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Que devraient faire celles et ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir vivre selon cet idéal ? Renoncer complètement à la sexualité plutôt que d’acheter du sexe ? Que devraient faire celles et ceux qui vivent dans la misère ? Mourir plutôt que de vendre du sexe ? La criminalisation et la condamnation morale de l’achat et de la vente de sexe n’ajoutent-ils pas une misère à une autre misère, sans contribuer le moins du monde à la corriger ? Pourquoi faudrait-il blâmer et harceler les personnes qui vivent du sexe rémunéré parce que c’est, à leur avis, le meilleur choix possible dans l’ensemble limité des emplois qui leur sont accessibles ? Pourquoi faudrait-il les punir lorsqu’elles refusent les tâches les plus abrutissantes et les moins bien payées ?