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Citation de Pixie-Flore


Certes, depuis l'effondrement de l'économie du bloc soviétique, le capitalisme paraît s'imposer partout, comme un système universel et nécessaire. On loue ses vertus, son triomphe, et certains vont même jusqu'à prêter de la "moralité" à ses principes. On parle d' "éthique d'entreprise" (par opposition aux "patrons-voyous"), on fait du travail salarié une valeur, on loue le dynamisme des managers et les vertus de l'homme d'entreprise, sorte de nouvel héros des temps modernes. La mondialisation elle-même est encensée puisque ce serait, dit-on, le salut des économies les plus faibles. Tout cela, montre l'auteur, n'est que confusion d'esprit qui nécessite quelques clarifications conceptuelles.

La première de ces confusions provient de ce mélange que beaucoup font entre le domaine de la morale et celui de l'économie ou de la politique, car ni l'intérêt économique ni la loi politique ne sont le Bien. La thèse centrale d'André Comte-Sponville est donc que le capitalisme n'est ni moral, ni immoral mais amoral. C'est un système de production qui a fait les preuves de son efficacité, et que la politique doit pouvoir encadrer et réguler, afin de le conformer autant que possible, aux exigences de l'éthique. Mais il ne faut pas faire de confusion: qu'on attende pas du chef d'entreprise qu'il fasse du social, et qu'on cesse aussi de tout attendre du politique. Une fois ces principes rappelés, chacun reconnaîtra alors que les lieux d'exercice naturels de la morale sont la conscience et l'action individuelle, et non pas l'entreprise. L'expression "éthique d'entreprise" n'est qu'un leurre. L'entreprise, écrit-il, "n'a pas vocation à distribuer de l'affection, de l'amour, ou tout autre sentiment: elle n'a que "des objectifs et un bilan", point final".

[p150-151]
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