Citation de enzo92320
(p.18) « Les cheveux pommadés et relevés sur la nuque, mode qui succédait d'ailleurs à l'accroche-cœur et aux rouflaquettes ». Les blousons noirs d'aujourd'hui, de même que les « Mods » et les « Rockers » qui saccagent les villas anglaises, ont, sans qu'ils n'en sachent rien, de vrais ancêtres.
Comme l'Amour, la délinquance à travers l'Histoire a, à chaque époque, ses modes et son style d'expression, et semble aussi vieille que les sociétés humaines.
La seconde illusion que je voudrais dénoncer est celle de « l'accroissement inquiétant » de la délinquance. Tous les ouvrages consultés, même s'ils datent du bout des Temps et du bout du Monde, commencent par constater « l'accroissement inquiétant » du nombre des jeunes délinquants et dévoués. C'est une chance que nous n'ayons en France de statistiques officielles que depuis 1825. Dans une étude de 1880, intitulée « La France au point de vue moral », A. FOUILLÉE commence tristement par ces mots : « De 1826 à 1880, le nombre des délits de droit commun commis par les adultes a triplé dans notre pays, celui des délits de même ordre commis par les jeunes gens de 16 à 21 ans a quadruplé, celui des délits commis par les jeunes filles a lui-même triplé ».
Henry JOLY, dans « L'enfance coupable » (1904), écrit : « En France, de 1838 à 1888, l'accroissement numérique de la criminalité générale a été de 133 %, mais de 140 % chez les mineurs de moins de 16 ans et de 247 % chez les mineurs de 16 à 21 ans ». DUPRAT, dans l'ouvrage cité, dit, dès le début : « De 1888 à 1895, le nombre des prévenus de moins de 16 ans reste à peu près le même : environ 6.000, mais celui des prévenus de 16 à 21 ans croit sans cesse et d'environ 500 unités par an. Il passe de 20.836 à 30.853 en 1895 ».
Jean CHAZAL en 1961, dans «L'enfance délinquante », chapitre 1, Actualité du problème (sic), écrit : «Le chiffre de la délinquance juvénile a, au cours del a guerre. triplé par rapport à ce qu'il était en 1939... Il est en régression jusqu'en 1954, mais par contre le chiffre augmente à nouveau à partir de 1955... ».
Cet accroissement du triple à chaque génération aurait de quoi nous inquiéter, mais le dernier chiffre de Jean CHAZAL est de 21.850 délinquants jugés, mineurs de moins de 18 ans. Autrement dit, nous en sommes toujours sensiblement au même point.
Peut-être appartient-il à notre époque d'utiliser les connaissances scientifiques actuelles en matière de psychologie pour avancer, autant que faire se peut, dans la compréhension des mécanismes de la délinquance. La constatation de la constance même de ce phénomène doit nous servir à éliminer les causalités historiques particulières qui sont autant de modes contingente aussi bien au niveau de la formulation des lois qu'au niveau des styles d'expression de la délinquance.
Comme l'Amour, la délinquance à travers l'Histoire a, à chaque époque, ses modes et son style d'expression, et semble aussi vieille que les sociétés humaines.
La seconde illusion que je voudrais dénoncer est celle de « l'accroissement inquiétant » de la délinquance. Tous les ouvrages consultés, même s'ils datent du bout des Temps et du bout du Monde, commencent par constater « l'accroissement inquiétant » du nombre des jeunes délinquants et dévoués. C'est une chance que nous n'ayons en France de statistiques officielles que depuis 1825. Dans une étude de 1880, intitulée « La France au point de vue moral », A. FOUILLÉE commence tristement par ces mots : « De 1826 à 1880, le nombre des délits de droit commun commis par les adultes a triplé dans notre pays, celui des délits de même ordre commis par les jeunes gens de 16 à 21 ans a quadruplé, celui des délits commis par les jeunes filles a lui-même triplé ».
Henry JOLY, dans « L'enfance coupable » (1904), écrit : « En France, de 1838 à 1888, l'accroissement numérique de la criminalité générale a été de 133 %, mais de 140 % chez les mineurs de moins de 16 ans et de 247 % chez les mineurs de 16 à 21 ans ». DUPRAT, dans l'ouvrage cité, dit, dès le début : « De 1888 à 1895, le nombre des prévenus de moins de 16 ans reste à peu près le même : environ 6.000, mais celui des prévenus de 16 à 21 ans croit sans cesse et d'environ 500 unités par an. Il passe de 20.836 à 30.853 en 1895 ».
Jean CHAZAL en 1961, dans «L'enfance délinquante », chapitre 1, Actualité du problème (sic), écrit : «Le chiffre de la délinquance juvénile a, au cours del a guerre. triplé par rapport à ce qu'il était en 1939... Il est en régression jusqu'en 1954, mais par contre le chiffre augmente à nouveau à partir de 1955... ».
Cet accroissement du triple à chaque génération aurait de quoi nous inquiéter, mais le dernier chiffre de Jean CHAZAL est de 21.850 délinquants jugés, mineurs de moins de 18 ans. Autrement dit, nous en sommes toujours sensiblement au même point.
Peut-être appartient-il à notre époque d'utiliser les connaissances scientifiques actuelles en matière de psychologie pour avancer, autant que faire se peut, dans la compréhension des mécanismes de la délinquance. La constatation de la constance même de ce phénomène doit nous servir à éliminer les causalités historiques particulières qui sont autant de modes contingente aussi bien au niveau de la formulation des lois qu'au niveau des styles d'expression de la délinquance.
