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Critiques de Pierre Chuvin (3)
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La Mythologie Grecque

Attention au titre, quelque peu trompeur, on ne s'embarque pas du tout dans un ouvrage généraliste de mythologie comme il le laisse entendre.

En guise de mythologie grecque, on aura surtout le mythe d'Héraclès. Chuvin synthétise dans les premiers chapitres la notion de mythe, saute vers les enfers, fait un petit tour par Argos pour parler du premier homme qui justifie le sous-titre de l'ouvrage, et ensuite il n'y en aura plus que pour Hercule pendant les trois quarts restants du bouquin, les ancêtres, la vie et l’œuvre du Schwarzegger antique.

Ce qui n'empêche pas le travail de Chuvin de mériter le détour avec son excellente analyse, très pointue, de la figure d'Héraclès, beaucoup plus complexe que ce que l'imaginaire collectif en retient aujourd'hui.
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La mythologie grecque du premier homme a l'..

Le titre est quelque peu trompeur. En guise de mythologie grecque, on aura surtout le mythe d'Héraclès. Chuvin synthétise la notion de mythe, saute vers les enfers, fait un petit tour par Argos pour parler du premier homme qui justifie le sous-titre de l'ouvrage, et ensuite il n'y en aura plus que pour Hercule pendant les trois quarts restants du bouquin, les ancêtres, la vie et l'oeuvre du Schwarzenegger antique. On n'est donc pas du tout dans un ouvrage généraliste de mythologie comme le titre le laisse entendre. Ce qui n'empêche pas le travail de Chuvin de mériter le détour avec une excellente analyse de la figure d'Héraclès, beaucoup plus complexe que ce que l'imaginaire collectif en retient aujourd'hui.
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Chronique des derniers païens

L'ouvrage de Pierre Chuvin nous donne les clefs de la disparition du paganisme dans l'Empire romain. Une première partie met en avant les faits chronologiques menant à cette extinction tandis qu'une deuxième partie tente d'expliquer les changements de mentalité. Quels ont été les rapports entre les païens et les chrétiens à l'aube de cette nouvelle ère ? Comment le christianisme a t-il pu remplacer les anciennes croyances ?



S'il est aisé de trouver les débuts du christianisme, repérer la fin du paganisme se révèle bien plus compliqué. Le basculement des anciennes croyances vers la nouvelle religion aura été long et complexe.



L'auteur revient sur le sens du mot « païen » qui peut renvoyer à deux sens, les deux étant de connotation péjorative : « Hellène » et « paganus ». Le premier, qui est un mot grec, renvoie à la mesure prise par Caracalla en 212 de donner la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l'Empire. Alors qu'ils étaient des Romains, renvoyer les païens au mot Hellène permettait de les exclure de la romanité en les affiliant aux Grecs. C'est le mot latin « paganus » qui a donné en français les mots « païens » et « paysans ». Ces deux mots renvoient à deux conceptions quelque peu différentes. Cela pourrait être dû au caractère étranger plus important de la religion chrétienne à l'Ouest. En effet, l'Eglise compose alors généralement en langue grecque jusqu'au IIe siècle. Un savant allemand propose aussi un troisième sens à ce mot : « civil » en opposition à « militaire » : les chrétiens du IIIe siècle étant censés être les soldats du Christ, cependant seul le Mithracisme peut se targuer d'avoir été une religion militaire dans l'antiquité tardive. En tout cas, le mot « paganus » renvoie à un homme enraciné dans son terroir qui perpétue les anciennes traditions à l'inverse des « alieni » qui sont des étrangers, c'est-à-dire des chrétiens. Toutefois, il ne s'agit pas seulement d'une notion inscrite dans la ruralité, elle est aussi parfaitement ancrée dans les cités.



« Etre pieux, c'est « croire aux dieux de la Cité » ». Le paganisme est diversifié et est une mosaïque de religions. Il s'agissait donc de respecter les dieux locaux et la conduite des individus semblait plus importante que la foi.



En 311, Constantin promulgue des édits de tolérance concernant les chrétiens qui ne seront jamais remis en cause, pas même par l'empereur Julien l'Apostat. En 310, Constantin a une vision dans un temple d'Apollon en Gaule, Dieu lui apparait accompagné de la Victoire. Il était alors rattaché à Hercules, mais suite à cet évènement il se tourne vers Apollon, le dieu-soleil. Juste avant la bataille du pont Milvius en 312 contre Maxence, Constantin fait un rêve dans lequel il voit le Christ lui promettre la victoire, il prend alors le monogramme du Christ comme symbole. L'Edit de Milan en 313 autorise la pratique de toutes les religions mais donne une place privilégiée aux chrétiens. Si dès 313 des symboles chrétiens apparaissent sur les monnaies, on trouve des symboles apolloniens encore en 317, le culte du dieu-soleil n'est donc pas abandonné. Par ailleurs, sur l'arc de Constantin situé à Rome, ce n'est pas le Christ qui y est figuré mais Apollon. De même, une loi de 321 déclare le dimanche jour de repos car jour du soleil et il en est de même pour les chrétiens car jour du Seigneur. A partir de Constantin, le pouvoir se détache de la foi tout en voulant préserver l'ordre. C'est pourquoi les fêtes païennes sont autorisées alors que les cultes sont interdits. Les chrétiens ont pu obtenir des fonctions importantes assez tôt, mais au IIIe siècle ont lieu des persécutions notamment sous Dioclétien. Il s'agissait alors d'unifier un Empire tandis que la citoyenneté romaine avait été accordée par Caracalla en 212.



C'est Justinien qui, en 529 interdira non seulement le culte mais aussi les croyances païennes. Il joue un rôle majeur dans la disparition du paganisme. Justinien va durcir la législation contre les païens. Si les Juifs ne pouvaient plus avoir d'esclaves chrétiens depuis Constance II, cela est désormais étendu aux païens. Ces derniers doivent désormais se signaler et se faire instruire de la nouvelle religion, ceux qui refusent n'ont plus le droit de posséder des biens. Il est désormais interdit d'enseigner une religion autre que le christianisme. Si un fils se converti au christianisme, il n'est plus sous autorité paternelle ; si un fils se convertit au paganisme, il ne peut plus hériter de son père. Pour Justinien : pour les Hérétiques « C'est déjà bien assez de vivre ». Des procès sont rendus contre des personnages importants païens, avec des condamnations à mort. Justinien persécute en premier lieu l'aristocratie car c'est dans cette couche qu'à Constantinople, le paganisme tente de survivre. Vers 529-532, Justinien fait fermer l'école néoplatonicienne d'Athènes. Le paganisme philosophique était alors encore présent à Athènes. Sous le règne de Justinien, le paganisme se voit rejeté et évincé.



Malgré les interdictions, les traditions païennes continueront encore longtemps. Alors que les temples sont fermés, des sanctuaires païens continuent d'être créées et honorés. Mais pour les citoyens romains, le grand bouleversement a été le changement de religion du pouvoir, alors différente de la leur.



A partir du Ve siècle, les païens se font rares dans le milieu politique. Cependant certaines pratiques demeurent, comme la divination qui reste courante chez les païens (et moquée par les chrétiens), y compris au Ve siècle. La conversion de Clovis permettra la conversion des Francs alors restés fidèles aux cultes germaniques. Cette conversion aura pour conséquence l'expansion et la fortune des Francs en Europe et non plus sur le théâtre méditerranéen. Rome a alors perdu son statut de capitale d'Empire. Si le paganisme était encore très présent à l'Ouest dans l'antiquité tardive, les auteurs païens de langue latine se convertissent au IVe siècle. Au VIe siècle le paganisme se mue désormais dans un folklore rural : Les « Matres » deviennent des fées dangereuses, les fées sont les avatars des Parques. La tradition est rompue. A partir du VI e siècle il n'est plus possible d'écrire une Histoire des païens, les sources deviennent trop peu nombreuses.



La deuxième partie met surtout en avant l'évolution des mentalités dans l'Antiquité tardive, qui induira inévitablement à la christianisation des esprits. Ainsi l'on voit apparaitre progressivement une domination du dieu-soleil (symbole de vie) et du monothéisme au détriment des dieux enracinés. Les sacrifices sont de plus en plus rejetés, le déroulement de la prière change, le rôle des statues aussi. L'auteur note que « C'est l'intérieur même des monothéismes triomphants que les traditions païennes ont connu leur survie la plus tenace ». le christianisme aura donc mené le paganisme à sa perte, sans pouvoir totalement en ignorer certains aspects qui ont été assimilés.



Il s'agit d'un livre très riche et parfois laborieux à la lecture, avec des sauts chronologiques qui cassent la facilité de lecture. C'est toutefois un excellent ouvrage sur le sujet, même si sûrement un peu dépassé aujourd'hui (la première édition date de 1990).

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