Cette période - mai 1941 - Heydrich n'avait pas fait la moindre allusion à un "ordre de mise à mort des Juifs", et n'avait à fortiori pas abordé la question. Même par la suite, lorsque les chefs de groupes d'intervention et de commandos d'intervention furent appelés à Berlin, quelques jours après le début de la guerre, pour participer à une réunion finale au RSHA, on ne leur avait donné aucun ordre prévoyant l'élimination de la population juive en Union soviétique.
Au cours des quatre semaines qui suivirent le début de la guerre, la situation militaire sur le front de l'Est prit un cours qui permit d'envisager une victoire sur l'Armée rouge dans un délai prévisible, de telle sorte qu'à la mi-juillet 1941 Hitler - alors que les combats faisaient encore rage sur le front - attendait avec confiance "l'après-Barbarossa"...
Penser que les enquêtes du parquet produiraient d'elles-mêmes une image homogène du cours des décisions prises en vue de la "solution finale de la question juive" c'est partir d'hypothèses erronées. On retrouvera toujours certaines imprécisions dans la chronologie qui sert de base aux propos des témoins et des participants...