Elégie pour le temps de vivre (VI)
extrait 3
Ta maison a sa vie, tu n’es
que le locataire des souvenirs
qui l’ont inscrite dans les murmures
des saisons. Tu veux que tes mots
la célèbrent aussi justement que ses pierres
et ses tuiles, mais elle connaît mieux
que toi la cacophonie des jours et
les maladives hésitations des nuits.
Si ta maison te regarde, ne désigne
rien, écarte-toi, ne console
personne – le lierre, les hortensias,
les moineaux, le mur écaillé, ils
n’écoutent que l’inconnu qui divise
ta solitude en des milliers
de petites vies entassées.
…