Aux millénaristes qui prennent au pied de la lettre la métaphore de la fin du monde, aux contre-révolutionnaires d'aujourd'hui qui croient sauver ce qui peut l'être en luttant contre la mondialisation, à tous ceux qui, parce que ça les rassure, se flattent de vivre les derniers instants d'une époque encore humaine, et pour qui le syntagme "tout va finir" n'est qu'une autre façon de dire que "tout se perd", la lecture de Kant rappelle que le nihilisme est une passion narcissique, et que , tant que chaque époque produira des prophètes pour la regarder comme un tas de cendres, il n'y aura rien de nouveau sous le soleil.