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Critiques de Philippe Delaby (313)
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Murena, tome 1 : La pourpre et l'or

Nous en sommes en l’an 54 de notre ère, Jésus Christ est encore mort dans l’indifférence générale, et les gens ne s’en portent pas plus mal. Les augures prédisent l’avenir dans les entrailles d’animaux sacrifiés, et une infinité de Dieux, étrangement familiers, viennent discuter le bout de gras avec les quidams au coin des rues de Rome, capitale du monde.

Autour de Claude, empereur d’un gigantesque empire, et au milieu d’une foule de serviteurs et d’esclaves apeurés qui s’agitent dès qu’on lève le petit doigt, on baffre, on fornique, on conspire, on essaie surtout par tous les moyens de survivre…

Ce premier tome est celui d’Agrippine, seconde épouse de Claude. Elle est une femme fatale qui se joue de la faiblesse des hommes ; elle est une femme cruelle et retorse qui ne recule devant rien pour permettre à son fils Néron d’accéder au trône. Il deviendrait ainsi une marionnette entre les mains fines de cette ambitieuse à l’orgueil démesuré.

Néron, âgé de 17 ans, apparaît quant à lui dans toute son ambiguïté. Faible face à sa mère, bon compagnon pour son entourage, il rêve toutefois de décider seul, de ne plus dépendre de personne. Pour un peu, on conseillerait à Agrippine de se méfier de ce gamin qui a dans le regard un petit quelque chose de démentiel...

Un graphisme académique et très bien réalisé, une vérité historique respectée, du moins telle que les grands anciens nous l’ont transmise, ce premier tome est une vraie et bonne surprise.



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Murena, tome 5 : La déesse noire

Pour vivre heureux, vivons caché… Et pour vivre tout court, vivons loin de la cour de Rome livrée aux caprices et à la cruauté de Néron. Ses courtisans, par calcul, par intérêt, en font un Dieu et le pousse tout doucement vers la folie. « Néron n’est plus un corps, mais une statue qu’on admire », du moins craintivement…

C’est ce qu’a compris Lucius Murena, le héros très discret de cette formidable saga (le seul aussi à être sain d’esprit au milieu de cette ménagerie de fous). Il préfère vivre son amour tout neuf loin des tapages de la cour et de ses passions enfiévrées.

Néron est décidément un drôle de personnage. Déifié côté face ; côté pile, simple marionnette de femmes fortes et ambitieuses. Hier, Agrippine ; aujourd’hui Poppée, « la nouvelle favorite, dont l’astre monte, un astre noir, destructeur… »

Pauvre Néron, on deviendrait fou à moins…

Et puis il y a Britannicus, ce fantôme du passé qui ne cesse de le poursuivre, de le hanter. À travers les traits d’une femme inconnue, c’est bien la vengeance de Britannicus qui lui fera perdre cette grande course de chars destinée à faire de lui le nouveau héros de la plèbe.

Un Néron qui échappe à la raison ; une Poppée dont ne connait pas véritablement les desseins, sinon qu’ils sont noirs et tortueux ; des courtisans qui attendent la prochaine curée…

Les tomes suivants promettent d’être flamboyants…

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Murena, tome 8 : Revanche des Cendres

Du 18 juillet au 24 juillet 64, Rome est ravagée par un terrible incendie que rien ne peut arrêter. Plusieurs quartiers de la ville sont complètement détruits. On compte plusieurs dizaines de milliers de victimes et de sans-abris.

Deux hommes regardent cet incendie se propager. Néron qui l’avait tant rêvé pour pouvoir édifier sa cité des Dieux. Murena qui, en le déclenchant, trouve un épilogue à son désir de vengeance.

Le feu : il était déjà en eux. Il consumait Néron et Murena, et tous ces hommes ivres de pouvoir, ces intrigants, ces prévaricateurs…

Riches ou pauvres, profiteurs ou victimes, on suit plusieurs individus qui tenteront de fuir les flammes où une foule prise de folie furieuse, écrasant tout sur son passage. De tous, je retiens la mort glorieuse et terrifiante du pugiliste Pollius.

Cette BD se veut fidèle à la vérité historique, car ce n’est pas Néron qui, comme le veut la légende, ordonna de mettre le feu à la grande cité. Durant ces dix jours d’absolu terreur, l’Empereur apparaît enfin beaucoup plus humain. Il essaie, tant bien que mal, de contenir le désastre ; il laisse le peuple en perdition se réfugier dans ses jardins privés et vient même en aide aux blessés.

Lui qui se voulait un Dieu, n’est au fond qu’un homme qui se prend pour un Dieu, et nous le voyons avec ses doutes, ses fragilités, et ses moments de courage.

En revanche Murena, dévoré par la haine et en quête de rédemption, se montre beaucoup plus sombre et inquiétant.

Tout le monde est mat dans cette partie, à l’exception des fricoteurs qui ont survécu. Ils se frottent déjà les mains en pensant aux fortunes qu’ils vont amasser sur les décombres de la cité.

Autour de Néron, la petite foule d’intrigants s’agite. De méchantes rumeurs circulent : elles disent que l’Empereur lui-même a mis le feu à la ville. Le peuple, affamé, en état de sidération, gronde. Il exige un coupable.

Quelques regards bien intentionnés se tournent alors vers cette secte innocente que l’on nomme les chrétiens…

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Murena, tome 6 : Le sang des bêtes

Dans ce sixième chapitre, nous retrouvons tous nos personnages qui continuent imperturbablement leur chemin. Ils vont si loin qu'ils ne peuvent plus s'en retourner. Ils sont désormais seuls face à leur destin.

Néron s'enferme dans sa paranoïa. Il se prend pour un Dieu, et confond sa propre personne avec Rome. Les courtisans et les conseillers, trop craintifs ou trop calculateurs, le laissent enfermer dans sa folie. Un Néron de plus en plus attiré par la noirceur de Poppée.

Poppée, parlons-en ! Belle à damner les coeurs. Intrigante et cruelle, elle fait le vide autour d'elle et de Néron. Une seule chose l'intéresse : le pouvoir.

Sénèque, ce vieux renard, a l'intelligence de se retirer de la scène, afin de prolonger ses jours sans risquer d'être assassiné.

Et Lucius Morena qui court en Gaule délivrer Acté, l'amour de sa vie. À force d'avoir trop tergiversé, le voilà seul et entouré de morts. Il ne lui reste plus qu'à défier la puissance de Rome.

Alix, enfin, qui prend de plus en plus d'importance dans ce récit sombre et aux passions exacerbées. Malgré sa fragilité, son bras vengeur ne tremblera pas.

Le fantôme de Britannicus est toujours là. Il hante les rues de Rome et la mémoire de Néron. Il est son seul opposant crédible.

Pas d'inquiétude, surtout ! Malgré ce panier de crabes qui patauge dans le sang, les légions romaines continuent d'avancer et de conquérir le monde.

Un tome passionnant qui colle toujours autant à la réalité des faits, et qui nous montre par quelques anecdotes comment ces diables de romains, riches ou pauvres, vivaient dans Rome, cette fourmilière de plus d'un million d'habitants.

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Murena, tome 7 : Vie des feux

Un tome différent des autres. Plus lent. Moins sanguinaire. Un tome d’introduction en attendant le grand final. Le silence avant la tempête.

Murena revient à Rome. Il a la rage des vaincus, de ceux qui n’ont plus rien à perdre. Ce nain, oublié et rejeté de tous, a l’effronterie de vouloir s’attaquer à Néron, l’homme le plus puissant du monde connu.

Pauvre imbécile ! Il fera le malheur de ceux qui le soutiennent encore du bout des lèvres.

Néron a achevé sa métamorphose. Il a pris son envol. Il est l’égal des dieux désormais, et même quand il pleure la mort de sa petite fille, ses larmes ne sont pas celles d’un homme.

La secte des chrétiens fait une timide apparition dans la Grande Histoire. Elle suscite plus d’interrogation et d’étonnement que de rejet. Pour le moment…

Les rêves de grandeur et d’immortalité tenaillent Néron. Rome, pourrie jusqu’à la moelle, ne le mérite décidément pas. C’est une autre Rome, une Rome à l’image des dieux, une Rome pour l’Histoire qu’il désire ardemment.

Cet abruti de Murena lui en fournira l’occasion.

Une dernière planche qui s’achève sur un gigantesque brasier.

Un septième tome époustouflant, de loin le meilleur de tous.

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Murena, tome 1 : La pourpre et l'or

L'époque romaine est une période de l'histoire qui me fascine depuis la fac où je suivais comme auditrice libre un cours passionnant donné par un archéologue à Aix-en-Provence et qui s'intitulait "La violence dans la Rome antique". Que de regrets que de ne pas avoir découvert cette série à cette époque-là (puisqu'en plus, cette saison était déjà sortie).

Enfin bref, cela ne sert à rien d'avoir des regrets puisque je découvre cette histoire (elle-même respectant comme il se doit l'Histoire) aujourd'hui.



Ce que j'aime dans la Rome Antique, c'est que, dès qu'il s'agit de pouvoir (tiens, tiens, cela me rappelle étrangement mes deux dernières critiques sur les œuvres de Shakespeare), vient aussitôt après le mot "trahison". Il faut se méfier de tout et de tout le monde, même des personnes avec lesquelles on partage sa vie, se méfiant même de ce que l'on boit ou de la nourriture que l'on avale...surtout lorsque l'on s'appelle Claude et que l'on est sur le trône de l'un des plus grands empires de l'époque, à savoir l'Empire romain.



Le lecteur, s'il ne le savait pas déjà, le découvre ici et surtout découvre la cruelle Agrippine, son épouse qui ne souhaite qu'une chose : écarter Britannicus, le fils légitime du roi, pour permettre au sien, Lucius Domitius Néro (plus tard connu sous le nom de Néron), de prendre la place que sa mère estime être la sienne, celle d'empereur.



Une bande-dessinée extrêmement bien travaillé graphiquement, calquée sur des faits réels (bien entendu romancés sinon, le lecteur aurait autant pu ouvrir un livre d'histoire mais il n'aurait certainement pas pu découvrir en images ce que l'on pense qu'il s'est probablement passé...et cela aurait été bien dommage !). A découvrir !
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Murena, tome 1 : La pourpre et l'or

Extrait du Glossaire p 49

- La Gorgone. Trois créatures femelles d'aspect monstrueux. Filles de Phorcys et de Céto . Des trois, Méduse est la plus connue. Elle fut tuée par Persée. Selon la légende, d'un seul regard, elle pouvait changer une personne en pierre. La symbolique avec l'empoisonneuse Locuste semble évidente.





Gorgone---> medusa---> Murena

Histoire Antique, que Dufaux, quelque peu, remastérisa

Arrêtez les chars que Claude n'a"brita ni cus"tomisa

Problème de succession pour l'enfant de Messaline

Beaucoup trop tôt, Céto, pour songer au tuning

pendant que dans l'arène les chars tournent en rond

Aggripine n' a de projets que pour son fils Néron

Si du haut des arènes le peuple crie "Hoc Habet"

du haut de mon fauteuil Dufaux ,Delaby je vous dis TB...

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Murena, tome 7 : Vie des feux

Ah ! Le septième tome de cette série nous offre enfin un Murena classieux et charismatique, et non point en retrait alors que c’est son histoire que l’on raconte ! Et il mène ici une cohorte de personnages longtemps décrits sans pour autant les mettre autant en lumière. Entre un Balba toujours parfait en personnage secondaire et un Néron loin d’être des plus déplaisants (contrairement aux deux derniers tomes, et son épouse se fait peut-être aussi plus discrète sur le moment), le casting est toujours aussi bien senti, même si nous pouvons largement ressentir la fin de quelque chose, une page qui se tourne, des morts supplémentaires en perspective.

Et pour cela, ce tome-ci mise sur un événement longuement mis en place, LE fait marquant du règne de Néron, l’incendie de Rome. Jean Dufaux multiplie ainsi les allusions « ignitives » sur la tendance de Rome à s’enflammer : ça sent la poudre ! Dans cette optique, saluons toujours l’exactitude historique avec la justification continue par les sources et le glossaire final : chaque utilisation de ces anecdotes ou faits précis est une pierre de plus apportée au scénario, qui, cette fois-ci, ne se perd pas dans l’inutile mais file bien mieux vers le but de ce deuxième cycle.

La quasi perfection de ce tome-ci ne doit pas nous empêcher de cibler quelques accros. Par exemple, la tendance à spoiler (par le glossaire ou par le magnifique carnet de croquis initial) les événements à venir quelques pages après m’a un peu déconcerté, tout comme d’ailleurs l’utilisation de cartouches pour désigner la « Vie de Untel… », pour montrer qu’on se place du point de vue d’un personnage précis ; toutefois, cela n’apporte rien au scénario et gâche même les choses. De même, certaines tendances, que certains voient comme exclusivement pédagogiques, en arrivent à agacer et c’est bien dommage car cette visée à l’origine du projet a de bons objectifs au départ, mais pêche par certains moyens. Pour autant, nous passerons sur ces aspects, car finalement l’histoire se meut parfaitement dans tout cela.



Un tome énorme donc dans la forme comme dans le contenu, et qui nous permet de réfléchir sur la direction que va prendre la série comme sur les quelques défauts qu’elle peut parfois mettre en lumière. Mais c’est avec plaisir que ces petits défauts mettent en valeur l’ensemble de la série Murena.



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Murena, tome 1 : La pourpre et l'or

Messaline, Britannicus, Néron, Agrippine...tous ces noms sentent la tragédie romaine à plein nez.

Ma mémoire me faisant défaut, j'avoue ne plus vraiment me rappeler les évènements liés à ces noms. Ils évoquent le pouvoir, les trahisons, le poison, la perdition..Rien de bien précis !

Avec Murena, je vais pallier à ce méchant trou de mémoire..et je m'en réjouis à l'avance.





Le premier tome est prometteur et entre rapidement dans le vif du sujet.

Agrippine, la seconde femme de l'empereur Claude et mère de Néron est parvenue à faire adopter son fils par Claude. Dès lors qu'il a reconnu son fils, il ne reste plus à Agrippine qu'à préparer le plus perfide des poisons..



Dans l'ombre des arènes, dans les recoins et la moiteur des bains publics, dans les rues sombres et mortelles de Rome, l'histoire se met en place. Une histoire qui sera sans nul doute sanglante et impitoyable.
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Complainte des Landes perdues - Cycle 2, to..

Moriganes, maudites moriganes !



Dans ces landes perdues d'un âge ancien, les Chevaliers du Pardon traquent ces moriganes, sorcières maléfiques, ainsi que les esprits malins qui détruisent tout espoir de vie meilleure dans le coeur des habitants.



Seamus, qui joue un rôle déterminant dans "Sioban", est novice auprès de ces moines guerriers dans ce deuxième cycle. On voit ici combien la magie fait partie de sa vie. Les sorcières n'ont qu'à bien se tenir.



Surtout ne rien dévoiler de plus.



Superbe BD. Les dessins de Delaby n'ont rien à envier à ceux de Rosinski. Il y a très peu de texte, ce qui permet d'en apprécier la maîtrise et le sens du détail. Rien de superflu....

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Murena, tome 1 : La pourpre et l'or

Rome antique, 1er siècle de notre ère.

Néron et Lucius Murena sont amis.

Claude l'empereur est marié en seconde noces avec Agrippine, championne des complots, qui a fait adopter par Claude son fils Néron. L'empereur entretient une relation avec Lollia Pauline, mère de Murena.

Britannicus est le fils légitime et, donc, descendant direct de l'empereur Claude.

Qui a lu Racine est au fait de l'histoire.



L'album commence par un combat de gladiateurs dont un nubien sort vainqueur et gracié par Claude. le nubien obtient sa grâce suite à l'intervention de Britannicus et devient, donc, le protecteur du jeune homme.

Ce nubien aura, au fil de la série, un rôle prépondérant à jouer.



Cet album, et la série qui en découle, est certainement ce qui se fait de mieux sur cette période.

L'album est fastueux, élégant, beau à regarder et à toucher. L'agencement et la pagination sont remarquables pour la lecture.

Le scénario est aussi proche que possible de la vérité historique et le texte se lit facilement. Un glossaire en fin d'album aide le lecteur pour certains termes de l'époque. Un bémol l'écriture manuelle des bulles est parfois difficile à appréhender.

Quant au dessin, c'est une réussite absolue. le crayon est figuratif, mais un figuratif attractif, attirant à l'oeil, ce qui fait qu'il appelle la relecture pour le plaisir des dessins.

Si je devais m'imaginer cette période, c'est ainsi que je la penserais, y compris pour les vêtements, les édifices, les moeurs, les sculptures, l'ambiance, les fêtes, etc.

C'est une réussite.

Je conseille aux amoureux de l'histoire et à ceux des BD's également cela va de soi.

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Murena, tome 1 : La pourpre et l'or

L'ascension de Néron vers le titre suprême n'est pas très "romantique". En effet, de trahisons, en assassinats ou empoisonnements, sa mère Agrippine, parviendra à ses fins: mettre son fils Néron au sommet du pouvoir.

Delaby - décédé depuis peu- et Dufaux s'attaquent donc à cette l'histoire foisonnante en rebondissements. Avec ce premier tome de la saga Murena, même le lecteur peu informé sur cette période historique-comme moi- bénéficie d'un très bon support pour découvrir, par exemple, l'empereur Claude descendant dans l'arène pour voir achever les gladiateurs nus et agonisants ou Sénèque devisant avec cette diablesse d'Agrippine. Cette nudité et cette cruauté exercent même, du palais au lupanar en passant bien sûr par les arènes, un attrait.



Sans doute que le talent de dessinateur de Delaby y est pour quelque chose.
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Murena, tome 6 : Le sang des bêtes

Avec Le Sang des bêtes, la série Murena se focalise un peu plus sur son aspect le plus sanglant entre meurtres et combats à mort.



À mon humble avis, et à l’image de ce deuxième cycle sur l’Épouse, ce sixième tome est encore passable. Jean Dufaux fait ce qu’il peut pour s’appuyer sur les sources historiques, sur des anecdotes très concrètes, mais son scénario s’éparpille de trop et gaspille des cartouches qui auraient pu se révéler intéressantes mieux utilisées. Ainsi, le titre est bien choisi au moins, car nous perdons ici (presque inutilement d’ailleurs, en tout cas pour l’instant au vu du scénario) plusieurs personnages de manière très sanglante.

Abordons le meilleur côté ; l’aspect graphique soutient toujours l’ensemble : Philippe Delaby multiple les projections de sang et les contrastes pour varier les angles de vue, ce qui rend toujours cette série très cinématographique. On pourra dire ce qu’on voudra, l’aspect graphique nous immerge encore bien plus que n’importe quelle anecdote historique, et heureusement que c’est là pour tenir la baraque de temps à autre…



En somme, il fallait peut-être atteindre un bas-fond, un seuil minimum, pour espérer repartir de plus belle : après ce tome-ci, Lucius Murena ne sera plus jamais le même et grand bien cela fasse à notre expérience de lecture !



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Murena, tome 8 : Revanche des Cendres

Avec Revanche des cendres, la série Murena aborde la fin de son deuxième cycle, celui de l’Épouse. Si ce tome-ci porte bien son nom, cela n’aura pas été le cas du cycle, justement.



Après le fameux incendie de Rome, le règne de Néron semble prendre un tournant des plus tragiques et sa relation avec son entourage également. En effet, après avoir enfin trouvé un rôle dans cette fiction historique d’autant qu’il donne son nom à la série, Lucius Murena apparaît comme un vis-à-vis crédible de cet empereur mi-mégalomane mi-torturé. Malheureusement, vu comment Jean Dufaux tourne cette confrontation et les conséquences de l’incendie, nous pouvons avoir l’impression qu’il en fait beaucoup trop avec finalement bien peu au niveau événementiel. En revanche, le dessin de Philippe Delaby reste vraiment motivant. Or, justement, il n’y a pas spécialement d’événements significatifs à mettre en scène, mais sa mise en lumière est efficace et il est toujours aussi bon de traverser la Rome du Ier siècle en dénichant ça et là des scènes de la vie quotidienne.



Une bonne fin de cycle donc, ce huitième tome propose parfois un peu trop de grandiloquence, mais surtout un dessin vraiment épique et réaliste à souhait. La série compte se poursuivre plusieurs cycles (une vingtaine de tomes au minimum ont été évoqués), et on en sera, car les très bonnes séries sur l’histoire antique sont rares !



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Murena, tome 5 : La déesse noire

Avec ce cinquième tome de la fameuse série Murena, après un premier cycle haletant et magnifique, nous sommes repartis sur les traces de Lucius Murena, contemporain « privilégié » du règne de Néron.



« La Déesse noire » reprend les événements là où le duo Dufaux-Delaby les avait stoppés : Poppée s’installe dans les bras de Néron, qui voit toujours plus grand pour Rome, tandis que Lucius Murena tente de reprendre une vie normale et que le christianisme n’en est qu’à ses tout premiers prémices (redondance voulue). Le titre de ce tome lance le Cycle de la Femme, centré sur le pouvoir de Poppée, mais n’a que peu d’emprise réelle dans ce premier des quatre opus qui le composent. De fait, là où précédemment le personnage de Néron était le portrait d’un jeune homme cherchant ses marques, il nous apparaît ici comme un jeune décérébré guidé par ses instincts et manipulé par un petit peu tout le monde finalement. C’est dommage, car les précédents opus incitaient à voir sa folie comme une conséquence malheureuse de sa proximité grandissante avec le pouvoir ; ici, elle est le produit d’une construction méthodique de la part de ses différents entourages, proches ou non.

Le fait de beaucoup porter le propos de ce cinquième tome sur la folie de Néron n’empêche pas le scénario de Jean Dufaux d’aborder toujours autant de thèmes différents de la vie sociale romaine au début de notre ère. Toutefois, malgré le glossaire en fin de volume et la précision des auteurs concernant les aspects historiques les plus concrets, je ne peux m’empêcher de remarquer que ce sont les facettes les plus stéréotypées de la Rome antique qui sont mis en scène ici : la gladiature violente, les mœurs débridées et la décadence en marche, alors que nous sommes encore à peine à la fin du Ier siècle.

Pour autant, admirons ensemble les dessins toujours magnifiques de Philippe Delaby qui, malgré quelques détails légèrement voyeuristes, réalise encore des planches équilibrées entre le souci du détail et l’intérêt de mettre en avant le grandiose. Il alterne encore efficacement les jets de couleur, les teints mats pour les jeux d’obscurité et carrément le noir et blanc pour les scènes de nuit en extérieur. Enfin, c’est sûrement le format qui veut cela et je ne l’avais pas remarqué jusque là, mais la construction des planches et le découpage des cases se veulent résolument classique, ne demandant pas d’aménagements spécifiques en fonction du scénario.



Un arrière-goût amer donc ou ai-je calé au redémarrage ? Difficile toujours de reprendre une série après un arrêt certes, mais compliqué également de juger un opus seul quand c’est une tétralogie (incorporée à un objectif de 20 volumes !) que nous abordons… Rien ne vaut mieux que la persévérance.



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Murena, tome 7 : Vie des feux

Après les paysages enneigés de la Gaule de la fin du 6ème volet, nous voilà de retour dans la chaleur bouillonnante de la capitale romaine. Ce 7ème volet porte bien son titre, « vie des feux ». En effet, règne dans ce volet une atmosphère particulièrement étouffante et oppressante qui trouvera son paroxysme, attendu mais inévitable, avec le fameux incendie. Murena prend encore un peu plus de place et c’est tant mieux, j’aime beaucoup la façon dont Dufaux mêle petite et grande Histoire. Les personnages secondaires sont particulièrement bien campés et participent au côté addictif du récit. J’apprécie tout particulièrement Balba que je trouve très charismatique. Le dessin est toujours très bon. La ville grouillante est particulièrement bien rendue, criante de vérité.

Je prends beaucoup de plaisir à lire cette série qui est très divertissante tout en ne sacrifiant pas la rigueur historique.

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Murena, tome 1 : La pourpre et l'or

Claude, Agrippine, Néron, Britannicus, Sénèque ...



famille je vous haime ! et je complote pour prendre votre place qui m'est due !



Entre gladiateurs, sénat, thermes et poison : l'Antiquité dans toute sa splendeur est là !



Pour ceux qui aiment l'Antiquité mais s'emmêlent parfois les pinceaux avec les grands noms qui ont traversés cette période : cette bande dessinée est faite pour vous !

En plus les planches très sensuelles et inquiétantes à la fois ne gâchent rien au plaisir.
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Murena, tome 1 : La pourpre et l'or

Après avoir lu une critique très élogieuse d'un tome de cette série, j'en ai fait la demande sur le réseau des bibliothèques de Montréal.





À la réception du premier tome, je me suis arrêté après quelques pages. Deux semaines plus tard, je le mettais avec les livres lus pour le rapporter à la bibliothèque. Vu que les critiques étaient toutes élogieuses, j'ai alors décidé de le lire en entier.



À part Claude, Agrippine et Néron, j'ai eu de la difficulté à suivre le cheminement de chacun et à comprendre leur interaction. Je suis donc allé sur Wikipedia me rafraîchir la mémoire sur cette époque.



J'y ai appris que Claude était le 4ème empereur de Rome, qu'il était bègue, qu'on l'avait pratiquement cache pour qu'il ne fasse pas honte à sa famille. J'y ai aussi appris qu'Agrippine était sa 4ème épouse. J'y ai aussi appris que Pallas, un affranchi, avait été nommé secrétaire au trésor.



Ma deuxième lecture à été plus facile, j'y ai vu le rôle de Pallas et j'ai pu mieux apprécier les principaux personnages, et la qualité des images. Chacune d'elles avec une quantité de détails. Par contre, j'ai été frappé par la ressemblance de tous les soldats romains et leur air méchant.



C'est en lisant les critiques que j'ai lu chez deux d'entre elles, des informations sur Murena. Ma 3ème lecture m'a fait découvrir Murena à la 21ème page sur 48. Donc à ma 4ème lecture, j'ai pu suivre les interactions entre ce dernier, sa mère et Claude.



Il me restait à découvrir qui Agrippine avait rencontré pour lui demander l'aide des cohortes prétoriennes. N'ayant vu aucun nom, j'en ai déduit qu'il devait être l'officier en charge de ces cohortes.



Avant ma 5e lecture, je suis allé lire le résumé membre et j'ai alors compris que si j'avais lu ce résumé en premier, j'aurais pu suivre toute l'histoire dès la première lecture. J'aurais pu alors considérer ce chef d'œuvre et toutes les qualités qu'on lui avait données.



Mais cela aurait gâché tout mon plaisir à faire toutes ces recherches. Finalement, j'ai mis sur le compte de mon ignorance des bandes dessinées pour adulte mon incapacité à comprendre et apprécier le contenu de ce tome 1 dès la première lecture.



Oui, je vais lire le deuxième tome sans lire le résumé, c'est plus excitant de commencer par patauger et je connais maintenant un peu mieux cette période.



Je suis maintenant à la recherche d'une saga qui me raconterait une histoire romancée de Rome. Quelqu'un a-t-il une suggestion?
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Murena, tome 5 : La déesse noire

« La déesse noire », 5ème tome de la série « Murena », inaugure un nouveau cycle. Après la mère, c’est la maîtresse qui prend le rôle de la manipulatrice avide de pouvoir. Quant à Néron, encouragé par Poppée et par les flagorneries de sa cour, semble gagné peu à peu par la folie.

Il y a moins d’action dans ce tome qui semble être plutôt un volet de transition. Mais l’ensemble reste passionnant. Les personnages placent leurs pions, des complots et des vengeances se trament et de nouveaux personnages apparaissent. Quelle importance auront-ils par la suite ?...

La reconstitution est encore une fois très soignée et donc toujours très immersive. Le dessin réaliste très réussi de Delaby y est pour beaucoup.



Si ce 5ème tome m’a tout de même mois emballée que les précédents, mon impatience à lire la suite est toujours aussi forte.

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Murena, tome 5 : La déesse noire

A l'approche de la diffusion de l'ultime saison de Vikings (j'en ai presque des palpitations brrr) il me fallait finir cette année 2020, hmmm comment dire… oui chaotique c'est bien le mot, sur une note brute et massive. Et voilà que Gibert Joseph m'offre sur un plateau d'argent (ok c'était un vulgaire étal en bois mais c'est pour l'exercice de la prose m'voyez) le tome 5 de Murena à prix doux. Pile-poil à la bonne heure.



La première chose qui frappe à l'ouverture de la BD c'est le coup de griffe de Philippe Delaby qui a gagné en maturité. Le trait du dessinateur est plus gracieux, affûté et expressif et fourmille de détails, si bien qu'il confère davantage de puissance à l'atmosphère lourde et oppressante de ce fulminant ballet des masques dépouillé de tout état d'âme.



Car oui, pourquoi changer une recette qui rencontre un franc succès ? Jean Dufaux, tel un éminent stratège doté des plus viles et obscures pensées, n'en finit pas de se renouveler et de nous mener par le bout du nez dans les méandres d'une Rome perfide, sinistre théâtre de tous les dangers. N'ayons point peur des mots : le spectacle est délicieusement divin.



Venons-en à présent à la vraie raison de mon ultime critique de 2020. Ok je suis toqué et je ne pouvais pas finir sur un nombre de billets impair mais au-delà de cette pathologie congénitale, je tenais à vous souhaiter à vous tous mes compagnons de lecture 2.0 une belle et heureuse année à venir.



Que la santé vous accompagne sans relâche, que 2021 vous soit douce et que le Covid (cherchez pas je suis de la team « le » dans « la » Covid il y a quelque chose qui cloche) soit bientôt de l'histoire ancienne. Car comme l'a si bien dit Antoine de Saint-Exupéry « Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve ».
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