On peut penser légitimement, sur la foi de l'histoire de la pensée, que l'homme est sorti de l'âge stupide, il est plus intelligent, plus ouvert, moins raciste, c'est vrai. Mais si l'on prend le temps de mesurer sa tendance à l'autodestruction, sa confiance aveugle en sa propre raison et ses prolongements technologiques, et sa peur d'affronter ce qu'il y a de con en lui, alors oui, on peut raisonnablement penser que nous sommes dans l'âge con, dans un monde d'une connerie qui dépasse évidemment l'imagination du con lui-même, et même des rares êtres qui ne souscrivent pas à cette connerie.