On l’appelait Espirito Santo, un énorme vaisseau de guerre, à plusieurs ponts, muni de canons, chargé de trésors, monté par des grands d’Espagne et d’intrépides soldats. Maintenant, c’en était fait de ses voyages et de ses prouesses, il gisait pour toute l’éternité, en Écosse, au fond de la baie de Sandag, à l’ouest d’Aros. Plus de salves d’artillerie pour le majestueux Saint-Esprit, plus de vents favorables, plus d’heureuses aventures ; il n’avait rien à faire désormais qu’à pourrir dans le fouillis des algues enchevêtrées, au bruit de la clameur des Gais Lurons.