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Citation de lanard


Un mouvement caractéristique des bandes dessinées en France aura été l'évolution de leur statut culturel. Voué à la distraction enfantine, puis se dotant d'un (ou de) lectorat(s) adulte(s), le genre est finalement passé d'un circuit sub-culturel à un reconnaissance officielle. C'est-à-dire que ce n'est pas seulement la production qui a changé, c'est aussi son image de marque. De plus en plus, les bandes dessinées s'intègre à la culture légitime. Or, ce basculement a manifestement porté sur la globalité de l'expression : naguère globalement dévalorisées, les bandes dessinées sont aujourd'hui globalement valorisées. Le discours régnant est donc un discours totalisant, niveleur, disons d'amalgame, alors que le champ objectif des bandes dessinées, qu'il s'agisse des oeuvres comme des contextes éditoriaux, est disparate ou polymorphe. Il y a donc distorsion entre la réalité du genre, multiple, et son image, rassemblée. Cet amalgame peut être entretenu à la fois par les éditeurs (formules d'édition normalisées), les critiques (tout est évalué en vrac, selon des critères indifférenciés), les dessinateurs (par exemple dans le recherche d'un statut homogène de la profession) comme par le passif culturel (il y a une pratique sub-culturelle du ghetto, délimité sur un mode commun en marge de la culture officielle).

Si bien que lorsqu'on parle bande dessinée, il est évident qu'on ne sait pas de quoi, au juste, on parle, ou bien qu'on ne parle pas de la même chose. La pratique de l'amalgame entraîne la confusion des langages.
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