René Léonard

Il y a quelques 250 ans, il n'était pas rare que l'air chaud et lourd de la mer des Caraïbes résonne du rugissement des canons lorsqu’un vaisseau pirate avait trouvé une proie.

Ce jour-là, alors qu'une troupe de flibustiers vient d'aborder un bateau vide de toute richesse, les voiles sombres de la frégate de BlackJack apparaissent à l'horizon.

Le combat, entre les deux pirates, est bref, violent.

Diégo, capitaine vaincu, sera abandonné sur une île déserte.

Tandis, que sur l'épave vide,un enfant terrorisé est découvert, caché sous un lit.

Il va grandir sur l'île qui sert de repaire à l'équipage de Blackjack.

Tout d'abord des femmes vont s’occuper de son éducation, puis, lorsqu'il sort de sa première enfance, il est placé sous la surveillance d'un indigène.

Les pirates l'ont surnommé Littlejack.

Plusieurs années insouciantes et heureuses sont passées ...

Mais quelques pirates, dont Scario a pris la tête, ne veulent plus se contenter de cette vie paisible.

A l'île de la Tortue, Scario retrouve Diégo qui lui apprend que l'enfant recueilli autrefois n'est autre que le petit fils du gouverneur de Savannah.

Les deux hommes ont tôt fait de fomenter un mauvais coup et tentent de trouver des volontaires pour livrer combat à Blackjack ...

Cette BD, aux allures très classiques, est le seul long récit sous forme d'histoire à suivre que René Léonard ait offert au journal de Tintin.

"Les requins des Caraïbes" y a été publié, en quadrichromie, à partir de septembre 1962.

Cette aventure a un petit air de déjà vu.

Elle semble s'inspirer du "Démon des Caraïbes" de Charlier et Hubinon.

Pourtant les qualités de cette BD en font une réalisation originale et intéressante.

Le rythme est rapide et enlevé.

Le scénario, pourtant assez convenu, est bien construit.

Les personnages sont attachants et peints avec justesse.

Le dessin, dont le trait est assez particulier, est soigné.

"Les requins des Caraïbes" n'a jamais fait l'objet, je crois, d'aucune transposition en album.

Pourtant c'est un des petits trésors, aujourd’hui injustement oublié,que le Lombard possède dans son catalogue ...