Puis on attrape une tasse ou une assiette qu’on utilise tous les jours, une qu’on aime et dont on se sert si souvent que la main qu’on tend a déjà adopté la position voulue pour s’adapter à ses courbes. On est certain qu’hier elle était à sa place, mais à présent il n’y a plus rien. Un espace vide. On a perdu quelque chose de si familier, qui faisait partie si intégrante de notre vie qu’on ne la cherchait pas. On s’attendait juste à ce qu’elle soit là, comme toujours.
Voilà le sentiment que procurent les souvenirs importants, ceux qu’on ne veut pas perdre. C’est le fragment de notre passé qui explique pourquoi on a vécu notre vie ainsi et pas autrement.