Robert C. O`Brien

La date du déménagement dépendait donc du temps qu'il faisait, et cette belle journée, pourtant si agréable, était inquiétante pour Mme Frisby. Dès que le sol serait dégelé, la charrue viendrait, ce qui pouvait tout aussi bien arriver un mois plus tôt (ou plus tard) que l'année précédente.
Si cela se produisait trop tôt, Timothy ne pourrait pas déménager. Il était censé rester au lit, et déménager signifiait traverser tout le champ de blé d'hiver, monter et descendre la colline pour atteindre le bord du ruisseau, où les Frisby s'établissaient en été. Ce n'était pas tout : le logis lui-même serait humide et froid pendant les premières semaines (comme le sont toujours les gîtes d'été) jusqu'à ce que le printemps commençant se change en printemps finissant et que les nuits deviennent vraiment chaudes. C'était là quelque chose qui ne dérangeait pas Mme Frisby et les enfants en temps ordinaire. De fait, le jour du déménagement était normalement un moment de joie, car il marquait la fin du temps gris et des gelées. C'était comme un premier jour de vacances.
Mais cette année ? Maintenant que Mme Frisby avait affronté le problème, elle ne voyait aucune solution, sinon espérer que ce jour ne viendrait pas trop tôt.