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Citation de enkidu_


Hégésippe, qui appartenait à la deuxième génération de disciples de Jésus, confirme le rôle de Jacques à la tête de la communauté chrétienne dans son histoire en cinq tomes de l’Église primitive. « L’administration de l’Église, écrit-il, échut en même temps que les apôtres au frère du Seigneur, Jacques, que tous, depuis l’époque du Seigneur jusqu’à la nôtre, appellent ‘’le Juste’’, pour le distinguer des nombreux Jacques. » Dans l’Épitre de Pierre, texte non canonique, le principal apôtre et chef des Douze qualifie Jacques de « seigneur et évêque de la Sainte Église. » Clément de Rome (30-97 EC), qui succédera à Pierre dans la ville impériale, s’adresse dans une lettre à Jacques à l’ « évêque des évêques, chef de Jérusalem, de la sainte assemblée des Hébreux et de toutes les assemblées ». Dans l’Évangile de Thomas, écrit entre la fin du Ier et le début du IIe siècle, c’est Jésus lui-même qui nomme Jacques son successeur : « Les disciples dirent à Jésus : ‘’Nous savons que tu nous quitteras ; qui se fera grand sur nous ?’’ Jésus leur dit : ‘’Au point où vous en serez, vous irez vers Jacques le Juste : ce qui concerne le ciel et la terre lui revient.’’ »

Clément d’Alexandrie (150-215 EC), Père de l’Église des débuts, affirme que Jésus transmit un savoir caché à « Jacques le Juste, à Jean et à Pierre », qui, à leur tour, « le transmirent aux autres apôtres », mais n’en note pas moins que, de ce trimvirat, ce fut Jacques qui devint « le premier, comme nous le disent les annales, à être élu au trône épiscopal de Jérusalem ». Dans son De viris illustribus, saint Jérôme (env. 347-420 EC), qui traduisit la Bible en latin (la Vulgate), écrit que, après que Jésus fut monté aux cieux, Jacques fut « aussitôt nommé évêque de Jérusalem par les apôtres ». De fait, Jérôme tient que la sainteté et la réputation de Jacques auprès de la population étaient si grandes que l’on imputait la destruction de Jérusalem à sa mort. Jérôme fait allusion à une tradition issue de Josèphe, que relève aussi le théologien chrétien Origène (env. 185-254 EC) et qui est consignée dans l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée. Josèphe déclare que « ces malheurs [la révolte juive et la destruction de Jérusalem] arrivèrent aux Juifs à l’occasion du crime qu’ils commirent contre Jacques le Juste : il était frère de Jésus qu’on appelle le messie, et les Juifs le mirent à mort malgré sa justice éminente ». Commentant ce passage, qui n’existe plus, Eusèbe écrit : « Jacques était si admirable et si vanté de tous pour sa justice, que les gens sensés parmi les Juifs pensèrent que son martyre fut la cause du siège qui suivit immédiatement » (Histoire ecclésiastique, II, 19-20).

Même le Nouveau Testament confirme le rôle de Jacques à la tête de la communauté chrétienne. C’est Jacques qui figure habituellement en premier parmi les « colonnes », devant Pierre et Jean ; Jacques, qui envoie personnellement des émissaires aux diverses communautés éparpillées dans la Diaspora (Galates, 2, 1-14) ; lui, à qui Pierre fait le rapport de ses activités avant de quitter Jérusalem (Actes, 12, 17) ; lui, qui préside la réunion des « anciens » devant qui Paul vient rendre des comptes (Actes, 21, 18) ; lui encore, qui préside le concile apostolique, qui s’exprime en dernier durant les délibérations, et dont la décision est sans appel. De fait, après le concile, les apôtres disparaissent du reste du livre des Actes. Mais non Jacques. Au contraire, la funeste querelle entre Jacques et Paul, au cours de laquelle Jacques chapitre publiquement Paul pour ses enseignements déviants en exigeants qu’il fasse amende honorable au Temple, conduit au point d’acmé du livre : l’arrestation de Paul et son transfèrement à Rome. (pp. 268-270)
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