Le printemps commence à jouer avec les abeilles trépidantes au cœur des crocus, la lumière ne recule pas, on croirait même que c'est elle qui babille, non les oiseaux, elle tient bon sur les branches où frémissent les premiers bourgeons encore hésitants, elle n'a rien d'un tourbillon, elle est comme la caresse d'un souvenir qui veut me regarder en face et qui cherche une place tiède parmi les obstacles de la vie, un souvenir qui accourt avec les hirondelles riches du souffle des eaux, des mondes bravement traversés.