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Citation de ade80


ade80
30 septembre 2017
Il se mit alors à sangloter. Pas pour réclamer sa mère, encore moins Stanley, mais tout simplement parce qu'il n'avait pas quatre ans et qu'il était mort de peur. La bouche grande ouverte, il se mit à pousser des cris de terreur. Les larmes jaillissaient de ses yeux et coulaient sur ses joues, se mêlant à la morve avant de dégouliner de son menton. Le visage écarlate, il avait du mal à reprendre sa respiration entre deux sanglots. Il me lançait des regards suppliants et moi, presque aussi terrifié que lui, je m'en remettais à John. J'avais besoin qu'il dise quelque chose, n'importe quoi, mais qu'il me rassure. C'était mon grand frère, mon héros. J'avais besoin de revoir son fameux sourire, celui qui me disait que nous étions unis, lui et moi, contre le monde des adultes.
Mais quand je vis le John qu'il était devenu, en quelques heures seulement, j'eus encore plus peur. Mes épaules frissonnaient, mes jambes tremblaient, mon estomac se nouait. J'avais envie de faire pipi. J'avais envie de rentrer à la maison. J'avais envie de sortir de cette camionnette. Le garçon que je connaissais et que je regardais était en train de disparaître sous mes yeux, englouti par une peur innommable que, pour l'instant, je ne comprenais pas. Mon frère, mon grand frère, assis sur ce banc, se tenait la tête entre les mains, dans la posture d'un vieil homme abattu.
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