'elle fit cependant avant de mourir à l'abbé Tiercelin qui l'assista jusque sur les marches de l'échafaud, elle finit par admettre l'essentiel des crimes qu'on lui reprochait, sauf celui de sa propre soeur, Anna. Elle s'accusait également d'avoir écouté, au début de sa sinistre carrière, une "méchante femme" qui, si ce qu'elle raconte est exact (et, devant la Mort, on peut accepter ses dires), l'avait initiée à l'arsenic et à l'antimoine.


Hélène Jégado était donc bel et bien coupable et le livre de Peter Meazey - un Gallois qui vit à Dinan depuis 25 ans - ne remet pas ses aveux en question. Il s'interroge en revanche sur la façon dont fut mené le procès et force est de reconnaître que, eût-elle été jugée de nos jours, qu'Hélène Jégado aurait sans doute pu aller en appel pour vice de forme.


L'Affaire Jégado intervient, rappelons-le, après l'affaire Lafarge pour laquelle les différents "experts" en poisons de l'époque ne parvinrent en fait à rien prouver attendu que l'arsenic, la chose commençait à se savoir, est dékjà présent dans le corps humain et, bien entendu, dans la terre des cimetières. Sans doute obsédés par le problème que leur causaient les particularités arsenicales, les accusateurs d'Hélène Jégado passèrent vraisemblablement à côté du poison qu'elle privilégia : l'antimoine. Mais, de toutes façons et peut-être sous la pression de l'opinion populaire, ils étaient bien décidés à la faire condamner à mort.


Le député Baudin, témoin capital de la défense, ayant trouvé la mort à Paris, sur les barricades du 3 décembre 1852, et le Dr Raspail (qui s'était déjà illustré face à son confrère Orfila lors de l'affaire Lafarge), également cité par la défense, ayant été emprisonné pour ses convictions politiques, le procès aurait dû être ajourné. De fait, lorsqu'il s'ouvre le 6 décembre, c'est bien ce que l'avocat d'Hélène Jégado, M° Magloire Dorange, qui fera par la suite une plaidoierie époustouflante d'humanité, demande au Premier président.


Mais intervient alors le Procureur général, qui fait pencher la balance en sa faveur, chose que, soulignons-le, son homologue contemporain ne pourrait pas même rêver d'accomplir. Et le Premier président maintient la tenue du procès, alors même que la défense doit reconstituer ses troupes.


C'est bien là que pèche l'Affaire Jégado. A la lecture de l'ouvrage de Patrick Meazey, le lecteur ne doute pas un instant de la culpabilité de la cuisinière bretonne même s'il s'interroge sur ses mobiles : si elle s'est en effet bien souvent attaqué à des gens qu'elle détestait ou qui, selon ses propres dires, lui avaient fait "des crasses", elle a usé de même envers de parfaits innocents. Cela, rien que cela, plaide en faveur de la maladie mentale - maladie que les médecins défilant à la barre dénieront à la Jégado sans l'avoir même examinée.


En revanche, le lecteur ne peut que s'étonner de l'étrange manière dont furent menés les débats. Le parti pris y fut toujours au rendez-vous et, même si la culpabilité d'Hélène est indéniable, cette façon de faire entache gravement la Justice.


Comme le dit si bien Peter Meazey, "Hélène Jégado a été jugée mais on ne lui a pas rendu justice."


Un petit ouvrage (près de 200 pages) bien tourné et qui a le mérite d'éclairer l'une des affaires criminelles les plus célèbres et paradoxalement les plus obscures. On déplorera cependant les lacunes des documents contemporains qui n'ont conservé aucune trace sur l'enfance d'Hélène, si ce n'est la rareté (pour l'époque et pour sa condition) de son prénom ainsi que la mort de sa mère, survenue alors qu'elle n'avait que sept ans, qui contraint son père à l'envoyer chez ses tantes, employées au presbytère de Bubry, toujours dans le Morbihan.


Est-ce suffisant pour placer là une "cassure" qui aurait agi sur le psychisme de l'enfant ? Il est trop tard pour le savoir avec certitude ou pour l'imaginer. Hélène Jégado, qui manifesta une grande force d'âme devant la Mort, reste à jamais une énigme. ;o)
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La Jegado : L'empoisonneuse bretonne

Il m'a été conseillé de lire cette version de l'histoire d'Hélène JEGADO et non pas le livre de Jean TEULLE.

Je ne regrette pas ce choix qui m'a permis d'approcher cette histoire très bien écrite et de façon objective.
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La Jegado : L'empoisonneuse bretonne

1933 - Orpheline de mère en 1810, née 28 prairial de l'An XI au village de Kerordevin en Plouhinec, c'est à dire le 17 juin 1803,

dans un petit hameau tout près de Lorient dans le Morbihan, Hélène est placée à l'âge de 7 ans, comme domestique dans un presbytère, sur la recommandation d'une tante.



Si cela nous paraît bien jeune, n'oublions pas qu'à l'époque les enfants de paysans travaillaient déjà dans les champs, et qu'être placée ainsi, auprès d'un curé, était en quelques sorte un "avancement".



En 1833, elle est placée chez le vicaire de Guern, où 7 personnes vont périr... on pense à une épidémie de choléra, elle est considérée comme une miraculée, mais portant la poisse. De 1834-1841 elle va faire différentes place, comme cuisinière à Bubry, Auray, Locminé, Pontivy, Hennebont, Lorient, où 40 personnes vont succomber.



En 1841, encore un décès, celui d'une femme de chambre à l’hôtel du Bout du Monde où elle a trouvé du travail. Elle se calme un peu entre 1841 à 1849, se contentant de voler...



Enfin en 1850, elle arrive à Rennes et est employée comme cuisinière chez un avocat et professeur de droit, M. Théophile Bidard de La Noe. Peu de temps après son arrivée Rose Tessier, femme de chambre, meurt dans d'atroces souffrances.



Sa remplaçante, Françoise Huriaux, tombe à son tour malade, et ne devra son salut qu'à sa mère venue la reprendre pour la soigner.



La troisième, Rosalie Sarrazin, n'aura pas cette chance et décédera à son tour dans les plus brefs délais.



On se demande bien comment elle n'a pas été découverte plus tôt. Il y a bien eu quelques soupçons, mais la bonne Hélène était si prévenante auprès de ses malades, les veillant jours et nuits. Il semble tout de même que son dernier employeur, qui voulait la renvoyer, ait pensé qu'il était lui-même en danger, Rosalie est morte en mangeant le plat de petits pois cuisinés pour lui.



Une autopsie sera pratiquée sur les trois dernières victime, et l'on trouvera de l'arsenic. Il semble bien qu'à l'époque, il était facile de s'en procurer, ne serait-ce qu'avec la "mort au rat" ou le papier tue-mouches que l'on trouvait partout. Et si elle l'avait acheter, aucun pharmacien n'est venu le confirmer lors du procès.



Le procès d'Hélène s'ouvre à Rennes, devant la cour d'assise d'Ille et Vilaine, le 6 décembre 1851. Personne n'a le moindre doute au sujet du jugement final, les preuves contre l'accusée sont tellement accablantes que la condamnation ne peut être qu'une formalité. Même les témoins cités par la défense, Maître Magloire Dorange, l'enfonceront encore un peu plus.



L'acte d'accusation se fera sur la base de 3 meurtres, 3 tentatives de meurtres et des vols domestiques, pour les autres cas, 36 meurtres dont celui de sa propre soeur, sur une période de 18 ans, manque de preuves, et délits prescrits.



Maître Dorange plaide la folie, mais Hélène n'avoue pas, il n'y aura pas de grâce malgré son cancer, la condamnation à mort est prononcée et exécutée au Champs de Mars à Rennes, un jeudi matin de l'an 1852, le 26 février par une aube blafarde.



Je dirais... un roman passionnant, sauf que, ce n'est pas un roman, mais un fait divers.
Lien : http://mazel-annie.blogspot...
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