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Citation de LydiaB


Adolphe et Marie-Philomène sont accablés de chagrin. Quel sort cette guerre réservera-t-elle à Alfred, leur fils aîné mobilisé depuis quinze jours, et à Louis, leur fils cadet qui a été décoré de la croix de guerre en Alsace ?

L'hommage du village est immédiat. Poignées de main solides, chapeaux qui se lèvent à leur passage, regards chauds et tristes, silence respectueux. Quand on les croise, on embrasse les filles de la famille dont les yeux rougis trahissent larmes et sanglots. Mais l'on parle peu à Adolphe et à Marie-Philomène. Comment témoigner son affection à un homme que l'on a surtout pris l'habitude de respecter ?

Le curé multiplie les visites et les marques de sympathie:

- Votre souffrance, je veux la porter avec vous, répète-t-il aux deux parents.

- Merci mon père. Nous avons de la chance d'être soutenus par vos prières.

- Mes pensées dépassent les mots d'église. Il faut que vous entendiez toute l'affection que nous sommes si nombreux à vous porter. Elle n'est pas catholique et solennelle. Elle est amicale, clandestine, générale. Les parents de vos élèves, vos voisins, les paroissiens et nombre de membres du conseil municipal n'osent vous dire qu'ils vous aiment. Vous n'êtes pas seuls, croyez-moi !

- Nous y sommes très sensibles, mon père. Mais vous me connaissez: j'ai conçu ma vie dans le don, et recevoir me gêne, soupire Adolphe.
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