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Critiques de Richard Strauss (1)
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Correspondance

Quatre étoiles, deux pour Mahler et deux pour Strauss, et pour ce livre qui n’intéressera que les fervents adeptes de l'un ou de l'autre, voire même des deux.Littérairement parlant, d'un point de vue stylistique, cette correspondance n'a guère d'intérêt. Musicalement, c'est une toute autre histoire, quand ces lettres échangées entre 1888 et 1911, cessant fatalement à la mort de Mahler, nous sont un témoignage très concret sur la vie musicale principalement viennoise avec pour toile de fond un monde qui s'achève. Moins de cinq ans séparent les deux hommes, et Mahler (l'ainé) mourant laissera presque 40 ans à Strauss devant lui. Mahler/Strauss, c'est un peu comme Debussy/Ravel, Schubert/Schumann, des couples déclarés ennemis par les musicologues paresseux. Il est vrai que beaucoup de choses les séparent : origines, tempérament... Par ailleurs, dans la postface, on nous précise que cette diabolique d'Alma Mahler a tout fait pour déformer l'image des relations entre les deux, pour la postérité. Soit, laissons Alma vivre sa vie et endosser toutes les fautes. Ceux qui liront ces lettres y trouveront un témoignage de solidarité entre collègues chef-d'orchestres et compositeurs s'épaulant pour faire vivre leurs oeuvres et leurs conceptions musicales dans le lac aux requins viennois. Essayant d'être objective (cela m'est difficile), il me parait notable que Mahler a plus cru en Strauss compositeur que le contraire. Strauss est un peu plus souple et ne rechigne pas aux concessions pour assouvir sa grande ambition. Mahler, non moins ambitieux, est d'une intransigeance maladive qui lui coûtera son poste de Chef à Vienne. Strauss lucide a senti le vent tourner et comme l'illustrent mes deux citations préférera parfois se passer des services de Mahler pour assurer sa route. Mais il acceptera souvent de bonne grâce de diriger les oeuvres de Gustav et supportera les exigences inouïes de celui-ci. Mahler est plus visionnaire décelant dans "Salomé" de Strauss un chef-d'oeuvre qui passera le temps. Il est plus démonstratif dans sa correspondance, tout en restant très concret et pratique. Strauss est plus mondain . On ne sent pas vraiment une amitié profonde, davantage un respect et un front commun contre l'adversité. De plus, les deux hommes étaient fatalement très occupés et n'avaient que peu d'occasions de rencontres physiques.

Je me suis demandée comment aurait pu évoluer leur relation si Mahler avait vécu davantage. Sa musique n'a connu le succès véritablement qu'au début des années 60. Strauss dans sa longue vie a pu connaître la satisfaction de se sentir compris de ses contemporains.

Au final, cette correspondance, si elle n'est pas passionnante, nous montre une fois de plus que la postérité aime bien simplifier les vérités humaines et historiques. Celles-ci sont souvent plus complexes ou ambigues. Pourtant, ici, ultime paradoxe, c'est plutôt la simplicité d'un échange de créateurs partageant une même passion qui me reste en mémoire. C'est plutôt rassurant.
Lien : http://parures-de-petitebijo..
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