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Critiques de Richard Starkings (8)
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Elephantmen - Mammoth, tome 1

Ce tome est le premier d'une série de rééditions. Il comprend les 3 épisodes de la minisérie War Toys (2007/2008), le numéro spécial Yvette (2009), les numéros 1 à 11 (2006/2007) de la série continue, ainsi les numéros 34 & 35 (2011) et 57 (2014), tous écrits par Richard Starkings, également patron de Comicraft, une entreprise de lettrage. Moritat a illustré les épisodes War Toys, Yvette (avec Boo Cook & Marian Churchland), 1 et 4 à 11. L'épisode 2 a été dessiné par Henry Flint, le 3 par Tom Scioli. Il y a également une histoire de pirates illustrée par Chris Bachalo.



War Toys - En 2239, dans la région de Saint Tropez, un vieil homme rentre chez lui avec une maigre pitance, auprès de sa fille. La guerre continue de faire rage. Il entend des pilleurs approcher et il sort son katana pour pouvoir se défendre. Il commence par les tuer un par un en les prenant par surprise. Mais les Elephantmen surviennent et massacrent tous les êtres humains du secteur, sans faire de tri. Du côté d'Angoulême, une poignée d'êtres humains résistent encore. Dans leur rang, se trouve une jeune femme prénommée Yvette qui se retrouve bientôt à la tête de ce groupe, se montrant aussi efficace qu'impitoyable au combat, achevant avec plaisir ces hybrides humain/animal, fabriqués génétiquement par la société MAPPO pour servir de soldats dans une guerre opposant l'Afrique à la Chine sur le sol de l'Europe.



Tout commence dans la deuxième moitié des années 1990, avec une série d'encarts publicitaires pour les polices d'écriture informatiques de Comicraft. N'ayant pas obtenu le droit d'utiliser des personnages DC ou Marvel pour illustrer son encart, Richard Starkings crée un hippopotame anthropomorphe en imperméable : Hip Flask. Celui-ci aura droit à 4 épisodes entre 2002 et 2016, et sur la base de ce personnage sera lancé la série Elephantmen en 2006, comptant plus de 80 épisodes à ce jour (2019). Dans le présent recueil (près de 500 pages), le lecteur découvre les épisodes de ladite série remis dans un ordre chronologique, en commençant par la minisérie War Toys. Dans le principe, à la suite d'une épidémie meurtrière en Europe et en Afrique du Nord, l'entreprise MAPPO a travaillé sur le matériel génétique humain et animal, et a fini par se lancer dans la production d'hybride conçu sur mesure pour la guerre sur le terrain, à partir d'éléphants, d'hippopotames, de phacochères, de crocodiles, de girafes, de chameaux, de rhinocéros, de zèbres, etc. Cette première partie du recueil montre ces Elephantmen en pleine action pendant ladite guerre.



Pour la minisérie, le scénariste surprend son lecteur par plusieurs choix. Pour commencer, l'action ne se situe pas aux États-Unis, mais en France. Richard Starkings est de nationalité britannique et il a choisi de déroger à la règle implicite qui veut que les comics se vendent mieux quand ils se déroulent sur le sol américain. Toutefois, par ordre de parution, ce ne sont pas les premiers épisodes, et les premiers se déroulent bien aux États-Unis. Ensuite il n'explique pas la raison de la guerre, se focalisant plus sur les affrontements, et les états d'esprit des humains et des Elephantmen. Il faut à nouveau garder à l'esprit qu'il s'agit d'un récit qui vient étoffer la série principale qui elle contient d'autres éléments sur l'origine de la guerre et des Elephantmen. Ensuite, Starkings se réfère souvent à des tactiques de guerre évoquant la première guerre mondiale, à commencer par la guerre des tranchées. La narration n'apporte aucune touche de romantisme d'un côté ou de l'autre des forces en opposition. Il commence par mettre en scène la mort de civils qui n'ont rien demandé. Il développe le fait que les Elephantmen ont été conçus et fabriqués comme des machines à tuer, sans état d'âme, avec des capacités qui en font de véritables tanks sur les champs de bataille. Toutefois, le lecteur comprend que leur sauvagerie ne découle pas de leur partie animale, mais a été fabriquée. En face, Yvette s'adapte à ses ennemis et se montre elle aussi impitoyable et très efficace dans l'art de tuer les ennemis. Il s'agit donc d'un récit sombre, où les Elephantmen accomplissent la besogne pour laquelle ils ont été conçus, et les humains résistent en devenant comme eux.



Dans un premier temps, le lecteur est déconcerté par les dessins de Moritat. Ils apparaissent un peu creux, avec un nombre de cases par page souvent réduit à 3 de la largeur de la page. Pour autant le dessinateur donne bien à voir l'action et les personnages, sans répétition par rapport à ce que contiennent les dialogues et les cellules de texte. Il donne vie aux belligérants, que ce soit les Elephantmen avec leur masse imposante et leur force, ou les humains qui semblent frêles par comparaison, mais aussi plus agiles. Il sait montrer chaque environnement avec peu de traits, et mettre l'action avec efficacité. Dans certaines cases, il passe beaucoup plus de temps à représenter un décor, par exemple le dessin en double page consacré à l'Arc de Triomphe de Paris. Le lecteur se retrouve partagé entre une impression de lecture très rapide, parfois proche de celle d'un manga, et à d'autres moments des pages de comics plus traditionnelles. En outre les auteurs ont opté pour une mise en couleur assez sombre, aspect encore renforcé par le papier mat. Du coup, les pages donnent une apparence de forte densité d'informations, alors que les couleurs viennent plutôt obscurcir les dessins. Marina Churchland réalise des dessins qui évoquent plus le shojo, beaucoup plus facilement lisibles, mais pas plus consistants. Boo Cook passe beaucoup plus de temps sur les personnages, réussissant des Elephantmen à l'apparence impressionnantes, mais moins de temps sur ses arrière-plans.



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En 2259 à Santa Monica, la guerre est terminée et les Elephantmen ont eu le droit d'intégrer la société civile des êtres humains. Ebony se fait héler dans la rue par une enfant Savanah. Il se laisse attendrir par elle et accepte de passer quelques moments avec elle, alors que dans sa tête il repense aux atrocités qu'il a commises pendant la guerre. Pour son émission de Radio, Herman Strumm reçoit un Elephantman crocodile et le pousse dans ses retranchements pour savoir s'il a déjà gouté à la chair humaine. Hip Flask se bat contre un Elephantman crocodile qui a dérobé une statuette africaine pendant que les cellules de texte contiennent des passages du Livre de Job sur le Béhémoth. Au dernier étage du gratte-ciel qui lui appartient, Obadiah Horn (Elephantman) repense à la guerre, à son ascension sociale après, à la manière dont il reste un paria dans la société humaine malgré sa réussite. Il est rejoint par sa femme Sahara (humaine) qui lui dit que l'heure de l'interview est arrivée. Un Elephantman raconte à une enfant le conte du capitaine Stoneheart qui avait capturé une fée aussi gentille que lui était sans pitié. Enfin, le temps est venu pour Joshua Serengheti de répondre de ses crimes de guerre devant une commission officielle.



Avec cette partie, le lecteur découvre le début de la série Elephantmen. Il retrouve les caractéristiques des dessins de Moritat qui peut très bien investir plus de temps pour atteindre un niveau de détails impressionnant, ou repasser en mode narration épurée et rapide. Une fois encore, il donne à voir le monde imaginé par Richard Starkings, et les créatures imposantes et impressionnantes que sont les Elephantmen. Néanmoins, quand le lecteur effectue la comparaison avec les dessins d'Henry Flint, il constate à quel point la sauvagerie de l'Elephantman ressort beaucoup plus lors de cette interview par une parodie d'Howard Stern. À l'opposé, Chris Bachalo réalise des planches exubérantes, sans bordure de case pour le conte avec le capitaine. Chis Burnham accentue le côté pulp, et Tom Scioli également. Toutefois chacun de ces artistes prend soin de ne pas utiliser l'esthétique propre aux comics de superhéros.



Au fil de cette douzaine d'épisodes, Richard Starkings tire pleinement profit de la richesse de l'univers qu'il a créé. Il introduit des personnages récurrents comme Hip Flask, Obadiah Horn et Ebony pour les Elephantmen, et des humains récurrents comme Sahara, Kazushi Nikken et Joshua Serengheti pour les humains. Chacun a une histoire personnelle directement reliée aux Elephantmen, soit parce qu'il en est un, soit parce que sa vie a été changée à leur contact. Les récits s'inscrivent dans le registre de la science-fiction, avec parfois des conventions empruntées à d'autres genres comme le polar ou la guerre, et de pirate pour une histoire. Chaque histoire contient la date à laquelle elle se déroule car les récits ne sont pas dans l'ordre chronologique, sans même parler des retours en arrière au sein d'un épisode. Petit à petit, le lecteur apprend à repérer les personnages récurrents, à les connaître. En parallèle, il glane des bribes d'information sur l'Histoire : l'entreprise MAPPO, le généticien à l'origine de la création des Elephantmen, l'homme de guerre à l'origine de leur commercialisation. Il observe également le racisme ordinaire qui s'exerce à l'encontre des Elephantmen. Le mode narratif fait que les personnages ne provoquent pas une très forte empathie, limitant le degré d'implication du lecteur, de la même manière que les dessins ne sont pas toujours assez immersifs. Mais l'inventivité des scénarios et la richesse de l'univers créé font que le lecteur éprouve toujours l'envie d'en apprendre plus.



Dans l'histoire des comics, il y a des séries atypiques, pour des critères différents. Elephantmen en fait partie, à la fois pour son origine (une mascotte pour vendre des fontes de police d'écriture), à la fois pour son monde original de science-fiction, à la fois pour les différents artistes ayant construit et développé ses visuels, à la fois des personnages hauts en couleur. Toutefois, les créateurs ne facilitent pas toujours son accès au lecteur (chronologie éparpillée) et l'ancrage émotionnel des personnages n'est pas toujours suffisant.
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Unhuman : The Elephantmen

Un livre d'art en anglais sur ce grand dessinateur mexicain, passionné de comics mais également du travail de Jodorowski pour lequel il a également oeuvré. L'ouvrage se concentre donc sur les personnages animaux mutants de Inhumans tel que ce personnage hippopotame ou cet autre rhinocéros. On retrouve aussi des croquis des personnages principaux, le travail sur les logos ou les machines. Le livre se termine par un chapitre sur l'architecture.
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The Beef

Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il ne nécessite pas de connaissance préalable. Il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018, coécrits par Richard Starkings & Tyler Shainline, avec des dessins, un encrage et une mise en couleurs de Shaky Kane. Starkings a réalisé le lettrage.



Dans une ville rurale des États-Unis, Chuck Carter travaille dans l'abattoir, le principal employeur de la région. Il occupe le poste de nettoyeur des stalles, et de manipulateur du pistolet d'abattage. Il occupe ce poste depuis qu'il a 17 ans. Son père est mort dans un accident de travail, alors qu'il travaillait dans la même usine d'abattage. Quand il était jeune adolescent, Chuck Carter se faisait régulièrement embêter par Khristos (se faisant appeler K-Bob) et son frère jumeau Gaelan (se faisant appeler G-Row), les 2 petits fils de Vodino, le propriétaire de l'abattoir. Au temps présent, Chuck Carter est en train de manger son hamburger du midi, quand Khristos et Gealan font irruption dans l'établissement de restauration rapide appelé The Beef, et commencent à se montrer odieux vis-à-vis de Mary-Linn, une belle jeune femme hispanique, attablée avec ses parents. Chuck Carter leur demande de laisser Mary-Linn et ses parents tranquilles, mais il se fait rembarrer. Ces derniers ressortent et retournent travailler à la cueillette des fraises dans le champ d'à côté où ils sont employés comme saisonniers. Khristos et Gaelan veulent absolument voir Mary-Linn se trémousser pur observer le mouvement de sa poitrine et ils plantent un couteau dans le postérieur d'une vache qui se met à galoper folle de douleur dans le champ de fraises.



Chuck Carter hurle pour prévenir Mary-Linn et ses parents. Les jumeaux montent dans leur voiture, commentant le mouvement de la poitrine de Mary-Linn et se dirigeant vers la vache pour s'interposer afin qu'elle ne heurte pas les ouvriers agricoles. Gaelan s'empare du fusil chargé sur la banquette arrière de la voiture et tire sur la vache dont le crâne explose, et dont les giclées de sang maculent les vêtements et le visage de Mary-Linn. Chuck Carter arrive sur ces entrefaites et ne peut que constater l'état de la vache, ainsi que l'énervement de Mary-Linn, pendant que G-Row et K-Bob font des commentaires salaces et idiots à base de concours de teeshirt mouillé. Chuck Carter sent la moutarde lui monter au nez, en même temps qu'il se produit une violente réaction chimique dans son corps, sous l'effet de l'excitotoxicité de son alimentation depuis des années. Son teeshirt se déchire alors qu'il gagne en masse musculaire. Il finit par ressembler à un gros morceau de viande anthropomorphe, dépourvu de peau.



La couverture annonce bien la couleur du récit : un superhéros sans costume ressemblant à de la viande crue sur une boîte de corned-beef, évoquant l'industrie de la viande bovine. Il faut encore ajouter le comportement odieux et crétin de K-Bob et G-Row pour avoir une idée complète de cette histoire engagée et très particulière. Effectivement, Chuck Carter devient une sorte de superhéros dans la mesure où il dispose d'une origine secrète et d'une force hors du commun. Toutefois il ne porte pas de costume avec un cape. Il ne combat pas de supercriminel. Il ne patrouille pas les rues de la ville, et il ne rencontre pas d'autres individus dotés de superpouvoirs. Shaky Kane réalise des dessins dans un registre descriptif avec un degré de simplification qui leur donne une apparence tout public et vaguement surannée. Le lecteur peut donc voir The Beef montré littéralement comme de la viande de bœuf sans peau, une sorte de Hulk en viande. À l'évidence, ce mode de représentation est parfaitement en phase avec la nature de ce personnage, absurde et ridicule, mais pas plus que le superhéros de base. Chuck Carter / The Beef a droit à quelques interventions musclées qui lui donnent l'occasion d'user de sa force, mais ce ne sont pas à proprement parler des hauts faits et les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous.



Les autres personnages dont représentés dans le même mode, avec une touche d'outré. Ainsi Mary-Linn dispose d'une taille de guêpe et d'une poitrine nécessitant un fort bonnet. Shaky Kane donne l'impression de s'être inspiré d'une des héroïnes de Gilbert Hernandez dans la série [[ASIN:1560978821 Love and rockets - Palomar]], ce qui est cohérent avec le statut d'émigrés latinos de cette femme et ses parents. Les autres personnages valent également le déplacement : les jumeaux costauds (sans exagération) et ne respirant pas l'intelligence (là encore sans tomber dans la caricature) ou encore le policier à la carrure aussi imposante que son système de valeurs est étriqué. Vodino est un homme âgé, entre 60 et 70 ans, habillé à la mode texane, avec bottes de cowboy, chemise avec des bouts métalliques à l'encolure, et un magnifique stetson blanc. La représentation des personnages correspond à une description simplifiée, vaguement naïve, tout en communiquant bien les émotions. L'artiste s'avère aussi à l'aise pour une scène très prosaïque comme Chuck Carter assis sur la cuvette des toilettes, ou Mary-Linn en train de repérer les tâches de sang de vache sur ses vêtements et en découvrant une sur son entrejambe, ce qui évoque les règles. Fort heureusement, Shaky Kane réussit très bien les vaches sans leur donner de caractéristiques anthropomorphiques, sans essayer de rendre leur gueule expressive.



Pour les scènes d'action, Shaky Kane reprend les conventions des superhéros en termes de postures et de coups portés, assumant leur côté exagéré, pour une saveur sciemment parodique. Ainsi Chuck Carter avance la main droit vers le lecteur pour essayer d'interrompre le harcèlement des jumeaux dans le diner, comme un superhéros s'élançant dans la bataille quand il est dessiné par Jack Kirby. Il se transforme en The Beef, comme Bruce Banner se transforme en Hulk. Le policier s'acharne sur Chuck, comme un supercriminel rouerait de coup son adversaire. Cette forme de narration exagérée induit qu'il traite les autres scènes avec la même approche pince sans rire, ce qui rend irrésistible l'entrelacement des corps des jumeaux dans la voiture, encore accentué par leurs remarques sur cette intimité physique évoquant des attouchements homosexuels. Contre toute attente, cette forme de dérision ne diminue en rien les quelques moments horrifiques, à commencer par la langue se détachant de la bouche d'un veau. Elle se marie également très bien avec les pages décrivant le traitement des vaches dans la phase d'élevage, que ce soit en vue de l'abattage pour leur viande, ou que ce soit pour la traite du lait.



Effectivement, la couverture et la narration indiquent sans détour que le récit se focalise sur la condition animalière dans la production de viande et de lait, et en particulier sur les conditions d'élevage. On est ce qu'on mange. Les auteurs n'y vont pas par quatre chemins pour parler de la souffrance animale infligée dans des process entièrement dédiés à la rentabilité. Même en ayant rationnalisé qu'il faut manger pour vivre et que l'être humain est un prédateur naturel des autres animaux, le lecteur ne peut pas rester de marbre à l'idée des souffrances inutiles infligées au nom de la seule rationalisation d'un processus industriel. Les auteurs ne font pas de leçon de morale, mais disent simplement les choses telles qu'elles sont, avec une pincée de cynisme validant la souffrance animale, ce qui rend ces constats encore plus terribles. Afin de ne laisser planer aucun doute, ils incluent 4 pages d'exposition des pratiques industrielles dans l'épisode 4, et 2 pages dans l'épisode 5. Ils conservent le même ton narquois pour ces 2 passages, ce qui leur permet de maintenir la forme de la narration, et ils les lient avec le récit proprement dit par le biais d'une vache qui effectue des commentaires sur le traitement de ses congénères, mais aussi sur les êtres humains impliqués dans l'histoire.



Les auteurs n'ont pas construit leur récit uniquement pour aboutir à ces 2 scènes d'explication. Ils ont conçu leur histoire en y intégrant des éléments loufoques (le camion de lait qui se renverse, l'apparition du mahatma Gandhi), horrifiques (le gore, la langue du veau), informatifs, et culturels (les références aux concepts d'Aghanya, Ahimsa), politiques (l'abus de la position de faiblesse des immigrants clandestins par les employeurs). Le tout n'est pas un patchwork mais un réquisitoire à charge, réalisé à partir de plusieurs points de vue, dans le cadre d'une histoire rapide qui ne prend pas de gants, et qui utilisent des conventions de genre pour mieux faire ressortir quelques énormités de l'industrie de production de viande bovine.



La grandeur d'une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés par la manière dont elle traite les animaux. - Mahatma Gandhi. Richard Starkings, Tyler Shainline et Shaky Kane mettent en image cette citation, au travers d'une histoire très prosaïque avec un héros plein de bonnes intentions, une créature dotée d'une force extraordinaire, et des méchants très réels, mais aussi très humains, participant à un système capitaliste et industriel sans y penser à deux fois.
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Elephantmen, tome 1 : Jouets de guerre

En 2239, l'Europe est non seulement ravagée par un virus dévastateur qui a décimé la majeure partie de la population, mais elle sert également de champ de bataille a un conflit violent opposant la Chine et l’Afrique. Quinze ans plutôt, une équipe de scientifiques spécialisés en manipulations génétiques est en effet parvenue à créer des hybrides mi-hommes mi-animaux : les Elephantmen ! Conditionnés à l’art de la guerre dès la naissance, ces monstres surpuissants ont reçu pour mission d’éradiquer toute vie sur le Vieux Continent. Le combat semble perdu d’avance, mais, dans le sud de la France, Gaston et Yvette tentent de survivre au génocide.



Après s’être fait un nom dans le monde des comics en tant que lettreur, Richard Starkings s’est lancé dans une carrière de scénariste avec la série Hip Flask. En commençant par ce premier tome intitulé Jouets de guerre, qui est en fait une préquelle qui peut se lire indépendamment de l’histoire principale, les éditions Delcourt ne respectent donc pas l’ordre de publication US, mais invitent à découvrir cette saga en respectant la chronologie des événements.



L’album débute par l’origine de cette nouvelle forme de vie créée à partir d’éléphants, de rhinocéros, d’hippopotames, d’alligators, de girafes et d’autres animaux africains, pour ensuite s’intéresser de plus près à la destinée d’une résistante française. Plongé dans un monde post-apocalyptique sans pitié, le lecteur comprend progressivement que cette guerre menée par des monstres finit également par avoir raison de l’humanité de cette jeune femme qui se voit contrainte de prendre les armes. Malgré cette réflexion sur les effets de la guerre et les nombreux parallèles établis par l’auteur avec les autres conflits mondiaux qui ont frappé l’Europe au XXème siècle, le récit demeure essentiellement porté par l’action. Le scénario a beau donner la parole aux animaux, ceux-ci ne sont cependant pas là pour discuter, mais pour tirer sur tout ce qui bouge. La finesse n’est donc pas particulièrement au rendez-vous de cet affrontement narré en voix-off, même si l’émergence de sentiments chez celui qui deviendra Hip Flask par la suite ouvre clairement la porte à une suite plus intéressante.



Visuellement, derrière cette couverture peu attirante, plusieurs dessinateurs de relayent dans des styles assez différents. Si le dessin du mexicain Jose Ladrönn sort indéniablement du lot, ce sont néanmoins Moritat et Axel Medellin qui se chargent de la plupart des planches. Malgré une colorisation uniforme qui souligne parfaitement l’ambiance froide et désillusionnée de l’histoire, le manque de cohésion graphique risque donc d’en rebuter plus d’un.



War Toys est donc une mise en bouche parsemée de violence, qui pourra laisser le lecteur sur sa faim, mais qui sert surtout d’introduction à un récit plus captivant qui se déroule après cette guerre.
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Hip Flask, Tome 1 : Sélection contre nature

intéressant mais dérangeant tant pour le graphisme que pour le scénario
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Elephantmen, tome 1 : Jouets de guerre

Volontairement outrancier, toujours trépidant et souvent spectaculaire [...], ce premier tome d’une série toujours en cours scotche le lecteur de bout en bout, pour peu qu’il ne cherche pas de finesse psychologique ou de portée philosophique. De la grosse artillerie, efficace et sans bavure.
Lien : http://www.bodoi.info/critiq..
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Elephantmen, tome 1 : Jouets de guerre

Une mise en bouche parsemée de violence, qui pourra laisser le lecteur sur sa faim, mais qui sert surtout d’introduction à un récit plus captivant qui se déroule après cette guerre.
Lien : http://www.bdgest.com/critiq..
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Elephantmen, tome 1 : Jouets de guerre

Gros succès outre atlantique, Elephantmen était très attendu en VF. Ce premier tome intitulé « Jouets de guerre » est en fait le cinquième volume sorti aux États-Unis. C’est donc avec beaucoup d’audace, que Delcourt nous propose de commencer cette série par ce tome qui n’est autre qu’un prequel.
Lien : http://www.avoir-alire.com/e..
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