L'austérité dépouillée de cette vie océanique était loin d'être une épreuve. C'était pour le moins une libération que la vie soit ainsi réduite, purement et simplement, à une suite de tâches répétées indéfiniment : manger, naviguer, veiller, écrire, penser. Quant à l'inévitable lenteur de notre progression autour du monde, j'étais convaincu depuis longtemps qu'aller vite ne sert pas à grand- chose. Plus on lambine, plus on voit de choses, plus on a le temps et l'envie d'examiner ce que l'on voit et on peut même y apprendre.