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Citation de enkidu_


Quelques jours avant la chute de Ben Ali, en janvier 2011, Mohamed bin Hadi al-Madhkhali, un disciple de Rabi al-Madkhali, condamne les manifestations qui ont lieu à ce moment-là en Tunisie.

Déstabilisés par la chute des régimes autoritaires dont ils étaient des soutiens indéfectibles, les disciples égyptiens de Madkhali justifient leur opposition absolue à la révolution du 25 janvier en recourant aux thèses conspirationnistes. Ainsi, au lendemain de la chute de Hosni Moubarak, le cheikh Mohamed Said Raslan prononce un sermon intitulé « La mise en place du quinzième protocole des Sages de Sion », censé démontrer que le soulèvement égyptien était en réalité un complot sioniste. Approfondissant sa réflexion, il déclare par la suite que l’ensemble des révolutions du Printemps arabe n’était en réalité qu’une tentative de la franc-maçonnerie d’affaiblir les États arabo-musulmans.

Sans surprise, son hostilité de principe aux Frères musulmans le pousse à rallier l’État profond égyptien et l’institution militaire en soutenant sans réserve le renversement de Morsi. Lors du sermon du premier vendredi qui suit le coup d’État, il déclare que les salafistes doivent soutenir le peuple égyptien et son armée, amalgament volontairement dans son prêche les manifestants pro-Morsi du Caire et les jihadistes du Sinaï en un seul et même complot dirigé contre l’armée égyptienne.

Ce moment marque la jonction des discours des opposants au Printemps arabe, des salafistes et des nationalistes arabes, nés au début de la guerre en Libye, et qui fonctionnent à plein au moment de la guerre en Syrie. Raslan, dans sa « croisade » contre le Printemps arabe, ira jusqu’à donner du crédit au discours des « modernistes tunisiens » fustigeant un « jihad du sexe » pourtant purement fictif des jeunes Tunisiennes en partance pour la Syrie.

En décembre 2017, Raslan produit enfin une fatwa interdisant à quiconque de se présenter aux élections contre Sissi, car cela remettrait en cause son autorité. (pp. 106-108)
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