[C]et ensemble de croyances délirantes et de fictions séduisantes permet à nos contemporains de penser le monde indéchiffrable et menaçant dans lequel ils sont littéralement « jetés », sans boussole, et de plus en plus souvent sans traditions sur lesquelles s'appuyer ni mémoire collective à laquelle se ressourcer. Le goût du merveilleux et la crainte des démons n'ont pas disparu du psychisme humain, même si les grandes religions instituées, soumises au processus moderne de rationalisation et d'intellectualisation, ne leur offrent plus une structure d'accueil et des modes de ritualisation leur donnant un sens sociétal.