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Citation de okka


p.110-1-2.

Pourquoi paie-t-on tout le monde sauf celui qui fournit le principal ?

En ce qui concerne la mise à la disposition d’autrui de parties de son corps (rein, poumon, lobe de foie, etc.) ou de produits de son corps (sang, sperme, ovocytes etc.), le refus d’envisager toute forme de rémunération par crainte de la « marchandisation » est souvent irréfléchi. Il y a, en effet, beaucoup d’argent qui circule dans ces activités, pour payer le personnel soignant et administratif, la maintenance des locaux et des instruments techniques, la rechercher et les laboratoires pharmaceutiques, etc. personne ne semble penser que c’est une expression ignoble de la « marchandisation » du monde. Le seul qui n’aurait pas le droit moral d’être payé ou compensé pour sa participation au processus thérapeutique serait le donneur. Pourquoi ? Pourquoi paie-t-on tout le monde sauf celui qui fournit le principal ?
Cette exclusion ne pose pas de problèmes si elle correspond à sa volonté. Mais si celui qui fournit l’organe estime qu’il pourrait être rétribué, pourquoi serait-il interdit de le satisfaire ? On ne peut pas se contenter de lui dire qu’il ne mérite aucune rémunération parce que, à la différence du personnel soignant et administratif, il ne travaille pas. En effet, il pourrait répondre qu’en vendant un vieux canapé dont il serait propriétaire, il ne travaillerait pas plus (et même plutôt moins) qu’en donnant un rein ou du sperme et pourtant personne ne trouverait injuste qu’il soit payé pour cette transaction. Si on lui rétorque que sa comparaison n'est pas pertinente parce que son organe ne vaut rien sans intervention médicale, du fait qu’il ne peut l’extraire et le transférer lui-même sans le détruire, il peut toujours répondre qu’il est prêt à payer une compensation au médecin pour son travail. Si, pour lui clouer le bec, on lui dit enfin qu’il n’est pas pleinement propriétaire de son corps et de ses éléments, car ce ne sont pas des choses à vendre ou à acheter, il pourra objecter que c’est précisément ce qu’il faudrait prouver contre les libertariens qui prétendent le contraire.
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