« Mon ombre
Il y a toujours une petite ombre
Qui me poursuit partout.
À quoi sert-elle? Je me demande.
Je n’en sais rien du tout.
On dirait moi, elle me ressemble
Des pieds jusqu’à la tête;
Et quand je glisse dans mon lit,
La voilà sous la couette.
Le plus étrange avec cette ombre,
C’est la façon dont elle grandit :
Ce n’est pas comme les enfants,
Tout petit à petit.
Non, certaines fois elle s’étire,
On dirait du caoutchouc mou ;
Et d’autres fois elle rétrécit
Et devient rien du tout.
Elle ne sait pas vraiment très bien
À quoi peut jouer un enfant ;
Mais elle sait bien, de temps en temps,
Me causer du tourment. (…) »