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Citation de Souri7


Souri7
21 septembre 2017
Par rangs de deux les prisonniers, mains liées dans le dos, avançaient en traînant les pieds vers les deux monte-charge au bout du long couloir. Chaque monte-charge contenait un exécuteur de la Tcheka avec plusieurs pistolets et une boîte en carton contenant des balles. Les deux bourreaux étaient drogués à la cocaïne. Ils avaient les paupières mi-closes, les yeux rouges et des mouvements languides, comme si tout se passait sous l’eau. On disait que le plus grand des deux était humain, dans la mesure où il expédiait ses victimes d’une seule balle dans la nuque. La rumeur courait que l’autre exécuteur était un sadique qui vengeait un frère torturé à mort par les Blancs. On racontait qu’il tirait parfois à côté d’une oreille avant d’abattre le condamné ; les gardes suggéraient même qu’il lui arrivait de tirer dans les organes génitaux des prisonnières, mais c’était considéré comme des bruits destinés à faire peur.
Les exécutions se déroulaient à l’allure d’escargot imposée par les deux ascenseurs qui fonctionnaient en alternance. Un exécuteur tirait un prisonnier sur le monte-charge ouvert. Arrivé au sous-sol, il le poussait contre un tas de sacs de sable tachés de sang et tirait. Puis il remontait dans l’ascenseur vide pendant que l’autre descendait avec le deuxième bourreau et un nouveau prisonnier. Pendant que les monte-charge fonctionnaient, des équipes de tchékistes chargeaient le corps de la dernière victime sur une brouette et le charriaient jusqu’à un camion garé près d’une porte de chargement.
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