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Critiques de Revue Galaxies (21)
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Galaxies, n°25

Je continue ma découverte des revues consacrées à l’imaginaire et, après avoir bien entamé les Bifrost et débuter la nouvelle édition de Fiction, je me lance cette fois dans les Galaxie(s). J’avoue que ce magazine je ne le connais pas vraiment, malgré le fait d’en avoir entendu parler à droite à gauche. J’ai donc décidé de faire rentrer quelques numéros dans ma PAL pour pouvoir me faire un avis plus complet. À noter que ce numéro fête aussi les 60 ans de Galaxie (toutes éditions confondues) et offre un dossier consacré à Pierre Stolze dont j’avoue ne connaitre que sa rubrique dans Bifrost. Ce numéro comporte cinq nouvelles d’auteurs différents.





L’Enfant qui S’avance vers Nous de Gulzar Joby : Je ne connaissais pas l’auteur avant de lire cette nouvelle, ce fût donc une première découverte. J’avoue, une fois le récit terminé je suis loin d’être convaincu. L’auteur nous propose ici pourtant de traiter d’un sujet intéressant qu’est la mère porteuse, dans un futur où la scission des classes sociales atteint un haut niveau et où les technologies ont énormément évolué et se révèlent limite invasives. clairement les idées sont là que ce soit sur l’exploitation des pauvres, de la recherche de l’enfant parfait, l’ingérence des parents, ou encore de la surutilisation de technologies le tout dans un monde qui parait post-apocalyptique. Dommage que le reste ne suit pas, l’auteur nous proposant des personnages tellement froids et peu consistants qu’on ne s’accroche jamais vraiment à eux, certaines scènes n’apportent rien à l’histoire, le style de l’auteur m’a paru manqué de force et d’intérêt, novice, se cherchant encore et voulant trop en faire et le chapitre de conclusion, pour moi, est de trop. J’ai l’impression d’être passé à côté, dommage.





L’Erreur de Rosa Montero : Tout comme la nouvelle précédente je ne connaissais rien de l’auteur avant de me lancer dans la lecture de ce texte. On retrouve ici une nouvelle à chute, cherchant à emmener le lecteur vers une conclusion qui doit normalement le surprendre, le tout dans un univers futuriste totalement automatisé, où les machines ont pris une importance démesurée. Mais que se passe-t-il quand un soucis apparait? Une nouvelle que j’ai trouvé agréable et divertissante, mais qui a du mal à être plus que cela. Il faut dire que la conclusion, malgré quelques axes de réflexions classiques et efficaces, n’a justement pas vraiment rempli son rôle de me surprendre. De plus, il ne faut pas le nier, cette nouvelle en soit n’a rien de révolutionnaire, une impression de déjà-vu m’est resté tout le long de ma lecture. Cela ne l’empêche pas d’être plutôt bien écrite et efficace à découvrir. Je la classe dans la fameux, vite lu, bien apprécié, vite oublié.





Mono no Aware de Ken Liu : J’ai découvert mon premier texte de Ken Liu dans le dernier Bifrost, consacré à Poul Anderson, qui m’a offert un bon moment de lecture. J’avais donc hâte de savoir ce qu’allait bien proposer l’auteur ici. Cette nouvelle nous plonge dans un avenir où une météorite va bientôt percuter la terre et où la population cherche à fuir. Je n’en dévoile pas plus sous peine de trop spoiler, mais pour moi il s’agit du meilleur texte du recueil par son aspect poignant, humain, porté par des personnages désabusés, plein d’espoirs et d’envies d’un futur meilleur tout en cherchant à ne pas oublier le passé. L’auteur nous offre aussi un avenir très contemporain où, malgré toutes les évolutions technologiques, l’Homme restera toujours fidèle à lui-même ce qui est en total contradiction avec la nationalité japonaise du héros; qui recherche la cohésion au point de tout perdre. La fin a beau être logique, elle a réussi à me toucher. Je regrette juste par contre l’aspect un peu caricatural lié à la nationalité du héros, comme si le japon se limitait au Go, à ses kanjis et ses mangas. Mais rien de non plus trop dérangeant. Un très joli texte.





Vaisseau Sœur d’Aliette De Bodard : J’ai lu plusieurs écrits de l’auteur et pour le moment j’avoue que je n’ai jamais été déçu. J’attends d’ailleurs la suite du cycle Les Chroniques Aztèques depuis plusieurs mois maintenant avec impatience. Cette nouvelle nous plonge au milieu d’une famille où un frère et une sœur s’entredéchirent depuis la naissance de cette dernière dont l’accouchement a affaibli leur mère. Sauf que sa sœur n’est pas n’importe qui, elle est l’IA d’un vaisseau spatial avec tout ce que cela implique. Une nouvelle que j’ai trouvé réussi, touchante, sur les éléments de la famille, les bouleversements qu’elle peut connaitre avec l’arrivée d’un nouvel élément. L’ensemble gagne aussi en profondeur et en intérêt avec le background que construit l’auteur, que ce soit aussi bien dans cet avenir futuriste où les IA sont misent au monde naturellement mais aussi dans tout cet aspect culturel et traditionnel qui vient du Vietnam. Un texte profond, entrainant, avec une conclusion efficace.





Taï Chi Chuan à Tchernobyl-sur-Moselle de Pierre Stolze : Cette nouvelle est la première que je découvre de l’auteur et, j’avoue, je l’ai trouvé très sympathique. L’auteur place son récit à Thionville, ville que je connais bien, dans un futur proche suite à une catastrophe nucléaire qui a vidé les lieux. Pourtant quelque chose détruit les technologies envoyées là-bas. Mis à part la catastrophe qui m’a paru basé sur des aspects un peu facile, même si se basant sur des faits concrets, le reste m’a paru efficace. Ce récit offre au lecteur une réflexion intéressante sur notre monde, l’environnement et les risques qu’il encourt même certains aspects m’ont paru simple, comme celle sur les scientifiques. Un texte nerveux, qui se lit rapidement et se révèle vraiment divertissant avec une conclusion qui offre de l’espoir pour l’avenir même si ce n’est pas gagné. Les personnages se révèlent intrigant et leurs développements réussis. J’ai bien envie de découvrir d’autres écrits de l’auteur maintenant.





Le reste du magazine nous propose un long entretien avec Pierre Stolze qui s’est révélé très intéressant, même si je n’ai pas toujours le même point de vue que lui, et qui m’a donné envie de découvrir un peu plus sa bibliographie, même si je pense que certains de ses écrits me paraissent trop barrés pour moi à première vue. Le principe du Projet équateur, travail de l’auteur sur la vision qu’il a de son passé et de son avenir d’écrivain, est intriguant et prenant. On retrouve un article, peut-être un peu court, sur les 60 ans de Galaxie (toutes formules confondues), un article pour nous faire découvrir ou redécouvrir Noëlle Roger, ainsi que le traditionnel cahier critique qu’on retrouve dans tous les magazines. Au final une première plongée intéressante dans cette revue, il ne me reste plus qu’à découvrir les autres qui attendent dans ma PAL.
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Galaxies, n°26

Je continue donc à me laisser tenter régulièrement par la le lecture de revues consacrées à l’imaginaire, avec cet fois un nouveau numéro de Galaxie(s). Après un numéro 25 qui se révélait plutôt sympathique dans l’ensemble, le numéro 26 à décidé de nous faire découvrir l’imaginaire Italien. Je dois bien avouer que je ne connais quasiment rien de ce point de vue là, mis à part peut-être deux trois auteurs,ce numéro avait la possibilité de se permettre de m’offrir ainsi un petit tour d’horizon des auteurs de ce pays. Ce numéro comporte ainsi 13 nouvelles.



Alors, contrairement à mes habitudes, je ne vais pas faire une chronique de chaque texte, mais tenter une chronique plus générale pour la simple et bonne raison que je n’ai pas été complètement emballé par ce numéro. Pourtant le numéro démarrait de façon plutôt sympathique avec Et la Mort dansait sur un Air de Valse qui, sans révolutionner le genre, se laissait lire facilement, nous offrant une enquête mystérieuse. Dommage que la conclusion manque de force. Puis on se retrouve plonger dans DET qui, mis a part un côté esthétique assez intéressant, a eu du mal à complètement m’emporter. La Plus Belle façon de Mourir cherche à nous faire réfléchir sur la religion et notre avenir, mais manque clairement de finesse et d’arguments percutants. Je ne parlerai pas vraiment de A.D. 3013 qui ne m’a jamais accroché cherchant le côté choc, mais qui, pour moi, tombe plus dans le saugrenu.



Arrive ensuite La Recrue qui nous offre un texte sur les voyages temporels plutôt sympathique, mais qui de nouveau a du mal à vraiment s’élever ou apporter quelque chose de plus au genre, tombant dans le vite lu, apprécié, vite oublié. Le Réparateur m’a plus accroché, offrant un texte plutôt intelligent sur l’obsolescence programmé et la surconsommation qui, malgré quelques légères incohérences, se révèle clairement efficace et plaisant à lire. La nouvelle Collateral Dammages nous plonge dans une Venise post-apocalyptique, qui joue efficacement avec le lecteur et offre son lot de surprises. Les Égaux nous propose de traiter de la différence avec le rejet d’une jeune fille clonée, un texte qui se révèle sobre, mais plutôt efficace et fait réfléchir le lecteur malgré un petit manque d’émotion au niveau des personnages.



Voici venir le texte le plus réussi, selon moi, du recueil : Le Jongleur. On suit les pas d’un homme à la recherche d’un ami sur la planète Elinora, monde de tous les plaisirs, où les hommes et les femmes viennent s’y perdre pour ne plus penser à l’avenir et à leurs soucis. L’auteur construit ainsi un texte qui, au fil des pages, accroche de plus en plus son lecteur pour lui offrir une conclusion des plus surprenantes. Dommage que le début soit un peu contrasté par certains aspects assez dérangeants, même si l’auteur les nuance par la suite, car ça l’empêche de se révéler plus réussi encore.



Terreur à Luna City nous fait suivre un scientifique, enquêteur, qui doit faire face à une crise à coup de missiles nucléaires, problème ce texte possède tous les poncifs ainsi que le vernis d’une époque de SF un peu trop vieillotte et révolue pour vraiment accrocher, où les militaires sont bien entendus des gros bourrins et les scientifiques des héros géniaux. Le texte Les Rouges Collines de la Terre nous fait découvrir un monde qui va se retrouver complètement bouleversé suite à la chute d’une comète, et d’un professeur qui, dans l’avenir, cherche à étudier notre génération. Un texte qui a eu beaucoup de mal à m’accrocher, c’est bien simple pour en parler ici j’ai été obligé de me replonger dedans tant il ne m’a pas marqué, alors que je l’ai lu il y a 15 jours. L’Homme de Main lui nous fait plonger dans une Italie futuriste où la mafia possède encore plus de pouvoir, un texte qui se lit bien, mais qui ne se révèle en rien non plus marquant ou original. Vite lu, vite oublié. Vient enfin le dernier récit avec Histoire d’un Homme, qui cherche à nous faire réfléchir sur la conscience, sur l’avenir de l’homme, qui se révèle intéressant, mais donne l’impression de perdre légèrement de point de vue son idée de départ. Dommage.



Au final donc, si je compte les récits qui se révèlent juste sympathiques, sur 13 nouvelles seulement un peu plus de la moitié arrivent un peu à se démarquer, sans non plus offrir un véritable texte majeur qui pourrait se détacher. Là où je reste le plus perplexe c’est quand dans le cahier sur l’histoire de l’imaginaire Italien, outre l’attaque gratuite et acerbe sur l’internet voleur , nous annonce que cet imaginaire est loin d’être transcendant depuis ces 50 dernières années, on se demande alors pourquoi avoir décidé de faire un numéro spécial Italie alors. Le magazine nous offre aussi pour finir un cahier de critiques cinéma signé J.-P. Andrevon qui me fait dire qu’on n’a pas obligatoirement les mêmes goûts.



Un numéro 26 de Galaxie(s) qui cherche à nous faire découvrir le monde de l’Imaginaire Italien mais, qui finalement ne fait que dévoiler, au vu des textes que j’ai lu, qu’il manque clairement d’auteur marquant et parait donc ne pas remplir vraiment son objectif, malgré quelques textes sympathiques. Dommage.
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Galaxies, n°62

Sous une couverture hideuse et repoussante - de quoi vous dégouter à jamais d'avoir la main verte - se cache un dossier sur Barjavel et l'écologie.

Pas moins de onze nouvelles pour ce dernier galaxies SF chapeauté par Jean-Pierre Andrevon qui prend sa retraite de rédac chef, et j'espère surtout d'illustrateur, car c'est lui qui a commis cette ignominie.



Les météorites, de Céline Maltère

Courte nouvelle fantastique : alors qu'un printemps éternel est là, quelques flocons font leur apparition.

Une apocalypse que je qualifierai de psychanalytique, et à laquelle je n'ai pas adhéré.



Le vainqueur, de Patrik Centerwall

Alors que Dieu est mort, un mystérieux messager apporte l'Apocalypse. Une courte nouvelle ou le drapeau noir flotte de manière assez acerbe. Bien aimé le ton et le second degré qui s'en dégage.



Le Chœur malade, de Noé Gaillard et Richard Canal

La musique adoucit les moeurs ?

Dans un monde dystopique, la musique y est magique et sert entre autre de protection. Mais une tentative de meurtre est commise sur Le Dirigeant. Une enquête s'ouvre...

Une idée originale traitée un peu à la old school. C'est dommage car l'univers de science-fantasy aurait pu donner lieu à un très bon texte. Reste dès lors une sympathique histoire.



Les anges rêvent-iels de Lamashires ?, de Jeanne-A Debats

Le titre donne le La : nous serons dans le farfelu, mais qui tient la route. Dans ce texte, on retrouve tout ce qui est à la mode en ce moment : genre, violence conjugale, inégalité, îlot réservé à l'élite.... Mais l'autrice arrive à amalgamer l'ensemble et je me suis mis à croire à l'histoire.



Dossier : Barjavel et l'écologie

Un article, une bibliographie et 9 nouvelles (dont une de Barjavel) composent ce dossier.

A part la nouvelle de Barjavel et de Bruno Pochesci, pas vu le rapport avec le dossier mais je ne connais très peu l'auteur. (Cela aurait pu être intéressant d'indiquer dans la présentation des nouvelles le rapport avec Barjavel...)



Andrevon commence de suite à poser la question "mais d'abord, c'est quoi l'écologie" pour en définir ce qui l'en entend, en gros protéger la Terre de l'homme. Andrevon "doit sa carrière" à Barjavel (et ne s'en cachant pas), l'article aurait pu être une éloge mais reste avant tout critique sur l'homme et son parcours. J'aurais aimé une analyse un peu plus poussée et le sujet restrictif, l'écologie, de l'article piège un peu son rédacteur. Ceux qui connaissent bien l'itinéraire de Barjavel en seront donc pour leur frais, ceux qui n'y connaissent rien apprendront deux trois choses et découvriront les textes qui pourraient leur plaire.



Colomb de la Lune, de René Barjavel

Voici l'histoire de Colomb de la Lune, parti sur la Lune pour donner à l'humanité les renseignements sur notre satellite. Mais...

Un texte écolo, peut-être un peu trop poétique pour ma pomme et qui joue avec la mise en abyme.



C’est pour Demain, de Bruno Pochesci

Bruno Pochesci aime bien titiller là où ça fait mal : connaissant son Barjavel et ses soupçons, lavés, de collaboration en 39-45 (dont l'article dit quelques mots), il situe son texte durant cette période avec comme protagoniste, un joli et fervent collaborateur !

Que justice soit faite !

Alors que nombre de collabos sont passés entre les mailles du filet, un voyageur prudent rode...

Un côté provoc comme Desproges savait très bien le faire pour une chute délicieuse de justice et de barbarie. Pochesci joue avec la bibliographie de Barjavel, émaillant son récit d'anecdotes utilisées à bon escient.

Sans conteste LA nouvelle de ce numéro



Flinguez-moi tout ça, de Daniel Walther

Un auteur prolixe en son temps, inconnu de moi, mais je vais regarder sa biblio de plus près désormais. Le prochain numéro de la revue comportera une nouvelle inédite, La mort en Colchide

Pour celles et ceux qui ont encore des doutes sur le fait que la SF militaire peut être antimilitariste, lisez ce texte.

Même si histoire est connue, l'auteur montre bien l'absurdité de la guerre et l'aveuglement de certains individus sur leur acte.



Vice pure, de Fabienne Leloup

Futur lointain, sur une planète dirigée par le clergé...

Un mélange de religion, de science et d'asservissement pour un texte que je n'ai pas compris.



Le festin des amnésiques, de Philippe Astier

Il s'agit ici de plusieurs nouvelles du même auteur. Entre SF et fantastique, des textes bien écrits, à la old school, mais qui manque cruellement de chute et d'entrain pour m'avoir passionné. Seul le dernier, qui narre la ballade d'un biologiste a eu l'honneur de me faire rire avec son côté conte monstrueux.



Le ciel au-dessus, de Dominique Douay

Une amnésique se réveille dans un endroit très étrange...

Une belle plume pour un texte très ouvert sur son interprétation. Avec en point d'orgue les mots, leur signification et aussi le ciel, au-dessus.

Dominique Douay est un des noms de la SF française, c'est aussi la première fois que je le lis.



Bob, de Matie-Olivia de Cabanaz

Alors que les implants IA ont envahi le cerveau des gens, un nouveau type de produit apparaît sur le marché : Bob. Et il va tout faire pour que vous soyez heureux !

A force de se laisser diriger par nos assistants smartphone - courir, manger équilibrer, bien dormir... - jusqu'où peut on aller sans perdre notre libre arbitre ?

Un texte qui se lit sans mal mais qui manque un peu d'un ton glaçant pour rester dans les mémoires.



Le quatrième appétit, de Robert Yessouroun

Sous forme d'extraits divers, les conséquences de la technologie du rajeunissement.

Un traitement décalé qui m'a laissé sur le bord du chemin. Les conséquences sociales sont trop survolées et manquent de crédibilité.



Articles :

Suit un article de Franck Jammes sur le comics Marshal Law que je n'ai pas lu, les comics et moi n'étant pas compatibles

Crise des frontières et diabolisation de l’Autre de Kawthar Ayed propose "d’étudier dans cette communication la crise des frontières et la diabolisation de l’Autre dans la littérature utopique/dystopique en étudiant en particulier Wang de Pierre Bordage, Globalia de J.-C. Rufin et 2103, Le Retour de l’éléphant de Abdelaziz Belkhodja."

L'intention est bonne, mais quelques pages ne suffisent pas à entrer dans le coeur du sujet. Reste un survol rapide et assez convenu.



L’écran du souvenir : Homunculus, d’Otto Ripert

Jean-Pierre Fontana nous parle d'une séries de films que seuls les personnes âgées de plus de 115 ans ont pu voir dans leur jeunesse. Il y sera question d'androïde et de lutte des classes.



Enfin, peut-être la raison de la retraite d'Andrevon : l'envie de rester plus longtemps affalé sur son canapé à regarder des films qui touchent de près ou de loin à la SFFF, dont de nombreux navets ?

il m'a tout de même donné l'envie de visionner le film d'animation Monsieur Link de Chris Butler.

La rubrique est assez longue, le nombre de nanars consternants, mais bonne nouvelle, la rubrique deviendra bi-mensuelle, permettant d'ancrer plus dans l'actualité cinématographique.



Rien de transcendant, à part la nouvelle grinçante de Bruno Pochesci (dont on reparlera bientôt sur le blog pour sa novella Scories, une suite hommage au texte Les retombées d'un certain Andrevon !), ni de repoussant, dans ce numéro,et si vous aimez les nouvelles, vous serez servi.

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Galaxies, n°61

Présentement, voici mon opinion sur le dernier numéro de la revue Galaxies SF consacré à la SF québécoise. Et il n'y a pas à fortiller des foufounes, c'est de la belle ouvrage, je ne me suis pas achalé à sa lecture.

Mais on va se calmer le pompon, on ne va pas se niaiser avec le puck, ni parler à travers son chapeau, osti de câlisse de ciboire de tabarnak, et on va voir tout cela en détail :



Sur les trois Galaxies SF que j'ai lues, les dossiers étaient assez mitigés, seul le numéro consacré à Julia Verlanger avait eu mes faveurs. La tendance va-t-elle s'inverser ?

Pas moins de onze nouvelles ici, dont deux ont clairement emporté mon adhésion : Nouer des liens de Ken Liu et Tinkerbelles de Michèle Laframboise.

Le dossier n'est pas en reste : composé de deux articles, un entretien et deux nouvelles, il m'a permis de connaitre la SF francophone canadienne, ses ressemblances et différences avec la France.

Une bonne livraison, donc.

Petit tour d'horizon...



Cristal, de Betty Biedermann

Alors que les derniers jours semblent se rapprocher, une femme reste isolée dans sa campagne alors que tous les habitants ont été évacués. Une gangrène s'empare du paysage peu à peu. J’ai bien aimé le début de ce texte, mais la chute vient trop tardivement et maladroitement. Une sorte d'hommage à un célèbre facteur.



Nouer des liens, de Ken Liu

Deux marchands ambulants arrivent dans un petit village Nan en compagnie d'un étranger. Les nans vivent reculés de tout et cultivent du riz en haut de leur montagne.

Beaucoup de choses intéressantes dans cette nouvelle autour du vol par l'industrie pharmaceutique des connaissances millénaires des sociétés traditionnelles. Déjà, il y a cet ersatz d'écriture fait de noeuds sur une corde de chanvre reproduisant la forme des lèvres et de la langue et dont le style est donné par la forme finale de la corde nouée. En outre, Ken Liu arrive à faire ressentir le mépris, la condescendance de la société occidentale envers ces peuplades dites non civilisées.

La version originale est disponible sur le site de Clarkesworld Magazine, et ce texte fera partie du recueil que les éditions Le Bélial publient le 21 novembre : Jardins de poussière



Baignade en eau vive, de Antoine Lencou

Une petite fille crée un problème monstrueux en se baignant dans une piscine.

Avec humour, l'auteur nous parle d'IA, de sécurité et de contrôle. Et de ceux qui vivent à sa lisière.

Parabole autour de l'intégration et de la discrimination, les clés nous sont donnés peu à peu pour dévoiler un univers assez kafkaïen.

Une belle idée dont le traitement aurait pu être mieux effectué. Mais c'est déjà pas mal.



Décrassage, de Rich Larson

Une femme, un homme, dans une salle d'attente...

Un texte autour de la violence sexuelle et du consentement. « Heureusement », dans ce monde futur, il est possible de faire machine arrière !

La technologie aurait pu être poussée un peu plus loin, dès que l'on a compris où voulait nous emmener l'auteur, cela fait un peu pschitt.



Futurisme, de Marc Elder

Comment seront nos jardins publics une fois que la pollution aura eu la peau de la nature ? Vaste question à laquelle la technologie peut répondre. Un texte écologique datant de 1931 qui m'a fait rire jaune.

Le vrai nom de l'auteur est Marcel Tendron, qui a remporté le Goncourt en 1913, devant Le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier et Du côté de chez Swann de Marcel Proust.



Le grand jeu, de Paul Hanost

De la SF militaire. En quelques pages, l'auteur tente de faire rentrer un univers. Mais trop, c’est trop.



Ah les garçons !, de Hugo van Gaert *

Un vaisseau fait une drôle de rencontre....

Texte Pulp avec l'outrance qui va avec, mais l'auteur inverse les rôles et les genres. La technologie futuriste du vaisseau spatial de la mort of death est splendide : on a rien inventé de mieux depuis les cartes perforées ! Et le tout a bien ravi mes zigos.



Fondation, de Sébastien Danielo *

Un vaisseau monde s'échappe de la Terre (?) avant que celle-ci ne se meure dans l'espoir de fonder un ailleurs meilleur. Mais...

Le titre emprunte celui d'un célèbre roman, que je n'ai pas lu. Un univers assez étrange fait de djinn, d'ornithorynque, de dragons dans un univers très SF. Tout cela se comprendra par la suite. Manque cependant un je ne sait quoi, la fin est aussi un peu abrupte, mais ouvre une clé de compréhension qui change de fond en comble le récit.



Le Cid, Renaud Bernard *

Une pièce de théâtre SF. Je n'ai même pas eu le courage de la lire.



Dossier : La SF au Québec (et en Ontario), un dossier présenté par Jean-Louis Trudel



Voilà les premières lignes du dossier et se pose la question : Pourquoi n'avoir pas intitulé ce numéro : La science-fiction francophone au Canada ? Bref, voilà qui commence très mal. Surtout lorsque le premier article s'intitule "Les quatre époques de la SF francophone au Canada" De quoi y perdre son latin !

Mais une fois rentrée dedans, un article très érudit, un travail de chercheur basé sur une étude complète, avec des tableaux et graphiques, qui n'évite pas les énumérations mais brosse un portrait d'une SF venue de l'extérieur et cloisonné par un catholicisme conservateur jusque dans les années 1960. A partir de là, la SF québécoise prend son envol et fait la part belle aux autrices.

S'ensuit une entrevue avec Yves Meynard. L'auteur m'étant inconnu, difficile de s'immerger lorsqu'il est question de ses textes. Mais l'entretien aborde aussi la thématique du dossier.



La traduction de textes de science-fiction en français : le cas de Rich Larson

Émilie Laramée nous parle de son travail de traductrice en y abordant les cas particuliers des néologismes, les mots à double sens ou polysémiques : faut-il ou non les traduire, comment en créé dans la langue traduite.

Petit problème, la traductrice parlant de son expérience de traduction en langue française québécoise, les exemples qu'elle emploie font parfois plouf. Mais ce point est aussi abordé avec l'exemple du trou du cul !



Les olives de 4H3SSO-L24A, de Dave Côté

Il s'agit d'une suite de la nouvelle « Les Olives de Mélanie » (2015). Un extraterrestre se rend sur Terre pour goûter aux olives, dont un culte est voué sur sa planète. S'ensuit des quiproquos à propos des représentations des us et coutumes des terriens étudiés à partir de fragments épars. Une sorte d'archéologie humaine qui manque cependant de style et de mordant.



Tinkerbelles, de Michèle Laframboise

Chimères, humains modifiés génétiquement et cisgenre pour une nouvelle bien ciselée se déroulant sur une colonie martienne.

Un très bon texte, très humaniste, pour combattre les conditionnements/représentations genrés les plus ancrés en nous. Tout événement tiré de notre réel est bien entendu fortuit.





Articles :

Musique et SF : John Serrie – Planetary Chronicles

Croisière au long du fleuve : Perry Rhodan

La série allemande de science-fiction avec 3000 épisodes à son actif, qui peut se vanter d'en faire autant ? Jean-Michel Archaimbault, en bibliophile avertit, se lance dans l'étude de ce monument. Un article complet pour les fans et collectionneurs.



Pierre Stolze dissèque la littérature générale à la recherche de SF, il en revient avec quatre romans : Les crayons de couleur, L’Algorithme du cœur, Transparence et La mer monte. Seul ce dernier aura ses faveurs, et encore, de justesse



Suit quelques avis sur les sorties littéraires et BD



Les textes avec un astérisque * sont disponibles gratuitement en téléchargement sur le site de Club galaxies
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Galaxies, n°58

Ken Liu, Serge Brussolo, Michel Jeury, Thomas Geha/Xavier Dollo et bien entendu Julia Verlanger : une belle affiche que nous propose ce numéro.

Et je vous le dit sans roulement de tambours, les atours (sauf la couverture !) sont aussi beaux que le contenu. Si vous voulez en connaitre plus sur qui se cache derrière le prix Julia Verlanger remis lors de chaque Utopiales, une seule direction, la boutique en ligne de la revue.

Grande revue de détails du contenu :



Ceux qui restent, de Ken Liu

Une singularité apparait dans le monde, il est désormais possible de télécharger son cerveau dans un ordinateur. Finit la mort, Vive l'immortalité. Dans un mode en déliquescence, beaucoup font le choix de quitter le navire. Mais pas tous.

Ken Liu choisit une approche humaine de ce trope de la SF et nous fait vivre cette singularité à travers le regard, et le choix, d'une famille dans un monde post apo. Un bon texte sur ce qu'est la Vie après ce bouleversement. Je regrette juste une maladresse : comment, dans un monde qu'on imagine de plus en plus dépeuplée et dont la technologie régresse, entretenir tous ce réseaux de machines ?



La fille qui saigne, de Shweta Tanej

De la SF indienne, pas très courant. Dans un monde post apo, la fertilité des femmes est devenue une rareté, une famille a la chance de toucher le pactole, une de leur fille vient d'avoir ses règles.

On pourrait croire que du fait de leur rareté, la place des femmes en Inde s'améliore, et bien...

Il y des choses qui ne changent pas, ou seulement en pire. Le monde imaginé par Shweta Taneja est réaliste, elle nous fait rentrer rapidement dans son histoire et son marché. Une réussite en seulement quelques pages avec en bonus une bonne chute.Un texte assez pessimiste sur le genre humain.



Le nouveau superviseur, de Jean-Pascal Martin

Futur lointain, les hommes récupèrent les produits miniers sur des exoplanètes. Les machines ne font pas tout, la main d'oeuvre est toujours nécessaire, main d'oeuvre qui a fait l'objet d’amélioration génétique pour pouvoir s'adapter . Et les mineurs restent ce qu'ils sont, travail harassant, vestiaires remplis de posters sexistes. Petit retournement de paradigme ici, critique sociale d'autre part, mais rien n'y fait, j'ai trouvé cela très anecdotique.



L’Amour dans les brumes du futur (Russie -1924), de Andrei Marsov

Petite nouveauté à partir de ce numéro, avec une nouvelle patrimoniale datant d'avant 1948. Un texte russe écrit par un auteur obscur qui aurait pu, dû ?, rester dans les archives. A part une critique de l'état soviétique, nous sommes dans une SF ode à la liberté. Ni le style, ni l'histoire ne m'a fait vibrer.

Espérons que l'archéoSF sera plus flamboyante dans les prochains numéros.



Immersions, de Stéphane Miller *

Une nouvelle drogue fait son apparition permettant de faire des tentatives de suicide virtuelles. C'est linéaire et on connait la fin de suite, les personnages sonnent creux...



Casus Belli, de Thierry Faivre *

La nouvelle est présentée de cette manière "Du bon space opera comme on n’en fait heureusement encore". Pas sûr de partager cet avis. Une présence humaine est détectée dans une région de l'espace contrôlé par des aliens visqueux. Pour éviter une guerre interplanétaire, un vaisseau va tenter de repêcher l'intrus. On se croirait devant un épisode de Doctor Who, la référence n'est pas usurpée ici. Ecrit dans un style old school, il faut prendre le texte au second degré. Mais cela reste un exercice assez vain au final







Dossier Julia Verlanger

Croisière au long du fleuve, Didier Reboussin

On attaque enfin le dossier consacrait à cette dame plus connue sous le nom de Gilles Thomas dans la collection Fleuve Noir Anticipation. Se dessine le portrait d'une écrivaine populaire (et fière de l'être) qui n'avait pas sa langue dans sa poche, ce qui dénotait dans le fandom de l'époque. On apprend au final peu de chose sur la personne, Julia étant un peu secrète, mais quelques anecdotes apportent un éclairage bienvenue, notamment sur sa trilogie de l’Autoroute sauvage. Se dessine surtout une vision du fandom et du monde de l'édition des années 70. Une belle entrée en matière



Une jungle de diamants, Xavier Dollo

L'introduction ressemble un peu trop à l'article précédent mais apporte un contrepoint intéressant sur la SF politique des années 70 :



"Actuellement, se croyant investie d’une Mission Sacrée, elle [La SF] nous délivre du Message. Tant de Messages que le pauvre lecteur, ahuri, patauge et s’enlise dans des marécages d’ennui. » « La SF française a toujours eu cette maladie fâcheusement moutonnière de suivre le courant des Modes. Elle se voulait autrefois littéraire avant tout. Au profit de fioritures de style pas obligatoirement heureuses, elle oubliait l’essentiel : raconter une histoire. Elle l’oublie toujours, hélas."



Mais la suite permet de s'attarder sur l’archétype des personnages et des sujets dans les romans de

Julia Verlanger. Au final, une analyse de l'oeuvre qui donne envie de s'y plonger. Un très bel article. A la vue de cette connaissance quasi intime de l'oeuvre de son aînée, cela ne m'étonne guère que Thomas Geha/Xavier Dollo a voulu lui rendre hommage dans ses romans autour de l'univers Alone.



La voix au téléphone, qui me parlait du futur, Serge Brussolo

Texte paru en annexes de l'intégrale des oeuvres de Julia Verlanger parue chez Bragelonne.

Serge Brussolo revient sur son amitié avec l'autrice, et d'une dame qui parait froide au premier abord, nous découvrons un peu mieux celle qui se cache derrière cette façade. D'un article qui aurait pu tomber dans l'anecdotique, nous apprenons au final beaucoup sur cette autrice. Et comme l’article plus haut, nous en apprenons encore plus sur le monde de la SF de ces années 60-80



Plus anecdotiques, Entretien avec Bruno Lecigne qui nous donne un aperçu du travail éditorial autour des adaptations en BD par Les Humanoïdes Associés depuis 2006 de quelques romans.

L'interview de Julia Verlanger par Hans-Claudius Platt parue dans la revue Lunatique no 20, en février 1966, qui montre surtout les progrès qui ont été fait dans les questions posées aux auteurs depuis : il s'agit en fait d'une retranscription d'après souvenir d'une conversation menée durant trois heures. C'est court et on y apprend pas grand chose, mais cela reste l'une des seules interviews qui restent. Pour vous donner un type de question réponse, celle ci vaut son pesant d'or :



HCP : Envisagez-vous de continuer à écrire, et quelle sera votre future production ?

JV : J’envisage éventuellement d’écrire plutôt un roman que des nouvelles. J’ai déjà un titre : Les Portes sans retour. [Julia Verlanger m’expose le thème de ce roman : c’est très alléchant !]





Correspondances, Michel Jeury / Julia Verlanger donnent quelques extraits de lettres, trop court, et trop souvent, il manque le contexte pour se faire une réelle opinion sur les réponses de l'autrice.

Le dossier se clôt sur 4 nouvelles :



Les rois détrônés, de Julia Verlanger

Dans un futur où la population vieillit, les jeunes sont portées aux nues et ils ont désormais tous les droits jusque leur majorité. Mais l’arrivée sur le marché d'un médicament qui ralentit le vieillissement va changer la donne. Deux jeunes un peu délinquants vont faire les frais de ce revirement. La SF est ici prétexte à un texte sur les rapports conflictuelles entre jeune et adulte, entre politique progressiste et politique réactionnaire. Le message l'emporte malheureusement sur le récit.



Répression, Julia Verlanger

En ce début des années 80, Julia Verlanger, sous le pseudonyme de Gilles Thomas, en avait marre d'entendre certains utilisait le mot de répression à tort et à travers, son texte montre ce que signifie ce terme pour elle dans un avenir proche où arrive au pouvoir un gouvernement prônant un ordre nouveau. Alors que les premières semaines ne montrent aucun changement, des étudiants qui font le blocus de leur fac vont découvrir dans la pratique ce qu'est une politique répressive. Un texte très violent, qui montre aussi les lâchetés des uns et des autres face à une certaine résistance. Glaçant.



Après moi le déluge, Didier Reboussin

L'homme a désormais coloniser d'autres planètes et s'en sert comme pourvoyeuses de matières premières, détruisant ainsi les biosphères. Un propriétaire de cirque va tenter de tirer profit d'un sabotage, mais une clique d'écolos va lui donner du fil à retordre. Un texte à l'ancienne, la planète se nomme Gadoue, sur les méfaits de l'exploitation à outrance des ressources de notre planète via une résistance passive mais radicale.



Guarden, Thomas Geha

Thomas Geha a rendu hommage à Julia Verlanger à travers ses romans autour d'Alone, ou dans cette nouvelle Guarden. Dans un monde post apo, un alone se fait capturer par d'étranges créatures. Pourquoi ? Une nouvelle légèrement fantastique qui prend un ton résolument SF. Bien aimé



Musique et SF : Brian Lustmord

Un genre inconnu de moi, le dark ambient, un artiste dont je n'ai jamais entendu parler, Brian Lustmord. Assez sombre, mais d"inspiration SF, Jean-Michel Calvez nous dit tout sur ce musicien.



La Bio-Mimétique, Pierre-Emmanuel Fayemi

Troisième partie d'un dossier consacré à l'innovation, il est question ici de la nature comme inspiration technologique, notamment à travers le Shinkansen, un TGV urbain japonais, le gecko, un animal collant ou encore l’imeuble Eastgate Centre d’Harare inspiré d'une termitière. Une bonne mise bouche qui s'avère bien trop courte, j'aurais aimé en apprendre d'avantage.



L'article Entretiens avec des professionnels de l’innovation * portent bien son nom. Cela parle innovation donc, inspiration et créativité, le tout saupoudré de SF. Cela se résume en fait à une explication de métiers, de CV et m' apparu surtout comme une mise en avant d'entreprises.





Sous le Scalpel du Docteur Stolze, Chroniques de lecture et (S)trips s'attardent sur quelques sorties de romans et BD. Trop de romans sont sortis il y a quelques mois, bref, si vous cherchez à en savoir plus sur les futures parutions pour préparer votre banquier, ce n'est pas ici qu'il faudra venir regarder. La revue étant bimestrielle, j'ai été très étonné de ne pas y voir les sorties printanière.





Les testes avec un astérix * sont disponibles gratuitement en téléchargement sur le site de club galaxies https://clubgalaxies.yolasite.com/Téléchargements.php





Après ma lecture de sa trilogie de La terre sauvage, sa plume m'avait donné envie de continuer à lire de ses textes, ce dossier ne fait que me conforter dans ma décision.
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Galaxies, n°57 : Zombies

Non seulement les Ch'tis sont pédophiles, chômeurs et consanguins, mais en plus ils lisent de la SF. Et en font même une revue. Alors les Ch'tis, bons pour l'euthanasie ou juste des représentations nauséabondes ?



Nouvelles



Diplopie, de Philippe Curval

Un ado souffre du syndrome de diplopie, le fait de voir deux images qui se superposent. Mais est ce vraiment cette maladie ?

Servit par la plume de Curval, nous sommes dans une veine satirique, un pastiche des romans SF de papy. C'est rigolo à défaut d'être mémorable.



Lupihaques, de Léa Fizzala

Nous sommes à la lisière du monde réel et virtuel. Pour des raisons obscures, le serveur d'une des réalités virtuelles va être formaté, ce qui n’est pas au goût d'une personne. Très bien écrit, ce texte devrait être la prémisse d'un futur roman. Réinventer le réel serait la thématique. Mouaih.



Dans la nécropole troyenne, de Jean-Louis Trudel

Deux archéologues sont en concurrence pour découvrir la tombe d'un homme. Une nécropole d'un nouveau genre qui m'a fait penser à la pollution de l'espace. Bien aimé le fait que les protagonistes ne s'appelle pas Pierre, Paul, Pierrette ou Paulette, ce n'est pas grand chose, mais si. Un space opera légèrement hard SF très plaisant.



Rex (Tremendae majestatis), de Pierre Stolze

Je connais l'auteur à travers sa feu rubrique dans Bifrost "À la chandelle de Maître Doc Stolze"

Assez rare la musique classique en SF, surtout lorsque le mélomane est sidérurgiste. Bien que le lien avec les littératures SFFF soit assez tenue, permet de passer un agréable moment de lecture.



Guerre contre la Lune, de André Maurois de l’Académie française

Une nouvelle énergie est disponible, et va mettre la Terre à feu et à sang. D'un autre côté, le peuple, suite à une presse uniforme et sans saveurs, s’ennuie. Et l'ennuie n'est jamais bon. Comment lutter contre la guerre qui se profile ?

Un texte patrimoniale de 1928 d'un membre de l'Académie française, excusez du peu. Et il nous livre une anticipation qui n'a pas pris beaucoup de rides, j'ai beaucoup aimé.

ce qu’une adroite campagne d'éditeurs ou de marchands de tableaux les avaient préparés à tout accepter ?



Exodust, de Carol Bedouet

Une expédition scientifique est envoyée sur une planète d'Alpha du Centaure.

Beaucoup trop de maladresses pour être efficace et un texte trop explicatif pour le lecteur avertit de SF, qui a déjà lu ce genre d'histoires. Pourra plaire à celles et ceux qui font leurs premiers pas dans le genre, la chute faisant le sel du récit.



La Malédiction de Vaucanson et autres Contes, de Patrice Lussian

Trois petits contes fantastiques assez introspectif. Pas assez frappant pour rester en mémoire.





Dossier Zombies

On commence par une courte approche historique et une analyse psychanalytique de la figure du zombie. Pour moi qui ne me suis pas trop attardé sur la question zombiesque, c'est instructif, mais il m'a manqué une analyse bien plus poussée avec d'autres dimensions, notamment sociale, pour être pleinement satisfait. J'avais l'impression d'être plus devant un ressenti qu'une réelle analyse. même si une courte bibliographie conclue l'ensemble, des notes de bas de page aurait été bienvenue pour connaitre d'où viennent certaines affirmations de l'article.

En outre, l'article nous apprend les origines haïtiennes du zombie, pour 20 pages plus loin nous dire que le zombie haïtien n'a rien à voir avec le zombie moderne !!!

On poursuit avec un entretien avec un zombie, où Ïan Larue se prend pour un zombie qui a de l'humour, les questions au ton doctorale et les réponses humoristiques font que c'est un peu bancal. Mais Ïan Larue par son franc parler éructe quelques sentences bien senties :

Un autre article est un petit guide du zombie dans la littérature, au cinéma, à la télé et dans les consoles. Ludivine Picot, qui a rédigé le dossier, est peut être très sympathique dans la vie, elle donne dans le ton léger, mais il ne faut pas confondre légèreté et foutage de gueule : Romero est balancé en quelques lignes, un jeu comme Resident evil n'est même pas cité, et plein de romans singuliers autour du mort vivant n'ont pas le droit de cité... Elle cite tout de même la série In the flesh.qui renouvelle le genre.

Moi qui déjeune rarement avec des zombies, j'ai l'impression que ma culture en la matière me permettrait de citer beaucoup plus de références.

Je pense qu'il y a des figures incontournables. Quels sont les oeuvres majeures qui ont modifié, apporté du sang neuf à la figure du zombie, détourner les codes... Devant un tel dossier, j'attends de pouvoir lire, visionner, jouer avec les références majeures de la thématique.

Je pensais que Ludivine était une incollable sur le sujet, vu qu'elle en a eu la charge, ce guide me fait douter, l'article suivant confirme :

Le dossier se clôt par quelques conseils assez léger sur les zombies, glanés par ses lectures sur cette thématique clairement dispensable, même si deux trois passages relèvent le niveau.



Zombi de lait, de Mémoire-du-Temps

Original dans son approche du mort vivant, un peu moins dans son traitement. Je n'aime pas trop les bons sentiments et ici ils ont la part belle. En outre certains éléments de l'intrigue m'ont paru pour le moins pas très logique, me faisant sortir de l'histoire. Mais pourra contenter les lecteurs bienveillants si ils aiment les relations bébés-adultes.



Zombies en Beaujolais, de Bruno Pochesci

Un salon de l'imaginaire avec ces auteurs et éditeurs entre caresse et rancœur. Puis l’imaginable arrive.

Je me suis éclaté à lire ce récit à l'humour ravageur. En plein dans l'actualité du moment que ce soit avec les gilets jaunes ou la place de la femme, ça grince et cela fait énormément de bien. Un auteur que je suivrais les sorties.



Articles

Midnight Nation : la Marche des invisibles, de Franck (Zaïtchick) Jammes

Midnight Nation est une série de comics écrite par Joe Michael Straczynski et dessinée par Gary Frank, cet article revient en long et en large sur cet oeuvre où les invisibles deviennent visible. N'étant pas très fan de comics, j'ai survolé son analyse, mais cela m'avait l'air de bon niveau.



Le cinéma apocalyptique, représentation de la catastrophe, par Marine Gruchet

C'est quoi l’apocalypse au cinéma ? Et bien des nanars mais pas que. Petit tour d'horizon avec quelques films apocalyptique et post apo les plus représentatifs du genre. Un très bel article



Musique de films SF

Alors que les aliens détruisent l'humanité, la musique classique vient adoucir le tout. Des débuts de la musique dans les films SF à aujourd'hui, les oeuvres majeurs du genre sont analysés par Jean-Guillaume Lanuque. Encore du très bon niveau.



Ces deux derniers articles n'ont rien à voir avec la qualité du dossier et je m'étonne qu'ils n'aient pas été mis à l'intérieur de ce dernier, en révisant un peu leur propos.



6 Mois de cinéma SF et F

Jean-Pierre Andrevon est un écrivain assez prolixe bien connu de nos genres, on pourrait penser de prime abord qu'il ne s'éloigne pas trop de son clavier. Et bien détrompez vous, il fréquente assidument les salles obscures, je crois qu'il a vu tous les films SFFF de ces derniers mois, de quoi me donner l'envie d'en visionner moi aussi : Dans la brume, Pacific rim uprising, Jurassic world : fallen kingdom, Sans un bruit, Kin : le commencement, Ant-man et la guêpe, Détective dee : la légende des rois célestes, L’ile aux chiens, The cloverfield paradox





Conclusion :



Le site de la revue fait peur, la mise en page de l'édition pdf frôle l'amateurisme (et je me demande avec quelques appréhensions si la mise en page est identique pour la version papier), mais pour la version epub que j'ai en main, elle fait très bien le boulot. Si je compare aux dernières livraisons de la revue Bifrost, cette dernière devrait en prendre de la graine.



Le dossier Zombie n'est ni fait, ni à faire, mais les articles hors dossier sont très instructifs et j'ai savouré quelques nouvelles. Le numéro suivant est consacré à Julia Verlanger, Dame-Homme de la SF que j'ai découvert récemment. Et il y a quelques jolis noms à l'affiche : Ken Liu, Xavier Dollo, Serge Brussolo et Thomas Geha entre autres.
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Galaxies, n°60 : Terraformer la lune ?

La dernière livraison de Galaxies SF nous propose de terraformer la Lune.

Alors on prend sa bêche, sa hache et son marteau et on s'y met. Ce que l'équipe de Galaxies SF aurait dû faire, le dossier étant famélique...



On commence par une flopée de nouvelles.



La Zone du Dedans, de Bruno Pochesci *

Un physicien fait mumuse avec son accélérateur de particule à cheval entre la France et la Suisse, l'expérience tourne mal et apparait une singularité, qui m'a légèrement rappelé celle d'Annihilation, ses effets étant pourtant très différents.

Si rien n'est fait, c'est peut-être l'univers entier qui disparaitra !!!

On ne présente plus Bruno Pochesci, l'auteur qui ne se prend jamais au sérieux, mais qui adore les selfies, surtout si cela le transforme en lune via un rouleau de PQ. Donc nous sommes dans la veine satirique et humoristique, très peu dans la spéculation. Les titres de chapitres donne une idée du contenu : La fin justifie les doyens; Antipréons, tu perds ton sang froid...

C'est drôle, ça se lit tout seul et de cette singularité, il nous concocte une nouvelle libertaire enjouée, qui rappelle par moment les chansonnettes de Brassens.



La fille des couloirs, de Sylvie Gagnère

Une dystopie humaniste, ça existe ? Et bien oui. Dans un monde futur où les habitants sont parqués dans des blocs stratifiés (des monades ? nous n'en seront pas beaucoup plus), nous faisons la connaissance d'une jeune irrécupérable qui enrage contre le système. L'occasion de nous dévoiler un peu de cet univers.

Si l'autrice n'est pas éducatrice spécialisée dans la vie, je ne comprends pas. Et c'est là où le bât blesse, le récit est trop ancré dans le réel. Il ne suffit pas de quelques néologismes et d'une société stratifiée, codifiée, pour en faire un univers science fictif .

Ceci dit, le texte en dit long sur les exclus de la société, sur ceux qui se battent au quotidien pour une société inclusive et humaine. Le récit de vie de la jeune et criant de vérité. Si les thématiques migratoires, des frontières vous plaisent, lisez.



Pour les oiseaux, de Celia Chalfoun

Deux gamins amoureux dans la campagne normande apprennent à se servir d'une étrangeté en eux et par la même, se découvrent.

La revue pose la question de savoir si c'est de la SF en répondant par l'affirmative. Pour moi, la magie indique qu'il s'agit de fantasy, mais peu importe le flacon pourvue qu'on est l'ivresse. Et la magie a eu lieu, juste un bémol sur le peu que l'on apprend sur ce monde où certains reçoivent des signes, les prédicateurs, et d'autres s'en servent pour communiquer, les communicateurs. Un univers à développer. Chiche ?



Chroma, de Laurianne Gourrier

Nouvelle planète, nouvel horizon. Après quelques mois sur Chroma, l'insouciance berce l'équipe, le monde donne ses premières connaissances rassurantes. Mais un jour, certains changements se produisent.

Quelques chats difficile à avaler, comme le fait que chacun puisse sortir de la colonie sans avertir les autres ou partir sans équipements, mais qui permettent à l'histoire de fonctionner, la tension monte pour capoter vers la fin. En outre, cela laisse tout de même un sentiment de bienveillance un peu trop soutenu à mon goût.



Mécanopolis, Miguel de Unamuno

Voici une nouvelle très courte où un explorateur découvrir une ville entièrement mécanisée sans aucun humain. Une ville futuriste sans âme, l'horreur absolue. On pourrait résumer ce texte par : A bas le progrès ! Auquel il faudrait ajouter des relents de colonialisme blanc. C'est un texte exhumé, datant de 1913 et qui à mon sens aurait pu très bien rester dans la poussière et l'oubli.



Mercredi ?, de Thierry Soulard *

Encore une nouvelle très courte avec un twist final réussit. Un scientifique travaille sur une recherche qui devrait révolutionner le monde. Cependant, difficile d'en dire plus sans tout déflorer.



Le Cube, de Aline Jeannet *

Rien compris au truc, j'ai arrêté ma lecture avant la fin.



Dossier : Terraformer la Lune ?

Voilà enfin le dossier qui fête les 50 ans des premiers pas de l'homme sur la Lune. On commence par un article de Jean-Pierre Laigle qui nous dresse un portrait littéraire de la terraformation lunaire. Les œuvres dont c'est le sujet principal n'étant pas légion, l'auteur est allé fouiller au plus profond des livres pour nous trouver quelques passages où des auteurs ont rendu notre satellite habitable. Bien documenté, cela a dû demander pas mal de recherche. J'ai aimé cette approche différente pris par la revue, en lieu et place des romans toujours cités à droite et à gauche.

L'article se poursuit par une bibliographie et puis c'est tout. ! Il y a bien quelques nouvelles sur cette thématique qui suivent, mais quand je vois une revue intitulée de cette manière, avec "dossier" inscrit dessus, j'ai envie de plus. Un article seul est un article, plusieurs articles font un dossier, du moins dans mon esprit.

Pitch de vente aux Archétypes, de Michèle Laframboise

Une fine équipe se retrouve pour une vente assez spéciale sur la lune avec des vendeurs assez à cheval sur les principes. Des archétypes, littéralement, comme personnages pour une histoire assez particulière. Ai-je aimé ou non reste la grande question.

Lune Verte, de Jean-Louis Trudel

Un homme prend son petit déjeuner comme chaque matin. Mais cette matinée va lui laisser un goût particulier en bouche.

Cela commence comme un texte de l'époque du merveilleux scientifique, avec une lune habitable et habitée pour finir sur une science fiction actuelle, avec des immensités de temps. Un poil trop long à se mettre en place pour moi, mais le voyage est sidéral.



Gens de la Lune, de Joseph Jacquin *

Est-on le 01 avril ? Pas d'explications sur ce texte, à moins d'avoir lu avant l'article de Jean-Pierre Laigle. Il s'agit de la reproduction d'un fac simile, donc d'images, illisibles sur une liseuse qui n'est pas adaptée à ce format de fichier. Pas très malin pour un texte qui ne concerne que les ajouts de la version numérique.



Articles

Pour conclure, un article sur Musique et SF : Pink Floyd/des échos de science-fiction. N'étant pas un inconditionnel du groupe, j'ai préféré m'abstenir. Et un autre biographique et bibliographique sur Louis Thirion, romancier qui a ouvré chez l'écurie Fleuve noir

On finit par le dépouillement des romans et BD sortis récemment, dont quelques titres dénichés hors éditeurs spécialisés.



Les textes avec un astérisque * sont disponibles gratuitement en téléchargement sur le site de Club galaxies
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Galaxies, n°12

La musique de la chair de Daniel Walther



Issu du recueil éponyme paru chez Rivière Blanche, ce texte est une variation futuriste des écrits à l’eau de rose se déroulant dans le milieu médical, comme par exemple « la collection blanche » de Harlequin. En gros, l’histoire se résume en une phrase : un chirurgien/compositeur génial et célèbre tombe amoureux de sa patiente, une roturière que tout sépare, après lui avoir sauvé la vie.

Comme on le devine aisément, l’intérêt de cette nouvelle ne réside pas dans sa trame. Mais dans la musique des mots, les impressions qui en découlent et l’univers ébauché par l’auteur.



Profession de foi de Mike Resnick



La nouvelle de Resnick est une intéressante réflexion sur la nature humaine, sur l’autre, sur le communautarisme, et l’intolérance à travers une fable théologique. La naïveté de Jackson le robot est touchante, tout comme son désir de transcendance, alors que le révérend Morris nous apparaît dans toute son impuissance devant l’intégrisme de ses ouailles… plus que cela, il nous apparaît comme un lâche. Ce texte peut également être lu comme une métaphore sur la ségrégation raciale aux USA. Il mérite qu’on s’y attarde et même qu’on médite sur ses sens cachés.



Dolorem ipsum de Kitty Steward



L’histoire se déroule dans le futur, après la création des chambres de régénération de Boldin. Appareils permettant d’abolir toute douleur. En contrepartie se constitue pour ceux qui ont été exclus de cette nouvelle aristocratie (les non-codants) une église de la douleur (l’Église de la Conscience de Soi avec ses Anges de Douleur). C’est dans ce contexte que le journaliste Alan Smithee aide une non-codante, Hanako, à retrouver sa fille Erika qu’on lui a retiré à la naissance.

De même la nouvelle de Steward qui met en scène une société « sans douleur » ouvre sur de nombreuses réflexions philosophiques. Sur la société, sur le corps, sur le travail de journalisme aussi, sur la soif d’argent, les expériences biologiques (clonage, par exemple). De plus ce texte est servi par une belle écriture.



Le dossier que propose Richard Nolane de l’écrivain britannique Edwin Charles Tubb est très complet pour découvrir le père de Earl Dumarest. Outre une interview, une nouvelle de Tubb, une bibliographie, on lira plusieurs articles (dont un de Tubb lui-même) consacrés au célèbre aventurier des étoiles, ainsi qu’un article sur l’adaptation télévisuelle (en 1962) en France du roman le navire-étoile. Pour info, Philip Harbottle était l’agent littéraire de Ed Tubb.

Le dossier se compose ainsi :

E.C. Tubb un classique méconnu de la SF anglaise par Richard D. Nolane

Le navire-étoile ou les débuts de la SF à la télévision française par Richard D. Nolane

Bibliographie d’E.C. Tubb

Une interview de Edwin Tubb par Craig Robertson et Philip Harbottle

Un certain Earl Dumarest par E. C. Tubb

La saga de Dumarest par Philip Harbottle

Dumarest en sa galaxie sauvage par Richard D. Nolane

Dumarest version BD par Alain Dartevelle



Un dossier particulièrement bien fait non seulement pour les informations apportées sur Tubb, son œuvre et son héros Dumarest, mais surtout parce qu’il donne envie de mieux découvrir cet auteur britannique.



La chute de l’ange de Edwin Charles Tubb



Sans doute la nouvelle la plus intéressante de la revue, même si elle aurait mérité un plus large développement de la part de son auteur.

De quoi s’agit-il ?

Frank Engel, un SDF drogué et alcoolique, a été enlevé par des Extra-terrestres pour subir des examens. Après plusieurs mois durant lesquels il est minutieusement étudié sous toutes les coutures, Engel est libéré. Pour le remercier de sa coopération, outre l’avoir soigné et libéré de ses addictions, les E.T. lui font un cadeau. Une bague qui permet à Engel de se déplacer 57 secondes dans le temps, de façon unidirectionnelle vers le passé. Que va-t-il faire d’un tel don ?

Là également cette nouvelle a une portée philosophique, voire même morale. Et un final d’une tragique poésie.



Jean-Pierre Laigle, dans son article, examine la mystérieuse planète Vulcain dans la littérature. D’abord cet article se penche sur l’hypothèse « scientifique » de Le Verrier « découvreur » de Vulcain, le monde inframercurien. Et comment elle est conçue dans les textes américains (surtout les pulps).



Le coin du bouquineur de Philippe Ethuin est consacré à l’auteur, quelque peu oublié, Albert Bonneau et son roman de littérature imaginaire scientifique la cité sans soleil.



Le dernier article de la revue, signé Denis Labbé, est consacré à Jack London et plus précisément à des textes « SF » : talon de Fer et la peste écarlate.



Une fois de plus un numéro de Galaxies fort riche en découvertes, que ce soit au niveau des articles, auteurs et nouvelles. L’autre point fort de ce numéro, outre le dossier E.C. Tubb, c’est ce choix porté sur des textes à vocation philosophique. Juste un reproche formel, pour les lecteurs qui vieillissent comme moi, la taille de police est un peu trop petite.

Sinon on ne peut que remercier Pierre Gévart et son équipe d’offrir ainsi aux lecteurs, chaque trimestre, une revue SF d’une telle qualité.
Lien : http://outremonde.fr/galaxie..
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Galaxies, n°22/2001

La nouvelle de Terry Bisson est marrante, sans plus. Les nouvelles françaises sont comme d'habitude soit illisibles soit sans intêret, ce qui est une constante dans cette revue. Dommage.
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Galaxies, n°8

Dans ce numéro 8 on peut lire un dossier consacré à Cory Doctorow et un autre à Linda Nagata, un article de Arthur Evans sur Paul d’Ivoi, des notes de lectures, ainsi que des nouvelles de Pierre Stolze, Sybille Marchetto et Scott Christian Carr. La couverture est signée Gil Formosa.



J’ai bien apprécié les 2 dossiers car ils m’ont permis de découvrir des auteurs que je ne connaissais pas. Cory Doctorow a l’air particulièrement intéressant, mais hélas ! ses œuvres sont peu traduites en France. Son article le Streaming n’existe pas égratigne, non sans humour, les industries du disques et autres majors de l’audiovisuel, et sonne juste. De même sa nouvelle l’argent des autres qui s’attaque cette fois, sur un ton ironique, aux investisseurs. Un auteur à suivre, donc.

La meilleure nouvelle à mon goût est sans conteste Liberator de Linda Nagata tant par la qualité de son style, que la pertinence de son propos. Dans un pays futuriste qui ressemble au Pakistan, on voit évoluer Hanan, fille d’une rebelle extrémiste décédée et nièce du chef de la police politique. Sa mère lui ayant implanté dans le cerveau un « atrium » durant sa prime enfance, elle est capable de projeter un double artificiel d’elle-même dans une chauve-souris, lui permettant ainsi de voyager en toute impunité dans la ville. Une nuit, par hasard, elle découvre sa jeune sœur qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Cette dernière poursuit l’enseignement de leur mère. Hanan doit alors faire face à un conflit d’intérêt. Rester soumise à son Oncle et à l’ordre établi ou, au contraire, aller de l’avant avec sa sœur (son double ?), être fidèle à la mémoire rebelle de sa mère ? cela au risque de perdre ses propres enfants et l’amour de son époux. Néanmoins cette longue nouvelle reste ouverte et apparaît comme le début d’un texte plus vaste ou d’un roman.

La nouvelle de S. C. Carr, un casque plein de cheveux, est la confession d’un astronaute qui dérive dans l’espace à la suite de la destruction de son vaisseau, le Wormwood. Il relate la vie de l’équipage, la promiscuité, les heurts, les problèmes aussi de voyager à une vitesse supérieure à la lumière et les conséquences sur l’espace-temps, et enfin il explique comment s’est produit l’accident qui a conduit à l’inévitable. Cette nouvelle est somme toute inégale, notamment parce que les personnages apparaissent comme assez antipathiques.

De même, j’ai été moyennement convaincu par le texte fantastique de Stolze, mon ascenseur parle avec un accent allemand. Le personnage principal de sa nouvelle est bien trop falot et transparent pour qu’on accroche à ses aventures… que ce soit sur Terre, en enfer ou au paradis !

Le texte de Sybille Marchetto, l’avocat et la prisonnière, aussi m’a laissé un sentiment d’inachevé, d’insatisfaction ; son héroïne manque de relief et d’humanité (est-ce une androïde ?), on a du mal à s’intéresser vraiment à son sort. Même si le côté absurde de cette nouvelle est plutôt intéressant.

L’article sur d’Ivoi, écrivain français entre la fin du XIXe et début du XXe siècle, continuateur (ou imitateur de Jules Verne) est bien documenté et suffisamment exhaustif pour permettre dandroidee redécouvrir cet auteur.



Finalement ce numéro de Galaxies est celui de découvertes ou redécouvertes, et son point fort réside dans les dossiers, interviews et articles, plus que dans les nouvelles proposées.
Lien : http://outremonde.fr/galaxie..
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Galaxies, n°71

La nouvelle "L'été de Tongtong" de l'autrice chinoise Xia Jia est mon coup de coeur de cette revue Galaxies SF consacrée aux IA parue en mai 2021.

Xia Jia imagine ce que pourrait être une technologie de pointe au service des humains. Une histoire dédiée à son grand-père. Un joyau de SF positive venu d'Asie. Une lecture rafraichissante.

Xia Jia écrit principalement des nouvelles dont plusieurs ont été primées en Chine. Elle puise son inspiration aussi bien dans les récits fantastiques chinois classiques que dans l'esthétique cyberpunk.

Deux autres de ses nouvelles, "La Parade nocturne des cents fantômes" et "La marche nocturne du cheval-dragon" ont été traduites en français dans la revue Jentayu.
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Galaxies, n°21

Deux tres belles nouvelles signees Mcdonald et Effinger. Les nouvelles francaises sont soit illisibles soit sans interet.
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Galaxies, n°29

La nouvelle de Gardner Dozois est un chef-oeuvre, le reste est médiocre.
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Galaxies, n°32

Ce numéro, très éclectique, se compose d’un dossier sur Jean-Louis Bouquet, réalisé par JP Fontana, de 6 nouvelles (fantastiques, SF, réalistes), de plusieurs articles dont un sur la BD « L’agence Euréka » et de critiques de cinéma fantastique et SF par JP Andrevon.



Alouqa ou la comédie des morts de Jean Louis Bouquet

Un soir, M. Norbert-Robert, le comédien et directeur adjoint d’une agence théâtrale, reçoit la visite de Morgan, un médium de renommée mondiale. Ce dernier lui fait une requête qui sort des sentiers battus : il voudrait engager une troupe de comédiens pour des représentations privées et improvisées dans son hôtel particulier. Il s’agirait de mettre en scène la vie des personnes ayant vécu dans cet hôtel trente ans auparavant, les derniers marquis de Vourges-Ranzay. En effet, une malédiction depuis le 17e siècle frappe cette noble famille, toutes leurs épouses deviennent folles. M. Norbert-Robert accepte, mais le casting se fait difficilement. Finalement chaque membre de la famille trouve son interprète idéal, y compris la mystérieuse Alouque, le démon responsable de la malédiction. Elle sera interprétée par Araxe, une énigmatique actrice étrangère. Les représentations peuvent commencer…

Une nouvelle fantastique qui nous plonge dans les ambiances symbolistes d’un Huysmans : Là-bas ou À rebours où de riches personnages ambigus, via l’art – ici le théâtre -, cherchent à découvrir non pas le sens de la vie, mais de l’au-delà ou de l’en-deçà. L’ensemble est bien mené, bien écrit, où des éléments de marivaudages se mêlent à la démence et au surnaturel. Hélas, toutefois, que la chute soit prévisible et sans surprise !



De même la nouvelle Laurine ou la clef d’argent baigne dans cette atmosphère symboliste où rêve et réalité ne font qu’un. Sur le thème de l’étrange voisin, on suit les aventures de Laure d’Épernange, « Laurine » comme la surnomment ses condisciples du couvent du Saint-Enfant.



La biographie « un illustre inconnu » m’a permis de découvrir Jean-Louis Bouquet. Auteur, mais surtout scénariste, Bouquet a écrit une vingtaine de scénarios entre les années 20 et 40. Il a surtout travaillé avec des cinéastes aujourd’hui oubliés par le grand public comme Jean Kemm, Walter Kapps ou Luitz-Morat.

Ainsi, le scénario de la Cité foudroyé est présenté, avec un dossier critique, par JP Fontana.



Parmi les nouvelles proposées, 3 m’ont particulièrement séduit :

Le synchromachintruc de Luce Basseterre

Une histoire que l’on peut qualifier de steampunk puisqu’elle se déroule en 1876 et fait appel à une technologie rétro-futuriste. De plus, la plume élégante et efficace de Luce Basseter n’est pas sans rappeler les maîtres de ce genre littéraire. De quoi s’agit-il ? Eugénie Vidocq (toute allusion ici n’est pas fortuite ou le fruit du hasard) s’aperçoit que le monde est figé autour d’elle. Aussitôt, elle descend dans la rue, sidérée par ce phénomène. Puis les gens et les choses sont de nouveau animés. Mais le phénomène recommence et elle comprend que le temps est sujet à une sérieuse dysfonction. Ce qui est confirmé par la rencontre du père Luc qui semble en savoir long sur le problème. Il faut réparer le synchronographe !



La reine jetée aux chiens (Jézabel) de Daniel Walther

Ce récit met en scène une aventure de Jaime A. Sanz, soldat de la 3e compagnie du 6e RIC et amant de la reine Jézabel. Meurtres, trahisons, amours illicites, machinations en arrière-fond à la guerre qui opposent les rois Achab et Salmanazar III. On est donc en plein mélange des genres, SF et mythologie biblique, dans cette nouvelle par endroits très détaillée et par d’autres plutôt elliptique d’où une construction du récit un peu bancale. Mais la qualité littéraire de l’ensemble permet de passer outre cet écueil et d’en apprécier la lecture.



Voyage sur les Bords du Monde de Meddy Ligner

Sur ordre de l’empereur, Lucius Marcus Verano se rend à l’extrême limite de l’Empire romain à Moska, dans le but de mettre à jour les légendes concernant les « femmes-loups ». Entre découverte de l’autre et incompréhension, rite magique et amour impossible, choc des cultures et barbarie, cette belle nouvelle propose non pas seulement un voyage au bord du monde, mais surtout dans les arcanes de l’esprit humain.



J’ai moins apprécié les 3 autres :

DisPerSion de Ronald Sukenick

Cette courte nouvelle se compose de quelques tranches de vie d’un gamin de Brooklyn en 1941. Comme il parle vite, l’auteur ne met quasiment pas de ponctuation et colle certains mots et noms. L’ensemble est assez naïf et ne restitue pas suffisamment l’ambiance avant-guerre à New York, alors qu’une certaine nostalgie aurait dû se faire ressentir. Cela m’a paru plus un exercice stylistique qu’une nouvelle proprement dite. À noter qu’il s’agit d’un texte réaliste et non pas imaginaire.



Virtuose de Bruno Pochesci est une nouvelle de SF « écologiste » qui dénonce la bêtise humaine.



Le Hollandais volant de Jean-Jacques Olivier est une nouvelle qui, comme son titre l’indique, revisite la légende du Hollandais volant, mais de façon réaliste en la situant en Polynésie dans les années 60.



Un numéro de Galaxies/Mercury très éclectique donc qui permet de nous faire découvrir Jean-Louis Bouquet, et qui fait la part belle au cinéma, d’abord avec Bouquet comme scénariste, mais aussi les critiques d’Andrevon sur le cinéma SFF de l’année 2014. Éclectiques dans le choix des textes, SF, fantastique, mythologique, ou réaliste… ainsi que l’article sur la bande dessinée « l’agence Euréka » qu’on pouvait lire dans Pif Gadget dans les années 70.




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Galaxies, n°7

Le Galaxies, nouvelle série, n° 7, se compose de 7 nouvelles, de deux dossiers (l’un portant sur la science-fiction en Amérique latine et l’autre consacré à Martin Winckler), des notes de lecture, la présentation de la SF finlandaise et de l’écrivain russe Vladimir Sorokine, entre autre chose.



Concernant les nouvelles, j’ai pris plaisir à les lire, même si certaines m’ont paru plus digne d’intérêt que d’autres.



Alice in Wonderland de Martin Winckler est baigné de cette émotion qui caractérise l’œuvre de cet écrivain également médecin. Rêve, réalité, soin palliatif, amour par-delà la mort, autant de thèmes qui jalonnent cette histoire d’anticipation. Je n’en dirais pas plus pour ne point dévoiler la chute, mais il s’agit d’un texte que j’ai bien apprécié. L’humanisme de l’auteur de la maladie de Sachs imprègne cette nouvelle.

Pour mieux connaître Martin Winckler, on peut découvrir plus loin dans le numéro une interview signée Lucie Chenu. Martin Winckler nous parle de son parcourt, ses écrits, ses projets en cours, l’écriture entre autre chose et aussi sa passion pour les séries TV.



L’affaire des 24 merles de Neil Gaiman. Là il s’agit de tout autre chose, une sorte de pastiche des textes polars à la D. Hammett ou Chandler avec un soupçon de Kafka et de Lewis Caroll. Assez marrant dans l’ensemble, mais un peu répétitif et une chute qu’on voit venir.



Éternité.com de Ian Watson et Roberto Quaglia. Un autre texte où l’absurdité est le maître mot. Difficile de faire un résumé pour ne rien dévoiler, mais en gros il s’agit d’un homme qui paie un site funéraire virtuel pour offrir à sa bien-aimée, Mirabel, une magnifique sépulture où elle pourra reposer en paix pour l’éternité. Les services en question ne sont pas donnés et pas mal de déboires risquent d’arriver si on ne règle pas les traites à temps. Par-delà l’humour noir, corrosif du texte, c’est un avertissement sur les dérives de la course aux biens de consommation et les websites payants !



Le printemps des murailles de Fabien Clavel. Un autre nouvelle particulièrement absurde. Quand la séparation est poussée jusqu’à son extrême limite dans la société. Un homme de la classe moyenne, M. Adam, dans une capitale européenne, Paris ( ?), d’un futur indéterminé se félicite de la dernière mesure des gouvernements occidentaux d’ériger un mur, une barrière électromagnétique précisément, qui va séparer le Nord du Sud. S’il est heureux d’être ainsi protégé « de l’invasion des pauvres loqueteux du Sud », il va peu à peu déchanter. Car ce mur ne sera que le premier d’une longue série.



La sémiotique des loups de Vladimir Hernandez

Très bon texte, un de mes préférés de ce numéro. On assiste à la dérive d’Onyx « belle fille afro aux cheveux ignés qui vit au fil de son humanité ». Le style imagé de Hernandez nous restitue l’atmosphère crépusculaire et glauque de ce récit. Drogue, sexe, violence et ambiance à la fois policière et mystérieuse se conjuguent tour à tour pour déboucher sur l’horreur. La sémiotique (ou sémiologie) est la discipline qui étudie les systèmes de communications au moyen des signes entre les individus. Il est donc important de savoir les décrypter. Homo homini lupus : « l’homme est un loup pour l’homme ». Attention à qui dévorera son prochain !



Le voyageur de JL Zarate

Un texte qui aurait pu servir de scénario à un épisode de la Quatrième Dimension (Twilight Zone de Rod Serling) : un voyageur temporel demande à un détective privé de seconde zone d’enquête sur son propre meurtre qui a eu lieu deux ans auparavant et n’a jamais été résolu !



Bondisseur dans le jardin des mondes de Luis Saavedra

Un texte poétique et déconcertant fait d’images et d’impressions, avec des répétitions de phrases comme un leitmotiv ou un canon musical. Je n’ai pas spécialement apprécié cette courte nouvelle.



Le dossier sur Amérique latine est signé Jacques Fuentealba, il se compose entre autre de l’article « Planète Amérique Latine : l’autre SF », des interviews croisées de Sergio Gault vel Hartman, Jorge de Abreu, José Luis Zárate, Vladimir Hernandez, des trois nouvelles citées plus haut, d’une bibliographie sélective d’autres sud-américains traduits en français, et d’un article de J.I. Munoz Zapata.



Enfin la belle couverture, d’ambiance uchronique, est signée Guillermo Romano, un artiste argentin qui travaille dans le domaine de la BD, mais aussi la 3D. Son site : http://guilleromano.com.ar/inicio.html



Je dois dire que j’ai passé de bons moments de lecture et fait quelques découvertes, notamment pour la SF sud américaine, très intéressants. De nouveau l’équipe de Galaxies et Pierre Gévart nous entraînent avec plaisir dans des contrées imaginaires dépaysantes et bien agréable à parcourir. Merci à eux…
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Galaxies, n°6

Le Galaxies, nouvelle série, n° 6, se compose de 7 nouvelles, d’un dossier très complet sur Jacques Barbéri et de nombreuses rubriques comme la présentation de Denis Veyras, des notes de lecture, le palmarès des prix Hugo, la présentation de l’illustrateur de la couverture, Kristophe Noël, et un petit compte-rendu de la 67eme convention mondiale de SF.



Je dirais surtout quelques mots sur les nouvelles :



Noces océanes de Julian West

Un texte de SF intimiste qui donne à voir une étrange civilisation où hommes et femmes sont séparés. Les mâles sont des humains comme nous, alors que les femmes ont des corps de sirène et vivent dans l’eau. Ils ne se rencontrent qu’à des périodes et des lieux déterminés. Cette novelle nous conte l’histoire, les amours, du jeune Stephe. À noter que le titre original est My Mariage. J’ai plutôt bien apprécié ce texte teinté de mélancolie.



Guéris-toi toi-même de Orson S. Card

Un jeune garçon est particulièrement choqué par le décès d’un de ses camarades de classe à la suite d’une vaccination. En cette période de grippe A, ça laisse rêveur ! Il ne comprend pas qu’avec le niveau technologique et biologique de leur société, il n’y ait pas « de meilleur moyen de prévenir les maladies que de nous infecter avec des pseudos-virus à demi-mort mêlés des stimulateurs d’antigènes ». Ses parents lui expliquent et surtout lui montrent, de façon assez particulière, qu’il ne peut en être autrement. Commence alors un voyage dans la grande réserve des derniers hommes de Néanderthal.



Les immortels de V. Pokrovski

Il s’agit de l’histoire d’Alexandre Tchernokholmski, un financier qui achète 100 années d’immortalité. Il pensait faire une bonne affaire (puisque grâce au traitement il était guéri du cancer qui le ronge), mais hélas pour lui, ce qui s’ensuit relève de la descente aux enfers. Une nouvelle pétrie de cette ironie absurde qu’on retrouve dans les contes de Pétersbourg de Gogol.



De l’autre côté du mur de J. Stanchfield

Une équipe d’astronautes est chargée par l’ONU de surveiller un étrange artefact, le Mur, sur Titan (une des lunes de Saturne) de toute intrusion, et notamment des chasseurs de primes et autres pillards. Cette nouvelle est surtout intéressante pour la tension qu’elle provoque chez le lecteur. Entre paradoxe temporel, déplacement de lieux et autres anomalies propres à la SF, on se laisse emporter par la plume labyrinthique de Stanchfield.



Seconde chance de Lyzambre

Mondes parallèles et nouvelles vies… Et si on avait une seconde chance, comme retrouver sa femme décédée, refaire sa vie avec elle (ou presque) ? Une nouvelle de SF assez ensorcelante pour son thème et sa chute. J’ai pris plaisir à la lire. À noter que c’est la nouvelle qui a gagné le prix infini cette année.



Devoir d’achat de André Ruellan (Kurt Steiner)

Une loi est passée en catimini et depuis les gens sont catalogués en Acheteur ou Vendeur. Consommer est devenue une obligation légale et gare à qui déroge à la loi ; un Contrôleur des Ménages pourrait débarquer chez vous ! Un petit brûlot ironique de Ruellan qui aime jouer avec les mots et les situations décalées, détourner les slogans et autres maximes philosophiques, tout en distillant avec humour un message sur notre situation actuelle. Gare à la « dictature molle » qui se profile à l’horizon !



Le génome et la mort de J. Barbéri

Là encore on surfe avec l’ironie et une situation décalée. Une histoire d’achat, de consommation, de clone et de… je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler, mais cette courte nouvelle est efficace et fait froid dans le dos.



Le dossier, signé R. Comballot et A. Dartevelle, se compose d’analyses de l’œuvre de Barbéri, d’une interview, de sa bibliographie, du questionnaire de Proust et d’une nouvelle. L’ensemble fonctionne bien car il nous permet, à la fois, de découvrir l’œuvre de cet auteur, mais aussi l’homme lui-même… Ce dossier donne vraiment envie de lire les ouvrages de Barbéri, et cela tombe bien puisqu’il y a un travail important de la maison d’édition La Volte pour rééditer ses anciennes nouvelles, mais aussi ses textes récents et inédits.



Enfin la couverture signée K. Noël, bleue et marine, ouvre l’imagination sur de grands espaces (du ciel, de la mer et de l’infini.)



Dans l’ensemble un agréable et sympathique numéro 6 qui est aussi un bel objet livresque en lui-même. Je recommande sa lecture… Bravo à l’équipe de Galaxies et à Pierre Gévart.
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Galaxies, n°10

Ce Galaxies numéro 10 nous fait découvrir l’écrivain britannique Paul J. McAuley, outre une nouvelle et un article de cet auteur on peut aussi lire une interview et un article d’Hugo van Gaert, ainsi qu’une bibliographie. Au sommaire également des nouvelles de Mike Resnick, Frédéric Chaubert, Philippe Guillaut et Aliette de Bodard. Parmi les articles, cette fois-ci Laurent Queyssi analyse la photographie de Marathon de Cliff Simak. Alain Ethuin nous parle du « bouquineur », Denis Labbé de l’auteur américain Don DeLillo et en introduction Hugo van Gaert revient sur les différents « numéro 10 » des Galaxies successives.



Voyages avec mes chats de Mike Resnick relate l’histoire d’Ethan, un garçon de dix ans, qui découvre un livre rare, en édition limitée, de Miss Priscilla Wallace intitulé Mes voyages avec mes chats, lors d’un vide-grenier. Un livre qu’il dévore, contre toute attente, en une nuit… récit dans lequel il découvre la beauté du monde à travers les yeux de Miss Priscilla. Des années plus tard, Ethan est un homme seul, sans but réel dans l’existence et qui s’ennuie à son boulot. Un soir, il fait une rencontre surprenante.

Ce fut un vrai plaisir de lire ce texte, beau, émouvant, poétique et mystérieux… qui mérite son prix Hugo 2005 de la nouvelle.



État des lieux de Philippe Guillaut est une nouvelle assez lente d’un couple qui revient dans son ancienne maison qu’ils ont quittée précipitamment à la suite des recommandations du gouvernement pour fuir un terrible danger. Évidemment des gens l’occupent et on assiste à la visite des lieux en question, des états émotionnels des personnages, à l’ennui et au malaise qui en découle.

Je n’ai pas apprécié cette nouvelle. J’y ai vu un texte assez ennuyeux qui plaira sûrement aux amateurs de littératures blanches et psychologiques, mais qui ne m’a pas du tout convaincu. En comparaison du texte de Resnick on est très loin de ce que la littérature imaginaire est capable de produire, même en jouant sur un contexte qui se veut réaliste, en terme de poésie et d’enchantement.



L’ultime prédateur de Frédéric Chaubert est une nouvelle « jeu vidéo », on vit les aventures de divers personnages dans un monde virtuel (ou réel, je ne sais plus trop ; l’ensemble est très confus et mêle trop de personnages pour un texte court). Je n’ai pas non plus été emballé par cette nouvelle.



Chute d’un papillon au point du jour Aliette de Bodard est une uchronie qui met en scène un magistrat (une enquêtrice, en fait) chargée de découvrir le meurtrier d’une artiste qui crée des hologrammes. Le contexte : la Chine ayant colonisé l’Amérique précolombienne avant les Espagnols, Grand-Mexica fait partie de l’empire du Milieu. De nos jours, à Fenliu, Hue Ma elle-même originaire de Mexica mène l’enquête pour découvrir qui a tué Papalotl. Ses premiers soupçons se portent sur l’amant de cette dernière.

Le contexte est original, l’ensemble assez bien écrit, mais l’enquête en elle-même n’est pas spécialement palpitante ; l’héroïne est particulièrement désenchantée et mal dans sa peau. Cela dit, je n’ai pas eu l’impression que c’était important pour l’auteur qui s’attarde surtout à mettre en place un univers. Est-ce une nouvelle indépendante ou fait-elle partie d’un cycle ? Je ne sais…



L’article Imaginaire autour de la planète rouge de McAuley recense quelques ouvrages, chansons et films en rapport avec Mars comme la guerre des mondes de Wells, la princesse de Mars de E. Rice Burroughs, Sur deux planètes de Kurd Lasswitz, Chroniques Martiennes de Bradbury, les films Red Planet et Totall Recall, la chanson Rocket Man de Elton John et surtout la trilogie martienne de Kim Stanley Robinson. Un tour d’horizon un peu rapide, mais assez intéressant qui montre l’importance et le lien entre connaissances scientifiques et imaginaire artistique relatif à Mars.

La nouvelle de McAuley Récif s’inscrit dans le cadre de la guerre tranquille (son nouveau cycle de SF qui vient de paraître chez Bragelonne). Cette histoire narre une aventure de Margaret Anderson Wu aux confins du système solaire dans la ceinture de Kuiper. Cette scientifique est chargée d’étudier les vacuophytes, des sortes de longues algues rouges capables de vivre dans le vide de l’espace. Sur la couverture dessinée par Caza (qui illustre la nouvelle Récif) on peut en voir quelques-uns. Bon, je ne vais pas raconter ce qui se passe, mais évidemment il va y avoir des conflits entre les scientifiques, les dirigeants, et s’il faut ou non poursuivre cette mission, peut-être même détruire les vacuophytes, en question !

Un texte intéressant de hard fiction, plutôt bien écrit qui donne envie de découvrir cette nouvelle saga.



Ce numéro 10 de Galaxies, bien qu’inégal, réserve une belle surprise avec la nouvelle de Resnick et l’intéressant dossier consacré à Paul J. McAuley. La nouvelle de Bodard introduit à une uchronie prometteuse, et l’analyse de la nouvelle de Simak m’a paru assez juste et souvent pertinente, même si je ne la partage pas complètement. Ensuite, c’est évidemment affaire de goût, mais les textes de Chaubet et Guillaut ne m’ont pas convaincu. L’article de Labbé m’a permis de découvrir l’auteur Don DeLillo et j’ai trouvé les clins d’œil aux autres numéros 10 plutôt sympas. Dans l’ensemble, donc, un Galaxies dont je conseille la lecture…
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Galaxies, n°9

À l’occasion d’une rencontre entre Pierre Gévart et Michel Jeury lors d’un festival, et puis surtout la publication du nouvel ouvrage de science-fiction de Michel Jeury May le Monde (Robert Laffont, coll. Ailleurs & Demain), la revue Galaxies propose un numéro centré sur l’écrivain. Au programme : le dossier qui comprend un entretien, des anecdotes, des articles, une bibliographie, ainsi qu’une nouvelle de Jeury, et en introduction quatre nouvelles d’inspiration « jeuryenne ». Dans ce numéro on peut également découvrir un article sur Harlan Ellison, auteur de nouvelles : Jeffty a cinq ans. Un article sur la SF en Estonie. Une nouvelle d’Arthur Räpp : le consultant extérieur. Un article sur Jasper Fforde. Et des notes de lectures. À noter, enfin, la belle couverture de l’artiste B (dont le roman graphique Memories of Retrocity est prévu début 2011 aux excellentes éditions du Riez).



Poussière de temps, poussière d’os de Jean-Claude Dunyach, est un texte datant de 1985 qui met en scène un père âgé qui rend visite à sa fille dans un hôpital, celle-ci atteinte d’un cancer en phase terminale a été mise en animation suspendue. En fait elle vit dans une autre dimension temporelle.

Je ne vais pas dévoiler la chute, mais ce texte montre les dangers de la médiatisation, d’un système de santé lié aux intérêts financiers et à la déshumanisation qui risque d’en découler. Un texte intéressant, mais hélas, un peu court et pas assez accès sur l’aspect humain. Du coup, je suis un peu resté en retrait, je n’ai pas suffisamment ressenti d’empathie pour le héros.



Le prisonnier en son royaume de Dominique Douay relate l’histoire de Téva, le prisonnier. Sur une île polynésienne, Nuku Hiva, Téva passe ses journées à faire le tour de sa « prison », à jouer de l’ukulélé sur des airs de Trenet ou Brel pour amuser les touristes qui viennent voir cet étrange détenu, à discuter avec « l’ambassadeur » (le sous-préfet des îles Marquises) et surtout à se rendre sur Gogol, une planète où brille deux soleils. Car Téva est plus qu’un prisonnier, il est le gardien de la Perte en Ruaba… or, un étrange exode se déroule soudain sur Terre. Tout le monde abandonne foyer, maison, ville, pays pour prendre la mer.

Je n’en dis pas plus pour ne pas dévoiler la suite, mais Dominique Douay a écrit là un beau texte hommage à Michel Jeury (la planète Gogol, la Perte en Ruaba sont empruntés à « la trilogie chronolytique » de Jeury), déroutant par moments, mais amusant et subtil comme un conte absurde de Nicolas Gogol.



Rosée des Lianes de Christian Vilà met en scène Michel H et Albert J, l’un écrivain et l’autre ingénieur, dans un futur proche où les catastrophes écologiques se succèdent.

Un texte joliment écrit, Vilà a du style, c’est indéniable… mais hélas ! l’ensemble est volontairement confus, à mon goût. Les va-et-vient entre les deux personnages, le fait de nommer différemment des mêmes personnages, multiplier les parallèles et le fait de jouer sur les flash-backs et flash-forwards pour un texte relativement court où il ne passe pas grand-chose, n’est pas de la meilleure idée. Du coup, cette nouvelle m’a plutôt déçue.



Les danseurs de la Lune double de Sylvie Denis est une uchronie où Youri Gagarine fut le premier homme à marcher sur la Lune. Une quarantaine d’années plus tard, L’Union Soviétique et la Chine d’un côté, les USA et l’Europe de l’autre ont chacun installé une base lunaire. Évidemment, les deux colonies sont coupées l’une de l’autre. Cet état de fait persistera-t-il ?

Cela donne un texte sympathique dans l’esprit et un peu naïf, certainement écrit pour des ados.



Michel Jeury, un univers indéterminé de Dominique Warfa revient sur la vie et l’œuvre de l’écrivain de façon admirative et même émouvante par moments, ce qui donnera envie de découvrir cet auteur, je pense (à moins que ce ton un peu trop apologétique n’énerve). Alors que les mondes multiples de l’univers jeuryen de Jérôme Lavadou, analyse l’œuvre de Jeury via sa cosmologie et ses thèmes de prédilection (humanité, identité, temps, réalité, immortalité,) tout en mettant l’accent sur l’aspect critique sociétale de l’œuvre jeuryenne. N’étant pas un expert des romans de Jeury, je ne saurais me prononcer sur la pertinence de cet article, mais on peut le lire comme une invitation à découvrir ses textes.

Vient ensuite un texte hommage de Dany Jeury. La fille de Michel nous donne à lire quelques anecdotes qui les touchent tous deux. On sent beaucoup d’amour et de complicité entre eux.

Le dossier se termine sur une interview de Jeury menée par Richard Comballot, puis une nouvelle de Michel Jeury et une bibliographie signée Alain Sprauel.



Ceux d’après de Jeury est un conte écrit sous la forme d’un dialogue. Il relate, dans un futur lointain, la rencontre houleuse des animés (les êtres vivants) et un groupe d’hommes survivants. En effet, il semblerait que les hommes aient dévasté la planète et sont depuis lors détestés par les autres êtres (Hans, Swans, Labellans, Oiseaux, Chiens, Chevaux, etc.) unis par le Grand Lien (une sorte d’osmose télépathique et sensorielle entre les êtres vivants et la Nature). Évidemment, les hommes en sont exclus. Or, il apparaît contre toute attente que Tessa, une jeune fille de dix ans, soit aussi liée au Grand Lien ! Que faire ?

Texte de découverte, de rencontres, initiatique, de rédemption aussi. La forme est intéressante par rapport au message philosophique et aussi pour l’aspect théâtral.



Le consultant extérieur d’Arthur Räpp met en scène un haut dirigeant et un extraterrestre. Ce dernier propose à l’humain un programme en vue d’améliorer la Terre. C’est la première nouvelle que je lis d’un Estonien. Un texte à chute et à message également, à propos des « améliorateurs » de l’humanité, de l’eugénisme et autre programme en vue de créer une utopie ! Plutôt plaisant à lire, mais pas très original, on sent venir la chute !



Cela donne un numéro 9 de Galaxies intéressant, riche et complet sur Michel Jeury. Avec pas moins de six nouvelles et cinq articles (sur Jeury, la SF estonienne, Harlan Hellison et Jaspers Fforde) et une superbe couverture de B. Si on veut découvrir Michel Jeury et si on aime la SF contemplative, avec de bons sentiments et un peu d’ironie, ce serait bête de s’en priver.
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Galaxies, n°16 : Dossier anthologies, antho..

Ce e qui frappe au premier abord dans ce Galaxies No16, c’est la couverture époustouflante d’un illustrateur, Jean-Félix Lyon, malheureusement disparu en 2010. Un sacré talent !



Ensuite, dans les quatre nouvelles publiées deux d'entre elles ont titillé mon imagination :

out d’abord Les autres livres de Ramiro Sanchiz qui nous entraîne insidieusement dans un endroit à la croisée des chemins de mondes parallèles. C’est écrit sobrement mais c’est efficace. Ça m’a rappelé Gabriel Garcia Marquez.



Dans Représailles de Patrice Luissan, située dans un monde ou les comportements humains sont formatés à mort, un incident banal va créer une brèche dans l’âme d’un homme qui croit avoir enterré son passé. Un récit qui a des résonances avec notre vie quotidienne et son metro-boulot-dodo. (et surtout pas d’emmerdes.) Si c’est un de nos futurs possible, il est bien angoissant.



Les deux autres nouvelles La fiancée de Frankestein de Mike Resnick et Voyage dans l’outre-temps de Moussa Ould Ebnou m’ont moins marqué.



Le dossier est consacré à Jacques Boireau, un auteur que je ne connaissais pas et qui a surtout été publié dans les années 70 et 80. Il a disparu en 2011.



Comme en témoigne l’entretien (daté de 1985) avec Richard Comballot ce professeur de lettres, passionné de SF avait été blessé par des refus répétés. Il semblait assez désabusé voire un peu amer. Ça lui fera une belle jambe mais les éditions Armada prévoient de publier plusieurs de ses manuscrits inédits. Sa nouvelle, Pédales Virtuelles, qui illustre ce dossier, bien que brillante, ne m’a pas permis de cerner son style.



Le dossier consacré aux anthologistes est plus intéressant. En France, pour trouver des anthos, il faut le plus souvent se tourner vers de petits éditeurs. Les grosses maisons trouvent souvent ça trop risqué.



Les différentes interviews confirment qu’il existe plusieurs sortes d’anthologies et d’anthologistes. Il y a ceux qui, comme Pierre Comballot réalisent une sorte de « best of » des nouvelles d’un auteur. On trouve chez Rivière Blanche la série Dimension, dirigée par Philippe Ward et Sylvie Miller, qui préfère se consacre à un pays et à ses auteurs SFFF.



Il existe aussi des anthos par thème plus ou moins pointus ou d’autres spécifiquement liées à des festivals. (Utopiales, Imaginales…) Enfin , il y a de rares anthologies athématiques avec une liberté totale pour les auteurs mais un réelle difficulté pour l’anthologiste de trouver un bon équilibre des textes. Certaines anthologies sont ouvertes au débutants d’autres sont dites « fermées » et se font sur commande à des auteurs confirmés. Quoiqu’il en soit, c’est un sacré boulot que d’être anthologiste et cela donne un excellent dossier.



Dans Lettre de l’Inde Arvind Mishra nous fait part d’une excellente initiative pour attirer de nouveaux adeptes vers la SF.



Le coin du bouquineur aborde une œuvre assez délirante de Camille Audigier : Les Mystères de Vichy écrite en 1932.



Le numéro se termine par les habituelles notes de lectures ou sont chroniquées, et c’est bien normal, quelques anthologies.
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Galaxies, n°11

La nouvelle SF russe est à l’honneur dans ce onzième numéro de Galaxies. Le dossier, réalisé par Patrice et Viktoriya Lajoye, comprend un article sur l’état des lieux de cette SF, deux interviews, trois nouvelles, un scénario et une bibliographie. On peut également lire des nouvelles de Will McIntosh, Alain le Bussy, Timothée Rey, Jyrki Vainonen et Patrice Lussian. Les autres articles concernent William Gibson, la SF cubaine, Rosny l’Ainé et Murakami Haruki.



Lunes de gel de Will McIntosh

80 ans se sont écoulés depuis la mort de Mira dans un accident de voiture, et voici qu’un jour elle est réveillée dans un centre cryogénique. En effet de vieux nantis, qui n’ont pas le temps de trouver une compagne (trop superficielle à leurs yeux) à leur époque, viennent choisir leur future épouse parmi de ravissantes jeunes femmes mortes des décennies auparavant. Pour Mira le choix est difficile, retourner au néant ou épouser un vieil inconnu. Pas facile, surtout lorsqu’on est lesbienne.

Cette nouvelle, prix Hugo 2010, part d’une idée intéressante (le système des agences matrimoniales du futur) et se lit assez vite, mais elle ne m’a pas paru explorer ni développer cette idée avec suffisamment de tranchant ; car, au final, le côté « fleur bleue » prend trop le dessus par rapport à la critique sociétale.



E.E.G. d’Alain le Bussy

Une nouvelle épistolaire qui met en scène le « choc des cultures ». En effet, une famille d’accueil raconte leurs mésaventures après avoir hébergé durant une année scolaire une extraterrestre. Le ton est ironique, parfois cocasse et l’ensemble assez plaisant à lire.



Mille soleils, une pluie de Timothée Rey est présentée comme une « nouvelle de science-fiction aztèque ». Afin de rallumer le septième soleil, le grand prêtre Azcatl multiplie les sacrifices (ici des machines) au dieu Huitzilopochtli. En parallèle les Chasseurs mènent la guerre contre les Machines. Or, Grelot, un Chasseur « malingre, bossu, tout juste toléré », lors d’une mission va faire une étonnante découverte.

L’ensemble, par moments un peu confus, met en scène l’affrontement contre les machines, la rencontre avec l’autre que l’on hait pour des raisons ataviques. Mais tout ceci n’est peut-être qu’un malheureux quiproquo et gare aux conséquences !



L’explorateur de Jyrki Vainonen

Une nouvelle plutôt originale. Cela démarre comme une sorte d’enquête policière. En effet, un météorologue, Klaus Nagel, disparaît mystérieusement. Il a laissé un mot tout aussi sibyllin à son épouse : « Chère Marianne, j’ai disparu de ta vie pour y entrer. Klaus. »

Puis, une fois le mystère résolu pour le lecteur, on se trouve embarqué dans un « voyage » des plus étranges. Je ne vais pas dévoiler où se trouve le héros, mais c’est vraiment délirant. Hélas ! le reste de la nouvelle n’est pas tout à fait à la hauteur de l’idée initiale et la chute m’a laissé une impression d’inachevée, d’avoir été un peu bâclée. Dommage, c’était un texte prometteur !



Le septième jour de Patrice Lussian

Une nouvelle, assez troublante, qui démarre sur un ton réaliste et relate l’histoire d’un veuf qui s’occupe de ses enfants un dimanche matin avant de les emmener à la messe. Et, sans crier gare, on bascule dans l’horreur fanatique.

J’ai plutôt apprécié ce texte pour son message et son final dérangeant.



Le maître du monde de Bourkine est une métaphore sur la solitude, sur le solipsisme aussi, ou encore sur l’incommensurabilité entre le vivant et le technologique. Ou, quand le voile de Maya est déchiré, comment supporter la vérité ? Nietzsche avait écrit qu’on « a inventé l’art pour ne pas mourir de la vérité »… Le maître du monde reprend ce thème en le déclinant sur le mode du pouvoir.



Nevermore est une sorte de long poème en prose macabre, hommage au Corbeau d’Edgar Allan Poe. Le style est beau et sombre.



3D. Gastarbeiters virtuels de Vladimir Pokrovski est un conte ironique sur les méfaits de la 3D, la duplication et l’excès d’amour-propre ! Bien que court et se lisant vite, ce texte donne à réfléchir tout en faisant rire.



Sorcière d’Arkadi et Boris Strougatski est l’excellente surprise de ce numéro de Galaxies. Ce scénario écrit en 1981, resté inédit et retrouvé au 2008 dans les archives d’Arkadi, est la version primitive du film d’Andrei Tarkovski : le sacrifice. Certes, on peut lire ce scénario, grâce à sa grande qualité littéraire, comme une nouvelle et sans connaître le film de Tarkovski. Mais il est intéressant pour ceux qui l’ont vu de faire des comparaisons.

Le philosophe Maxime Akromis va mourir, son médecin vient de lui diagnostiquer un cancer, le foie et les poumons sont atteints. Or, par l’entremise d’un mauvais bougre, il va rencontrer une guérisseuse, Martha. Ce texte, plus qu’une leçon de vie est une leçon d’amour et de rédemption. Si le film de Tarkovski portait sur la notion de sacrifice, de don de soi pour sauver le monde, Sorcière est plus intimiste, plus en rapport avec une quête personnelle et la découverte de l’autre.



Enfin, pour un novice comme moi en matière de SF russe, j’ai bien apprécié le dossier, avec les articles et les interviews. C’est là le point fort de ce numéro 11 de Galaxies, avec aussi les fictions russes. Voici encore un numéro que je conseille. Merci à Pierre Gévart et son équipe d’offrir ainsi tous les trimestres une revue de cette qualité.
Lien : http://outremonde.fr/galaxie..
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