Pietro Giovanni Guzzo

J’ai ressorti Magna Grecia de ma belle bibliothèque (mon autel devrais-je dire) après ma visite éclair en Sicile. Je l’avais acheté après avoir lu le magnifique « Tyran de Syracuse » de Valerio Manfredi (tiens, je vais exhumer une vieille critique sur ce livre pour la peine). Je souhaitais bien sûr en apprendre plus sur la Sicile et la Grande Grèce antique. Je ne le lis qu’aujourd’hui.



Eh bien je suis mitigé, comme souvent avec les Découvertes Gallimard consacrés à l’Histoire. Première déception, on ne parle pas de la Sicile, ou si peu. L’ouvrage est consacré aux villes grecques de l’Italie continentale.

A partir de là le sujet est survolé, faible nombre de pages oblige. Logique dans un sens : il s’agit de « découvrir » ici, pour approfondir il faut chercher ailleurs. Où ? La partie Témoignage de l’ouvrage met en exergue Strabon, puis Tite-Live.

Bon, ça se déguste bien quand même hein ! La création de chaque cité grecque d’Italie est évoquée, raison de surpopulation, d’envie des cadets de famille de faire leur trou ailleurs. Pithécusses, Cumes, Zancle (Messine) et Rhegion sont fondées par des colons Chalcidiens (habitants de l’île d’Eubée), Sybaris, Crotone et Métaponte par les Achéens (Péloponnèse), Siris par des Lydiens (côte de l’actuelle Turquie), Locris par des… Locrides et Tarente par des Spartiates. Elles vont dominer les populations autochtones (dénommées Italiques, alors que les Italiotes sont justement les colons grecs), croître, s’opposer, se déchirer, s’anéantir parfois. Crotone, portée par les réformes morales de Pythagore, rasera Sybaris.

Mais le mélange avec les autochtones Messapiens, Samnites, etc. se fera, lentement, par osmose. Magna Grecia s’éloignera ainsi un peu de la Grèce pour devenir originale. Pour peu de temps car bien vite la puissance Romaine couvrira de son ombre toute la région et diluera les particularités dans ses propres rites et traditions.



Gage de qualité de la collection, on a droit à de nombreuses photos des temples (sanctuaire de Métaponte, Poséidonia,…), de statues des Dieux, de monnaies, de vases et surtout des ors de Tarente ? Les témoignages de fin de livre approfondissent un peu le sujet, évoquant la redécouverte des cités grecques d’Italie, la philosophie, la médecine, les arts, les jeux et les Dieux.