Oubliant la dévoration du temps, je suis ce soir un grain minuscule et fervent de cette énorme moisson qui ne cesse de moudre la terre insatiable. Je rends grâce à tous mes compagnons, les chevreuils, le platane, les chênes, les rosiers, l'herbe, l'humus, de m'avoir entouré et porté jusqu'à ce moment. Et sans doute devrai-je accueillir justement la meule qui m’arrachera et m'écrasera.