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Citation de mamansand72


Il refit en pensée les kilomètres qu’il avait parcourus avant d’arriver à cet endroit. Des routes, des collines, des maisons, des clôtures, des centres commerciaux, des lampadaires et des boîtes aux lettres, et rien de tout cela n’était extraordinaire. C’étaient simplement des choses devant lesquelles il était passé ; devant lesquelles n’importe qui aurait pu passer. Cette idée suscita chez lui une angoisse soudaine, et il fut effrayé au moment même où il aurait cru n’éprouver qu’un sentiment de triomphe. Comment avait-il pu s’imaginer que ces éléments d’une grande banalité puissent prendre une tout autre dimension ? Le doigt en l’air devant la sonnette, il ne se résolvait pas à appuyer. À quoi tout cela rimait-il ? Il pensa aux personnes qui l’avaient aidé. Il pensa aux mal-aimés, dont il faisait partie. Puis il réfléchit à ce qui allait suivre. Il remettrait ses cadeaux à Queenie, il la remercierait, et puis quoi ? Il retrouverait la vie d’avant qu’il avait presque oubliée, une vie où les gens disposaient des babioles entre eux et le monde extérieur. Où il se couchait dans une chambre, sans trouver le sommeil, tandis que Maureen couchait dans une autre. Harold remit son sac sur son épaule et fit demi-tour. Il franchit le portail sans que les silhouettes allongées sur les chaises longues lèvent les yeux. Personne ne l’attendait et son départ passa aussi inaperçu que son arrivée. Le moment le plus extraordinaire de l’existence d’Harold Fry n’avait été qu’une bulle.
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