Probablement nous tous, écrivains et lecteurs, commençons notre exil, ou du moins un certain type d'exil, en laissant derrière nous l'enfance. Ce qui conduirait à conclure que l'être exilé, la catégorie de l'exilé, surtout en ce qui concerne la littérature, n'existe pas. L'émigrant existe, et le nomade, le voyageur, le somnambule, mais pas l'exilé, puisque tous les écrivains, par le seul fait de pointer leur nez en littérature, le sont, et tous les lecteurs, par le seul fait d'ouvrir un livre, le sont aussi.