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Citation de Woland


[...] ... Des années plus tard, alors qu'elle attendait dans le Couloir de la Mort, Aileen confesserait : "Ca m'a pris dix-sept ans pour tuer quelqu'un, en fin de compte ... pour avoir le cran de le faire ... violeur ou pas. Mais j'ai fini par devenir dure comme la pierre et me dire : "Vous savez, quoi, ça suffit comme ça."

Il y a une certaine logique mélancolique à cet aveu d'Aileen, si l'on songe à ce que pouvait engendrer la confrontation entre la paranoïa de Mallory [= première victime de Wuornos], et la colère d'Aileen, sa compagne depuis si longtemps. D'innombrables récits remontant à son enfance racontent comment l'humeur d'Aileen changeait tout à coup, passant de l'aimable au menaçant. Même si elle n'avait pas fait vraiment de mal à quelqu'un pendant des années, elle avait effrayé des tas de personnes avec ses soudains accès de colère, de sa propre demi-soeur à ses amis, amants et connaissances. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne fasse du mal à quelqu'un.

Une fois qu'elle eut tué en revanche, elle franchit une limite qui la mena sur un tout nouveau territoire, celui de la catharsis, et, en un sens, celui de sa renaissance sous la forme d'un monstre. Qu'elle ait volontairement décidé de s'adonner au meurtre, soit ; mais il ne faut pas oublier qu'Aileen subissait aussi des sévices, sexuels ou non, depuis l'âge de onze ans - c'est un fait indiscutable. Tous ces fantasmes de violence qu'elle avait réfrénés pendant ses accès de colère se déchaînaient finalement dans la réalité, et il n'y avait pas de retour en arrière possible. Elle était une meurtrière à présent, et un meurtre de plus ou de moins ne changerait rien à cet état de fait. Ce qui l'avait retenue jusqu'à présent de prendre la vie d'autrui n'avait plus de sens. ... [...]
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