Le chiant dicton dit :"qui sème le vent récolte la tempête". Effectivement, j'ai peu semé au cours de ma vie et donc peu récolté. J'ai souvent peu et mal semé et des vents violents sont venus me tourmenter.
Je suis né dans la Creuse et nous vivions, mes parents et moi, dans mon actuelle maison de campagne, aux abords de Bourganeuf. Cette petite commune du Limousin n’a jamais dépassé les quatre mille habitants et tout son charme vient de là. L’absence de promiscuité et le petit nombre créent le lien et la paix sociale.
« Quatre ans se sont écoulés depuis la mort tragique du chien. Mille quatre cent soixante jours que je m’efforce de digérer. Ce n’est pas tant la perte de feu ladite bête qui m’a tourmenté au plus haut des cieux, mais bien les événements tragiques qui se sont succédé avec tel acharnement depuis sa disparition. »
Le plus agaçant n’était pas de découvrir ou de comprendre pourquoi un inconnu avait pu décider cette manigance. Non, le plus irritant restait dans le fait que l’on puisse se jouer de moi et que ça finissait par m’intimider, puis par me terrifier. Je me découvrais lâche.
Sorensen aurait aimé filer droit comme un Panzer dans les entrailles ténébreuses du Dédale. Hélas, sa blessure qui continue inexorablement de baver, ralentit grandement nôtre progression en son sein. Fier, Il ne se plaint jamais, mais les esquisses furtives et grimaçantes que j’aperçois parfois au coin de ses lèvres trahissent sa douleur. Tout en éclairant et marchant devant lui, je me dis qu’un homme qui n’arrive pas à mieux dissimuler les quelques résidus de contorsions d’une bouche devenue trop claire est un homme en proie à une vive-madame-souffrance
Eclairé à la seule lumière de l'entrée, il portait une coiffure à la Kim Jong-Il, et une moustache à la Staline, ce qui me donnait deux délicieux indices sur sa future bienveillance à mon égard.
Lors de ma première visite, ce que j'y avais découvert, qui m'avait horrifié au point d'en être submergé, avait été cette rencontre avec moi-même. J'avais quatorze ans.
la plainte solitaire d’un vent mauvais s’engouffre pour hurler toute sa rage dans le hall. Les feuilles de la réception virevoltent violemment autour de nous et ne tardent pas à se mêler au renfort de celles du jardin jusqu'au milieu des sièges de l'immense pièce. Elles s’élèvent jusqu'au firmament des projecteurs, renvoyant la dominatrice et puissante lumière de façon stroboscopique. Évidemment, pour nous, simples mortels, c'est magnifique.
Je suis né dans la Creuse et nous vivions, mes parents et moi, dans mon actuelle maison de campagne, aux abords de Bourganeuf...
La vie pouvait être paisible dans cette campagne, mais il valait mieux être armé, équipé et motivé psychologiquement face aux éventuelles menaces et autres aléas du quotidien. Ce ne fut pas le cas de mes parents, et pourtant, en apparence, notre famille paraissait solide. En apparence...
« - Ma miséricorde prime toujours sur ma colère. Je condamne le crime, jamais le criminel. Allons au diable nos enfantillages, Brebis ! Oublions tout ceci, Voulez-vous ? Une chance pour vous que je sois cet honnête homme, modeste fruit tombé de l’arbre droit de l’intégrité après une longue et méthodique éducation.
- … »