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Citation de collectifpolar


Après s’être renseigné, il s’était rendu dès le lendemain à l’hôtel Lutetia ; l’établissement accueillait les déportés raciaux et politiques et servait de centre de ralliement. En arrivant près de la foule qui se pressait aux abords de l’hôtel, il avait sorti de son portefeuille le cliché d’Antoine pour le brandir, bras levé au-dessus des têtes.
Il le montrait en direction de ceux qui pénétraient en file dans le centre. Aux déportés israélites. Aux déportés politiques. À ceux du camp d’Auschwitz qui venait d’être libéré par l’Armée rouge. Tous secouaient la tête. Non, ils ne voyaient pas. Ils ne l’avaient pas rencontré. Ils ne savaient pas. Ils ne se rappelaient plus. Possible qu’ils l’aient croisé. Dans la nuit. Sortant d’un wagon. Partant pour une corvée. Lors d’un rassemblement, les appels interminables du soir et du matin au centre du camp… ils ne pouvaient pas en jurer. D’ailleurs, ils ne pouvaient jurer de rien. Comment savoir ? La photo que Maurice leur mettait sous les yeux était celle d’un jeune homme aux joues pleines, aux cheveux abondants, bien coiffés, à la raie bien marquée… Les yeux vifs. À les voir, Maurice pensait qu’Antoine ne devait plus se ressembler… Plus avoir ce visage d’adolescent heureux, au regard confiant. Comment auraient-ils pu le reconnaître ?
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