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Citation de Charybde2


Avant de rentrer chez nous, je veux repasser par l’hôpital. Je descends au garage. La Seat démarre du premier coup. J’arrive à l’avenue Mesoyion quand mon portable sonne. L’inquiétude me reprend. Chat échaudé craint l’eau froid, comme disait ma mère. J’entends une voix d’homme inconnue.
– Calme ta fille, commissaire, la prochaine fois ça sera pire.
Et on raccroche.
J’avais raison de m’inquiéter, mais je ne m’attendais pas à ce coup-là. Comment ces salopards connaissent-ils mon numéro de portable ? S’ils m’appelaient au bureau, je comprendrais. Mais ceux qui ont mon numéro de portable se comptent sur les doigts des deux mains : Adriani, Katérina, Phanis, Mania, Zissis et quelques collègues. On a donc trouvé mon numéro à la Sûreté.
D’accord, je ne me fais pas d’illusions. Je sais que l’Aube dorée fricote avec la police. Il y a des flics ripous, et aussi des flics fachos. Mais de là à donner mon numéro à leurs potes… D’autant qu’on ne va sûrement pas se limiter au portable. On va sûrement livrer d’autres renseignements, allez savoir quoi.
Telles sont mes pensées quand j’arrive à l’Hôpital général et monte vers la chambre de Katérina. Adriani assise sur une chaise dans le couloir discute avec Phanis. À voir leurs têtes, je devine que tout va bien.
Adriani me le confirme.
– Elle dort.
– Nous lui avons donné des antalgiques et un tranquillisant, explique Phanis.
J’ouvre sans bruit la porte. Katérina dort tranquillement, couchée sur le côté. Je referme la porte et retourne vers ma femme et mon gendre.
– Tu la fais sortir quand ?
– Je veux que plusieurs confrères la voient demain matin. Un ORL surtout, car elle m’a dit que son oreille droite bourdonne. Puis je la ramènerai à la maison. J’espère la convaincre d’y rester quelques jours au lieu de courir tout de suite à son bureau.
– Elle va y courir, dit Adriani, catégorique. Elle est têtue comme son père.
– Donc c’est encore ma faute ? dis-je en souriant.
– Qu’est-ce que je peux dire, Kostas chéri ? Si je n’avais pas mise au monde, je dirais que tu l’as faite avec une autre femme. Elle n’a rien de moi.
– Dites-vous tout ça ce soir chez vous, mais pas devant votre gendre, dit Phanis en riant.
– Comme elle va rester ici ce soir, elle a peur d’oublier son sermon d’ici demain.
Adriani me jette l’un de ses regards méprisants, mais sans relever.
Je quitte l’hôpital soulagé, tranquille. Mais cette histoire de numéro de portable continue de me préoccuper.
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