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Citation de Sachka


Je me blottissais dans l'âtre, assis sur le banc de bois. En face de moi, ma grand-mère sur l'autre banc égrenait son chapelet à voix basse. C'était un des rares moments où elle ne nous parlait pas des lutins. Dès que nous n'étions pas sages, ces lutins étaient partout, envahissants, menaçants. Petits êtres velus de couleur sombre, ils pouvaient, d'après elle, passer au travers d'une serrure et se reconstituer de l'autre côté. C'était là, à mes yeux d'enfant, pour le moins terrifiant. Elle aimait raconter des histoires de revenants. Ainsi, lorsqu'il y avait un décès éloigné du bourg, le carrigue an ankou, char de la mort aux roues grinçantes, passait vers minuit, attelé à deux chevaux blancs efflanqués. Tout le monde l'avait entendu, mais personne n'osait dire qu'il l'avait vu. On retenait son souffle. Avec mon frère Étienne, de deux ans mon aîné, on écoutait les bruits du dehors et j'essayais de reconstituer la vie terrible de tout cet univers étrange et invisible qui m'entourait.
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