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Citation de Henri-l-oiseleur


[La conquête de l'Iran par Gengis-Khan, XIII°s]
L'Iran oriental ne s'est jamais complètement relevé de la tempête gengiskhanide. Une ville comme Balkh porte encore la marque des destructions mongoles. La renaissance timouride en ces régions, au XV°s, sous Châh-Rokh; Olough-beg et Hossein-i Bâiqarâ, ne pourra restaurer intégralement une terre bouleversée de fond en comble. Cependant, si Gengis-Khan s'est conduit comme le plus terrible ennemi de la civilisation arabo-persane, s'il s'est comporté à son égard comme le Réprouvé et le Maudit que stigmatisent les écrivains musulmans, il n'avait aucune hostilité de principe contre l'islamisme. S'il interdisait la pratique des ablutions et la manière de tuer le bétail chez les musulmans, c'est qu'elles étaient contraires aux coutumes ou superstitions mongoles. S'il détruisit dans l'Iran oriental la brillante civilisation urbaine qui avait produit un Firdousi et un Avicenne, c'est qu'il entendait ménager aux marches du Sud-Ouest une sorte de no man's land, de steppe artificielle qui servît de glacis à son empire. Ce fut dans ce but qu'il "tua la terre". Il y avait en lui à la fois un homme de gouvernement plein de sens, incapable d'approuver une guerre religieuse, et un nomade qui, concevant mal la vie sédentaire, avait tendance à détruire la civilisation urbaine, à supprimer aussi les cultures agricoles (en quittant l'Iran oriental, il y fit détruire les greniers à grains), à transformer les labours en steppe, parce que la steppe convenait mieux à son genre de vie et donnait moins de mal à administrer...

p. 349
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