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Citation de Tempsdelecture


Mais cette fois-ci, Alessandra ne toucha à rien. Son regard se tourna en direction du parc, sa mâchoire se raidit. Même ses yeux sombres, ses deux iris noisette tissés de minces filaments jaunes et verts qui les rendaient encore plus lumineux, ne paraissaient plus si grands : ils avaient rétréci pour se concentrer sur quelque chose qui ne pouvait pas lui échapper et qui l'effrayait.

Il me sembla alors que cette pièce venait d'être traversée d'un coup de vent, de ceux qui vous donnent la chair de poule, même en été. Il n'y avait pourtant pas un souffle d'air ce jour-là, pas une seule feuille ne bougeait. Comme si le jardin était une sculpture naturelle illuminée par le silence.

J'eus la sensation de perdre la notion du temps ; j'étais déboussolée, j'ignorais ou je me trouvais, ce que j'étais censée dire, aussitôt après. Cela ne dura qu'un instant, qui abolit toutes les vérités que j'avais acquises lors de cet entretien, lors de cette longue promenade, chez les personnes dont j'avais fait la connaissance jusque-là.

Je fus réveillée par la voix douce d'Alessandra : elle n'avait rien deviné de ce qui venait de m'arriver. Peut-être est-ce moi qui exagère aujourd'hui, en étirant cet instant afin de pouvoir le raconter à ma façon. Tout s'arrêta et reprit aussitôt de plus belle - au bout du compte, c'était comme si la voix d'Alessandra, le fil de ses propos, ne s'était jamais interrompu.
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