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Citation de le_Bison


Il y avait quatre groupes principaux.
Il y avait d'abord les cercles prévisibles d'Alcooliques-en-Résidence, qui donnaient leurs séminaires dans les recoins. Tous les bars de Belfast y avaient droit, ce n'était pas une surprise. Mais Lavery's abritait une énorme différence. Lavery's semblait organiser une formation, un apprentissage. Il y avait une tablée de types qui entamaient leur glissade. Ils avaient commencé chez Lavery ; après avoir passé leur examen de poivrot, ils pourraient se disperser vers d'autres bars ou chez les vrais indigents, mais ils avaient commencé ici et ils ne pouvaient plus s'arrêter. Ils seraient toujours diplômés de chez Lavery.
Il y avait ensuite une bande de types frisant la quarantaine, quadra ou même quinquagénaires, vaguement liés au monde musical ou attirés par lui. Ridés, obèses, on les reconnaissait à leur queue de cheval et à l'étonnant succès qu'ils rencontraient auprès de très séduisantes jeunes femmes de moins de trente ans. Ces succès rendaient ces hommes confiants. Jamais ils ne s'étaient dit que cette apparente anomalie - d'autant plus flagrante que mes amis relativement beaux et moi-même faisions chou blanc à tous les coups - s'expliquait par l'abrogation de toutes les lois physiques dans la bulle spatio-temporelle de chez Lavery. C'était à cause de la physique aberrante qui régnait ici que ces types cartonnaient. Dans la rue, c'était simplement d'affligeantes vieilles badernes.
Le troisième groupe était le plus nombreux. Les étudiants de Queens. Des gamins trop niais pour fréquenter une vraie université et qui se retrouvaient dans ce bar. Presque tous originaires de la campagne, ils se décarcassaient pour se donner l'air de vrais citadins branchés. Quelques semaines plus tôt seulement, ils conduisaient des tracteurs et tondaient les moutons.
Enfin, bien sûr, il y avait une splendide sélection de brunes époustouflantes qui se passaient les doigts dans les cheveux et arpentaient inlassablement le bar sans que jamais leur regard ne croise celui d'un homme.
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