AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de xTHX1138x


Mais c'est au XXè siècle qu'allait être découverte, sinon la clef, du moins une clef pour l'étude des poèmes homériques comme poésie orale. Un fait frappe toujours les lecteurs d'Homère. Les personnages de l'épopée ne sont pas nommés simplement : Hector, Nestor, Achille, Ulysse, mais accompagnés d'une série d'épithètes constamment répétées, par exemple : le grand Hector au casque étincelant, le vieux meneur de chars Nestor, le divin Achille aux pieds infatigables, Ulysse aux mille ruses. Cela vaut pour les dieux : Zeus a un large regard ou une voix retentissante, Athéna a des yeux de chouette, Héphaïstos est l'illustre boiteux et Calypso est cette toute divine. Parfois des vers entiers, voire des groupes de vers, sont répétés et la tentation a souvent effleuré les érudits de les déclarer "interpolés". Certains savants ont ainsi éliminé des milliers de vers, notamment pour cause de répétition. On appelle aujourd'hui ce style le "style formulaire". Celui qui en découvrit le secret fut un savant américain, mort très jeune, qui écrivait en français et qui s'appelait Milman Parry.
Epithètes et formules ont une fonction bien précise : reposer l'aède dans sa récitation, qui prend ainsi un caractère automatique, et lui ménager des "pauses" qui lui permettent à volonté d'étendre ou, au contraire, de restreindre son récit. On a constaté que, dans les papyrus, la majorité des vers supplémentaires, par rapport à la tradition manuscrite, sont des vers qui figurent ailleurs dans le texte homérique. Or, chose rare, l'occasion a été donnée à Milman Parry, accompagné de son ami Albert Lord, de vérifier de façon expérimentale, dans les Balkans, l'hypothèse qu'il avait formulée à partir du seul texte d'Homère. (p. 148-149)
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}