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Citation de SZRAMOWO


Seul Valéry Giscard d'Estaing continue à être confiant envers et contre tout. Certains signes ne trompent pas. Le président décide ainsi de changer de porte-parole et Jean -Philippe Lecat cède sa place à Pierre Hunt (1925-2021), ambassadeur de France à Madagascar. Il est reproché à Lecat sa mollesse avec les médias et le fait d'avoir fait dire qu'il était soutenu par le RPR à Beaune. À la fin du mois de février le chef de l'État prononce également une allocution télévisée depuis Brégançon dans laquelle il fait de nouveau appel à « l’intelligence » des électeurs. La gauche hurle au parti pris électoraliste, il n'en a cure, et ce, d'autant moins que les sondages tendent à montrer que l'écart se resserre entre l'opposition et la majorité. Bientôt, l'incertitude la plus totale règne quant à l'issue du scrutin. Du côté de la presse nationale, l'Aurore du 7 mars dramatise à loisir les enjeux du scrutin en titrant sur une opportune citation de Clémenceau « Que les Français n'oublient pas qu'un grand pays peut disparaître ! » L'heure est si grave que le chef de l'État lui-même, en parfaite violation de la loi électorale, prend une dernière fois la parole à la télévision, le samedi 11 mars, pour adjurer à nouveau les Français de faire le « bon choix ». Tous les sondages sont formels : la victoire de la gauche est plus que probable. Intervenu le même jour, un événement dramatique totalement étranger à la sphère politique, le décès accidentel du chanteur Claude François, suscite une très forte émotion, qui détourne un temps l’attention des Français des joutes électorales du moment.
Un jour plus tard, au soir du dimanche 12 mars 1978, flotte sans conteste un peu du parfum de la campagne menée tambour battant qui, quatre ans plus tôt, a permis l’élection du candidat Giscard d’Estaing. Avec une participation record sous la Vème République, à près de 83 %, et contre toute attente, les résultats sont beaucoup plus favorables que prévue à la majorité sortante : Ils laissent espérer une victoire de la droite au second tour des élections. Minés par l’éclatement du Programme commun, les partis de gauche ne totalisent que 45,1 % des suffrages, et c’est la coalition RPR-UDF qui arrive en tête avec 46,5 % des voix.
Symbole du retournement de tendance qui est en train de s’effectuer, Raymond Barre est élu dès le premier tour dans la 4ème circonscription du Rhône. Tandis qu’une maladroite tentative de replâtrage électoral rassemble trop tardivement une gauche affaiblie pas ses divisions, les accords de désistement s’enclenchent sans accroc majeur à droite, et c’est une majorité unie qui part conclure la bataille.
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