Ida se rappela ce que Louis [ Armstrong ] lui avait dit un jour : le jazz venait des ouragans de La Nouvelle- Orléans que des légions de gens du Sud en haillons avaient ramenés dans le Nord, cachés dans les pistons des trompettes et le creux des contrebasses, et quand ils jouaient, ils libéraient ces tempêtes et toute cette énergie d'un simple souffle des lèvres sur une embouchure, d'une pression des doigts sur un clavier, d'une torsion de corde.