Goya, d'origine humble et de grande ambition, face au monde de la noblesse espagnole qu'il a toujours regardé avec envie et admiration, fier de sa nouvelle position de peintre de la Chambre du Roi (depuis 1789), est tenté d'aduler les aristocrates qui l'ont accueilli dans leur cercle ; mais la vérité de ce milieu qui, proche de la crise, cache mal sa corruption, ses embrouilles, son hypocrisie et sa luxure, et qu'il découvre justement grâce à sa peinture, ne va pas tarder à lui apparaître dans toute sa laideur. La fascination devient sarcasme. Les portraits qui illustrent en apparence la splendeur des puissants, cachent mal sous la somptuosité des vêtements le désarroi hautain, voire dégénéré des puissants.