Les élèves se pressent, deux par deux, ordonnés comme s'ils avaient fait ça toute leur vie. J'ai l'impression de voir des petits soldats déjà bien formatés. Les cris se transforment en chuchotements puis en silence. Je rentre dans la classe. Tout le monde s'assoit où il peut. Par réflexe presque défensif, je me dirige directement dans le fond. J'avais sûrement l'intuition que comme à la guerre, les premières lignes étaient pour les plus courageux. Ce n'était pas mon cas. Plus je me faisais petit, mieux c'était.